Si vous ne connaissez pas encore le quatuor helvète de post punk/hardcore Coilguns, depuis le temps que nos amis de Nostromo nous en parlent à chaque interview, alors il serait grand temps ! Originaires de La Chaux-de-Fonds, ils sont devenus nos nouveaux chouchous suisses. À la fois héritiers de The Dillinger Escape Plan et de The Mars Volta, ces ex-membres de The Ocean (pour la plupart d’entre eux) sont de vrais as de la scène ! Et nous avons pu nous en rendre compte en live au festival Motocultor où ils se sont produits le 19 août 2023 (voir notre live report, partie II). Possédant déjà à leur actif trois albums studio et une tripotée d’EP’s chez Hummus Records, nous avons réussi à les coincer cet été à Carhaix, juste après leur show qui en a surpris plus d’un. [Entretien avec Louis Jucker (chant/guitare) et Jonathan Nido (guitares) par Seigneur Fred – Photos live Motocultor 2023 : Seigneur Fred – Autres photos : DR]
On est quelques heures à peine après votre concert. Jona sort tout juste de la douche ! (rires) Comment s’est passé à chaud votre concert ici au Motocultor qui vous a véritablement découverts ? On a adoré quand vous avez fait le show sur la grande scène !
Jona : Franchement, c’était super. Le son était bon, l’accueil était top. Les gens ont bien réagi. Tout s’est bien déroulé, assez tranquillement. En plus, pour la première fois ici à Carhaix qu’avait lieu le Motocultor, on a trouvé ça bien organisé, tout était assez clair. Après, tu sais, nous on est suisses, alors on n’arrive pas juste à l’heure mais une heure en avance pour être sûr qu’il n’y ait pas de problème sur la route le temps de venir depuis notre petit village… (sourires)
Oui, le cliché veut que les Suisses soient connus pour leur lenteur… (rires)
Jona : Voilà… (rires) Et puis de notre côté, nous, ça fait quelques mois que l’on se prépare pour jouer uniquement à des festivals cet été, donc on s’est bien préparé, je pense. Surtout que là, c’était la plus grande scène sur laquelle on joue jusqu’à maintenant, donc c’est pas rien. Cette année, Coilguns se produit qu’en festivals, de toute taille, sauf un concert que l’on a fait dans un club (Les Docks, à Lausanne) par chez nous en Suisse. Finalement, ce concert m’a paru assez naturel pour nous, j’ai eu un bon feeling sur scène. Il y a eu une bonne énergie avec les gens, ça sonnait bien, donc top.
Louis : Ce qui est drôle, c’est que cet été on a joué au côté de différents groupes, de tous styles, de même que les festivals, on en a fait de toute taille, des festivals généralistes et on apparaît un peu à chaque fois comme des OVNIS quand on débarque sur scène. Ça nous intéresse pas mal, ça, comme challenge, et c’est ce que l’on recherche en fait, jouer devant des gens qui ne nous attendent pas forcément. Mais là, on joue dans un festival justement spécialisé en metal et hardcore comme le Motocultor, et on nous prend quand même encore pour des OVNIS… !! (rires) Les personnes sont là, surpris, en se disant : « ouah, c’est quoi ce truc ? ». J’aime bien justement ça. Maintenant, notre défi, c’est de créer un truc chaleureux avec notre musique, que ce soit dans un cadre comme celui-ci ou un public plus généraliste.
Jona : Dans les festivals généralistes dont on parle, le public peut être plus familial, plus pop ou bien rock indépendant, avec des enfants ou quoique ce soit, nous peu importe, on joue de la même façon.
Vous n’adaptez pas votre concert ni votre set-list pour autant en fonction du public ?
