Les Burning Witches sont bien déterminées à mettre le feu avec leur musique et elles ne font pas semblant ! Aujourd’hui, nos Suissesses présentent leur cinquième brûlot, baptisé The Dark Tower. Le titre fait ici directement référence à la tragique et sordide histoire de la comtesse hongroise Élisabeth Bathory, qui vécut au seizième siècle, et qui fut connue pour avoir torturé et assassiné de nombreuses jeunes filles afin de se baigner dans leur sang, selon la légende, et de garder ainsi la jeunesse éternelle… Bon, cette dame finit emmurée vivante, alors question conseils de beauté et moralité, zéro de conduite. Mais le contexte est donc posé pour ce nouvel opus et il va sans dire qu’il colle parfaitement à l’univers de nos cinq sorcières… L’album démarre avec « Rise Of Darkness », une introduction dont la mélodie nous transporte directement au temps de la Renaissance et de la dite sanglante comtesse. Dès cet instant, on sent la promesse d’un voyage lourd, oppressant mais génial musicalement parlant. Sans surprise, c’est bel et bien le cas ! Le second titre « Unleash The Beast » (en duo avec la guitariste américaine Courtney Cox (The Iron Maidens)) se lance alors et l’on profite d’un morceau puissant, au refrain entraînant et à la batterie bien fracassante. Si un doute persistait, il est désormais balayé car il est évident que les Burning Witches savent proposer un heavy metal endiablé.
Le reste de The Dark Tower est du même cru. On retrouve des sonorités très classiques old-school, notamment sur « Renegade » qui n’est pas sans rappeler ce que faisait Judas Priest dans les années 80, ou encore sur « Arrow Of Time » dont les couplets rappellent légèrement le titre « Holy Diver » de Dio (dont elles font d’ailleurs souvent la reprise en live), le tout mélangé à une pointe de modernité. Chaque solo de guitare est mélodieux et parfaitement maîtrisé par Romana Kalkuhl. On sent qu’une véritable force sommeille au sein du quintet et qu’elle ne demande qu’à exploser ! En cela, il faut bien évidemment parler de la voix de Laura Guldemond, la chanteuse du groupe arrivée en 2019, dont la chaleur transperce et vient embraser les oreilles des auditeurs et auditrices, notamment sur scène. Il ne pouvait pas y avoir meilleur choix qu’elle pour reprendre cette place après le départ de Seraina Telli il y a quatre ans. Par ailleurs, cet album réserve également bien des surprises. La cinquième piste « World On Fire » possède un très bon solo d’ouverture, ce qui est une idée brillante pour accrocher l’attention et mettre l’auditeur directement dans l’ambiance de la pièce. Sur la sixième plage qui aurait pu être pleinement consacrée à la bête par son chiffre, mais non c’est « Tomorrow », une ballade des plus agréables à écouter qui fait place. L’harmonie des voix est chaude, profonde. La batterie de Lala annonce dès le départ que d’une seconde à l’autre, la musique va partir et que l’on n’est pas pour autant sur une ballade sans relief. Et puis vient le septième titre « House Of Blood », un interlude de quelques secondes qui nous fait basculer dans la seconde partie du disque. Avec ses cris et ses pleurs de jeunes femmes, il nous plonge dans une ambiance de film d’horreur. Le thème principal de The Dark Tower, centré autour d’Élisabeth Bathory, est donc respecté et sied à merveille avec la musique sombre et rythmée. Tout du long, on suit son histoire comme si celle-ci se déroulait sous nos yeux, sous fond de heavy metal énergique et dynamique. Les Burning Witches ne sont aucunement des amatrices pour raconter des histoires et prouvent que, musicalement, les groupes entièrement féminins assurent autant que les groupes masculins. Quoi, vous en doutiez encore ? 😉 [Aurélie Bewitched]
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