Oh, la baffe death/grind en cette fin d’année ! Française, qui plus est !! Pourtant, les gars de Corrosive Elements aiment prendre et ont pris leur temps pour accoucher de cette seconde galette succédant à celle de Toxic Waste Blues remontant à 2015 !!! Préférant axer sur les concerts et leurs performances scéniques plutôt que de faire du remplissage discographique, ses cinq membres ont décidé de rentrer en studio, fonctionnant d’abord en mode jam session en répétition, et enregistrant rapidement façon presque live leurs compositions en banlieue parisienne lors d’une résidence à Limours (91) et le reste à la maison, comme des grands ! Il faut dire que dans le groupe, il y a au moins trois ingés son, donc ça aide. Et quelle production sonore ! C’est extrêmement puissant et très live, immédiat (« So long sucker »). On distingue ainsi chaque instrument, et le chant, très dynamique accompagné de chœurs, aussi. C’est bien simple, on ne s’ennuie pas un seul instant, et on ne sait où donner de la tête, entre les riffs incisifs plus bons les uns que les autres et la vélocité des guitaristes (mon dieu, ces soli, quelle efficacité !), des mosh parts bien senties et pensées pour la scène, et des growls mortels. Si l’on retrouve parfois leurs influences passées plus marquées par le death’n roll de feu Entombed (période Wolverine Blues/DCLXVI: To Ride, Shoot Straight and Speak the Truth !), comme sur « Ignorance is no longer bliss », vous avez droit également et surtout à des choses death metal crossover plus frontales aux accents punk/hardcore, voire grindcore, dressant un pont entre les années 90 et 2020. En gros, si vous aimez les Sepultura, Exodus, Slayer, Death, Obituary, Carcass, mais aussi des artistes plus crossover comme Napalm Death ou Misery Index par exemple, vous n’allez pas être déçus. On retrouve toute cette énergie, synergie même pourrions-nous dire sur le premier single « Conquering the divine ».
Mais attention, Corrosive Elements, ce n’est pas qu’un melting pot de ces légendes, loin de là. Déjà techniquement, ça fait plus qu’assurer et envoie du steak ! Et puis ces Franciliens possèdent un univers artistique complet (superbe artwork), avec des paroles plutôt engagées (« The right to remain poor », « Fascistalism »), notamment contre le racisme (« Among the casualties » avec son sample en intro de Nelson Mandela) et cash (« So long sucker »), parfois aussi à travers des métaphores (la chanson-titre, cf. voir notre interview vidéo de son batteur Rachid). Et comme on sait que c’est du costaud aussi question live, ça promet ! Une pure tuerie, on vous dit, mais dans le bon sens du terme ! Et quand on sait que Cut the Serpent’s Head a été enregistré au Heldscalla Studio par Raphaël Henry (Mercyless, Skelethal, Ritualization, Venefixion…) et masterisé par Benoit Roux au Drudenhaus Studio (Trepalium, Seth, Alcest…), c’est pesé et emballé. Des têtes risquent fort de tomber à force de heabanguer comme des forçats à l’écoute de cette bombe metal, qui, heureusement, est tout sauf dangereuse pour le commun des mortels, dans ce monde pourtant en proie à la guerre un peu plus chaque jour. [Seigneur Fred]
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