Jona : Non, justement pas, et c’est ça qui intéressant ! Avec notre partenaire en charge de booker nos concerts, on cherche à sortir un peu aussi du carcan « musique extrême », car ici justement on est considérés comme des OVNIS comme je te disais, et en même temps, quand on joue dans des concerts plus grand public aussi. C’est super, c’est super hard aussi car c’est un challenge quotidien, après il faut du temps pour arriver à ça. Et là, eh bien jouer devant tant de monde au Motocultor devant un public finalement ouvert, sur une grande scène, avec une affiche aussi variée, c’est une bonne chose. Reste à nous de capter leur énergie et leur retourner avec chaleur et bienveillance, et c’est ce qui s’est passé, je pense, aujourd’hui. (sourires)
Revenons, si vous voulez bien, sur la genèse de Coilguns il y une dizaine d’années. En fait, j’ai percuté que tardivement mais je vous avais déjà vus un paquet de fois ailleurs. C’était avec The Ocean puisque les trois-quarts des membres de Coilguns sont issus du collectif allemand de Robin Staps. Et vous avez créé ce side-project à l’époque où vous étiez déjà dans The Ocean, c’est un peu ça en résumé si je ne dis pas de bêtise ?
Jona : A ce moment-là, oui, c’est vrai. Tu ne dis pas de bêtise. En fait, je ne sais pas si on peut dire que Coilguns était un side-project de The Ocean car nous-mêmes étions déjà plus ou moins déjà des side-projects de The Ocean… !! (rires) On était des sidemen en fait ! (rires) On a tenu six ans dans ce groupe quand même, Luc Hess (notre batteur) et moi-même ; quant à Louis, un peu moins… On a donc fait partie de The Ocean et a participé à trois albums et leurs tournées respectives : Heliocentric ; Anthropocentric ; et Pelagial.
Par la suite, vous avez donc réalisé votre propre truc, vos chemins avec Robin s’étant séparés. Vous avez roulé votre bosse depuis 2011. A votre actif, vous avez donc déjà trois albums et plusieurs EP, je crois ?
Jona : Exactement. Commuters (2013/Autoprod.), Millenials (2018/Hummus Rec.), et le dernier album sorti en novembre 2019 qui est Watchwinders (Hummus Rec.). Et on a fait quatre ou cinq EP au total parus entre-temps.
Louis : On a publié aussi un EP 2 titres en octobre 2021, toujours chez Hummus Records : Shunners/Burrows, en format vinyle et digital. C’était d’ailleurs la première partie de notre concert d’aujourd’hui en intro.
Depuis, où en êtes-vous en termes de discographie. Vous n’avez rien fait alors comme nouvel enregistrement en studio depuis la crise sanitaire car vous auriez pu travailler sur un nouvel album à défaut de concerts ?
Jona : Alors, covid-19 oblige, si. En fait on a pris le temps d’écrire un nouveau disque. Il va donc y avoir un quatrième album qui sortira lui en octobre 2024, dans un peu plus d’un an donc. Il faudra attendre. Là il est enregistré, mixé, masterisé. Il reste juste la pochette à finaliser. C’est en cours…
Dans votre set-list de votre concert donné tout à l’heure au festival Motocultor, vous avez justement interprété trois nouveaux morceaux, me semble-t’il ?
Jona : Oui, après la première partie du set liée à notre EP Shunners/Burrows, on a joué un second bloc comprenant ces trois nouvelles chansons que l’on a annoncées, en effet. Elles feront partie du prochain album…
Et comment va s’appeler ce quatrième album de Coilguns ? Ce sera encore chez Hummus Records ?
Jona : On ne peut pas te dire encore son nom, ni sur quel label il sortira… On ne sait pas encore pour le label, mais ce ne sera pas forcément Hummus Rec. car ce n’est pas finalisé ni encore officiel tout ça. Il va falloir attendre un peu… Un an.
C’est long un an ! (rires) Avez-vous fait appel à Lad (basse, ingénieur du son) de Nostromo pour enregistrer votre nouvel album dans son studio près de Genève ?
Louis : Non. Pas du tout. Tous nos albums jusqu’à présent ont été réalisés par nous-mêmes, do it yourself. On enregistrait tout par nous-mêmes. Soit c’était moi-même, ou Kévin, notre bassiste, qui faisait office d’ingénieur du son. On faisait ça vite : on prenait un mois pour écrire, créer, enregistrer, mixer et masteriser l’album. Les deux derniers albums, c’est comme ça qu’on les a faits, tu vois, c’est-à-dire tout dans la foulée. A l’époque, on faisait ça à toute vitesse donc. Maintenant, on a changé notre manière de faire, on a pris le temps de se poser durant la pandémie pour écrire et composer. Et on enregistre à présent avec d’autres oreilles pour nous produire, afin d’avoir quelque chose de plus professionnel et avoir du recul dessus.
C’est que Lad Agabekov (Nostromo) prend trop cher peut-être maintenant à cause de l’inflation ? (rires)
Louis : On aurait pu travailler avec Lad, en effet.
Jona : En termes de cherté, je pense que là, on ne peut pas faire plus cher par rapport à ce que l’on a fait là, et investi pour ce nouvel album de Coilguns. (rires) Car on est parti enregistré dans un studio en Norvège, Ocean Sound. C’est situé sur une plage, à Giske, au bord de l’océan sur la côte norvégienne. C’est un méga studio. Il y a tellement de groupes qui y ont enregistré là-bas : de A-Ah à Cult Of Luna, par exemple. Après, pour l’heure, je ne peux t’en dire plus malheureusement. Dans tous les cas, je peux juste te dire que l’on a décidé de bosser avec des gars qui gagnent des grammys ! (sourires)
Et comment s’est passé l’enregistrement de ce futur album là-bas en Norvège ?
Jona : C’est vraiment un méga studio déjà. Et on y a passé vingt jours avec Scott Evans (guitariste de Kowloon Walled City). Il a notamment enregistré les derniers disques de Thrice et Heiress. Lui, on l’a fait venir juste pour pousser les boutons en studio. On a donc bossé trois semaines avec lui en studio, mais pour nous, on était déjà au taquet car on avait déjà bossé d’arrache-pied auparavant durant ces deux dernières années en fin de compte, donc on était prêts.
Les compositions étaient donc déjà prêtes et dans les tuyaux contrairement à votre ancienne façon de faire dans le passé
Jona : Entre autres, oui, pour la plupart. Depuis deux ans.
Louis : Jona avait écrit sur son agenda pour 2020 une « to do list » avec : 1/ Rester plus à la maison, 2/ Monter un home studio, et 3/ Ecrire des nouveaux morceaux. Et puis là, le covid-19 est arrivé… Malheureusement, j’ai envie de dire, c’était parfait. (sourires) On a bossé durant deux ans, écrit, composé, répété, fait des résidences, pré-enregistré les morceaux.
Jona : Et donc après ça, on a passé trois semaines d’enregistrement là-bas au studio, puis fait deux mois de pré-mixage avec Kévin (basse) et Louis donc, c’était du pré-mixage de luxe, j’ai envie de dire, donc ils ont fait des maquettes de dingues. Enfin, on a confié ça à deux producteurs qui ont mixé tout ça. (Nldr : leurs noms seront dévoilés ultérieurement en temps voulu en 2024).
C’est pour ça que vous n’avez jamais travaillé finalement avec vos amis de Nostromo ?
Jona : On voulait travailler avec des gens qui étaient en dehors de notre sphère.
Louis : Oui, on n’a jamais bossé avec Lad dans son studio car on remarque que notre musique est tellement bizarre et inclassable, et en même temps elle s’adresse à tout le monde, et pas que des métalleux, des punks ou des coreux. Et le fait de travailler avec de tels producteurs ou ingénieurs du son pour le mixage va nous permettre de faire cela et d’atteindre un spectre plus large, tout en gardant notre spécialité dans notre musique, que ça reste épicé, sans trop de compromis. On voulait juste voir à présent comment ça fait de bosser avec des gars qui gagnent des Grammy Awards !! (rires) Voilà, c’est donc un parti pris de lâcher un peu l’affaire et confier ça à des pros qui vendent des disques. Voir ce que ça donne quand ils mixent eux notre musique.
Par conséquent, ces nouvelles chansons du prochain album sont-elles plus édulcorées, plus sucrées d’une certaine manière avec un son plus arrondi et commercial ?
Jona : Non, enfin, pas vraiment. Les morceaux ne le sont pas non plus spécialement. Ils ont été écrits cependant différemment, car comme je te disais précédemment, on a pris plus de temps, on a eu davantage de temps à cause du covid-19. Donc c’est pas spécialement plus sucré, mais c’est plus pensé, disons, plus adapté quand même pour jouer cela sur des grandes scènes, devant un plus grand public. C’est quand même au final très brutal ! On n’a peut-être jamais été aussi brutaux d’ailleurs qu’auparavant. Sur certains passages de chansons, c’est très speed et brutal. On n’a jamais écrit de morceaux aussi rapides par exemple, tu vois.
Louis : Et puis c’est une étape aussi dont on avait besoin au niveau du groupe, je pense. On a toujours tout géré jusqu’à présent dans le groupe, plus le label (Ndlr : Hummus Records) pour Jona. Donc là on a pris plus le temps pour faire les trucs, écrire les morceaux en prenant le temps, et ensuite en arrivant en studio, au moins on peut les jouer directement. C’est plus abouti. Et autant les capter alors au niveau du son de la meilleure manière possible et la plus sereine, et pas refaire les trucs après, etc. Tout cela prend du temps, mais au moins on dépense de l’argent là-dedans à ce moment-là. Après c’est sûr c’est un budget. Le but est vraiment de réaliser une production très transparente. Et ce que l’on a remarqué, c’est que pour avoir un son très organique, très live, et qui donne l’impression d’être le plus naturel possible, c’est-à-dire le moins mixé possible, eh bien en fait ça coûte très cher finalement.
Si ça ne sort pas chez votre label Hummus Records, du coup, avez-vous obtenu un budget alloué par un autre label sur lequel pourrait sortir ce prochain album de Coilguns ? Je ne sais pas encore si ça se fait ça d’ailleurs pour avoir un budget d’enregistrement en studio…
Jona : Si, ça se fait encore, disons que c’est une avance budgétaire d’une partie en général de l’enregistrement total. Mais même à un petit niveau ça se fait encore, des petites avances, etc. mais pour nous, non en l’occurrence. Disons que pour nous, on a toujours été un groupe de sales punks à jouer dans des caves, comme tout le monde en commençant, normal ! Mais si tu veux on a toujours été assez malins pour mettre de l’argent de côté et car on a tous divers projets parallèles. (sourires) Par exemple, Louis a son propre projet solo à son nom qui est mortel d’ailleurs. Au final, autour de l’activité du groupe, on a réussi à créer une sorte de modèle économique car le label existe parce qu’il y a le groupe. Alors entre Coilguns, le label Hummus, nos différents groupes dans lesquels on intervient plus ou moins les uns chez les autres, bref, avec tout ça, on a pu économiser suffisamment pour investir notre propre argent dans l’enregistrement de ce quatrième album studio à venir.
Louis : Oui, c’est un peu comme une entreprise familiale, on va dire ! (rires)
Jona : Voilà, c’est ça. Et du coup, l’argent était le dernier truc dont on a besoin. Donc si on bosse avec un (autre) label, c’est pas pour l’argent du coup, mais parce qu’il aurait la capacité de force de frappe que l’on ne possède pas forcément avec Hummus Records, et parce qu’il croit dans ce cas à notre disque sincèrement. Et pas juste en nous disant un truc du genre : « Tenez, on vous file dix mille balles et débrouillez-vous ! », ça on en a rien à carrer. (sourires)
Bon, Louis, tout à l’heure, durant votre concert ici au Motocultor, on a vu que tu aimais faire le show avec Coilguns sur scène : tu chantes et parfois joue de la guitare sur certains morceaux. Mais tu as surtout fait un stage diving et un slam en marchant sur le public, puis tu es monté sur une colonne d’enceintes en l’escaladant. Tu aurais pu tomber d’ailleurs, c’était dangereux. Cela m’a rappelé quand le guitariste/chanteur Joel O’Keeffe d’Airbourne avait fait pareil au Hellfest 2010, ou bien les cascades scéniques de notre ami Ben Weinman de The Dillinger Escape Plan quand il faisait le cochon pendu sur les rampes de spots… (rires) C’est ça aussi alors Coilguns, cette folie sur scène, avec l’envie de faire le show sans se poser de question, en toute insouciance et spontanéité ? Tu fonces et ne te poses pas de question en vivant l’instant présent ?
Louis : Oui, c’est vrai. (sourires) Déjà c’est de là que l’on vient de toute façon, de ce genre de scène : The Dillinger Escape Plan, Nostromo aussi… Mais on ne peut résumer Coilguns à ça, enfin j’espère ! (rires) Dans nos vies, dans notre ville (la Chaux de Fond en Suisse), c’est ça que l’on écoutait même si l’on écoute tout un tas de d’autres musiques. Perso, c’est ça que j’écoutais quand j’étais ado, et maintenant c’est cette musique stylée et excitante que l’on aime vivre et jouer avec Coilguns. Donc pour nous, c’est plutôt traditionnel, et relativement naturel. Après, ce n’est pas simplement qu’une musique que tu ressens à l’intérieur de toi-même. En général, moi, ces mouvements, toute cette excitation, c’est l’effet que me donne cette musique, donc j’agis comme ça très naturellement.
Le public doit jouer le jeu et a plutôt bien réagi heureusement ce jour au Motocultor alors que la plupart des festivaliers vous découvraient…
Louis : Pour moi, c’est important que le public réagisse, en effet, surtout sur des grandes scènes comme ça. On a beaucoup joué dans des petits clubs et caves de punks, des squattes, comme disait Jona. C’est ce qui constitue notre ADN. Et on aime la proximité avec le public donc sans se gêner de sonner grand, d’occuper une grande scène, qu’importe qu’il y ait des écrans géants ou quoi, nous on aime cette proximité.
Et c’est ce que l’on attend justement en concert car parfois en festival, c’est très routinier et le set est très calibré par rapport à la durée programmée.
Louis : C’est tout un truc que l’on affine au fur et à mesure des concerts, en fait. Ce côté outrancier, provoquant, doit être pris en fait comme une invitation à la fête, à se lâcher, à transpirer sur notre musique, chacun vivant ça à sa façon, mais le tout toujours dans une ambiance bienveillante. Plus on avance, et plus on voit différents publics, de tout horizon, se lâcher, pogoter, danser comme des poulets, etc. C’est ça qui est bien et que l’on recherche.
Jona, en concert, en matériel, j’ai remarqué que tu jouais uniquement sur des guitares électriques avec demi-caisse et dont les cordes étaient doublées. Pourquoi et que cela te procure-t’il de spécial au niveau du son ?
Jona : C’est beaucoup pour le style… (rires) Disons que c’est plus ornemental. Je les trouve jolies… J’aime beaucoup, outre le fait que ce ne soit pas utilisé dans le metal ni le hardcore car ce sont des guitares typées jazz surtout. Après au niveau du rendu sonore, tu sais, à vrai dire avec le niveau de distorsion de dingue que l’on utilise, ça ne joue pas trop dessus ou très peu. Il n’y a guère de différence avec une guitare plus adaptée au metal ou hardcore. Donc ça ne joue pas vraiment. Mais bon, comme tu as dû le constater, je suis un geek de matos, un peu… (rires) Mais j’ai toujours aimé ses guitares, le son sonne un peu plus rond, et même si je voulais sonner absolument metal, je n’y arriverai pas vraiment. Disons que c’est un garde-fou numéro un, et puis j’aime bien avoir un son de guitare de sale punk en même temps, avec pas trop de gain. Ces guitares peuvent vite provoquer des larsens aussi. Enfin, oui, j’ai neuf cordes avec les 3 cordes du bas (aigues) qui sont doublées. Ces deux guitares en demi-caisse ont été conçues par un luthier par chez nous à La Chaux-de-Fonds en fait. Elles sont faites pour moi, avec mes accords chelous, et elles sont donc belles, assez légères (par rapport à une Les Paul) même si elles ne sont pas pratiques à plein de niveau.
Louis : Après, faut pas oublier que quand le groupe a démarré, Jona faisait tout au niveau des instruments, la basse, la batterie, les guitares, sauf le chant. Puis rapidement Luc (Hess) et moi on assurait le chant et la batterie. Et depuis le dernier album Watchwinders, on a intégré notre bassiste et claviériste, Kévin.
Jona : Ouais, en résumer, au début, au niveau des riffs de guitares, j’utilisais trois canaux : un pour faire comme s’il y avait de la basse, j’utilisais alors une troisième partie de guitare avec un octaver pour sonner comme avec une basse ; en plus d’une guitare une (à gauche) et une guitare deux (à droite), le tout sur un ampli à lampe. Et malgré l’arrivée de Kévin à la basse/claviers, j’ai voulu tout garder pour avoir un son bien épais de malade sur un gros ampli. Donc dans l’écriture instrumentale, j’ai gardé cette configuration de son malgré l’arrivée de notre bassiste Kévin. En plus, je pratique des accordages qui sont complètement barrés et n’importe quoi parce que je suis fainéant. Comme je ne suis pas un excellent guitariste, je dois me creuser la tête pour trouver des choses bizarres, et c’est ça qui donne tout de suite de la couleur, du caractère, je pense, à nos chansons.
Donc dans le prochain album, ce ne sera pas toujours couplet/refrain/couplet/refrain avec un son bien propre alors ? Mais plutôt des ponts, des breaks sur des sonorités dissonantes…
Jona : Non, même pas, les nouveaux morceaux sont extrêmement carrés, au contraire. C’est plutôt des formes de chansons pop.
Louis : Après, même au sein du groupe, on n’est pas toujours d’accord entre nous sur la définition d’un couplet, et d’un refrain, donc tu vois, c’est pas gagné à t’expliquer et présenter les choses ! (rires)
Jona : Ouais, c’est vrai ça. Mais globalement, on est sur : partie A/partie B/et éventuellement une partie C. Cela peut paraître déstructuré, mais en fait non, on est sur des formes de chansons au format pop. C’est juste que ça va vite, et il se passe plein de choses : mes guitares, la batterie de Luc, et la basse ou claviers de Kévin, avec le chant de Louis.
Louis : Ouais, tes accordages spéciaux de guitares (uniquement en La (A) sur la grosse corde de Mi grave (E) sont relativement expressifs, faut dire. Le jeu de batterie y fait beaucoup aussi. De toute façon, c’est la seule chose que notre batteur Luc sait faire dans sa vie… (rires)
Pour conclure, quelle va donc être l’actualité de Coilguns d’ici l’année prochaine ? A court et donc moyen/long terme donc ? Et que souhaitez-vous ajouter à destination du public français et aussi à vos potes de Nostromo que vous allez à peine croiser car ils jouent ce dimanche
Jona : A partir de mars/avril 2024, on va sortir progressivement des extraits du prochain album sur internet. Entre-temps, on va sortir une collaboration avec Birds In Row sous peu… Et enfin on joue en concert en France sinon très bientôt à Clermont-Ferrand le 15/09/2023 (Coopérative de Mai).
Louis : Merci à Nostromo que l’on salue et qui nous a toujours inspirés de près ou de loin. Merci au festival Motocultor de nous avoir programmés ici, parmi une affiche metal/hardcore mais pas que. Et merci au public (français) qui a bien réagi. C’est un public curieux et qui n’avait pas forcément les codes d’un truc qu’ils connaissent pour pouvoir malgré tout nous écouter et nous apprécier. Merci à tous. Et à bientôt !
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