Allumez vos chandeliers, sortez vos cartes de tarot et numérologie, pendules et autre ouija car l’heure est venue ! Rachel Bloodspell Moongoddess est enfin de retour sous le nom de Countess Erzsebet, après un premier opus Black Spell sorti en 2017 (autoproduction). Cette princesse sortie des ténèbres de San Francisco n’a pas lésiné sur son travail en proposant une seconde œuvre totalement faite maison (do it yourself) mais toutefois de courte durée cette fois. Ce premier mini-album, autoproduit comme d’habitude, aux allures d’EP notamment en raison d’une playlist restreinte (six morceaux), demeure appréciable par l’investissement de l’artiste qui n’a pas manqué de confectionner et de jouer de tous les instruments à l’exception de la batterie. Si la première approche aussi bien visuelle (artwork, vidéo clips) que musicale du travail de Rachel semble traversée par le black metal (« Glorification of the Profane »), il n’en demeure pas moins qu’elle offre une musique aux influences doom très présentes. La musique y est lourde, organique et presque spirituelle (« In the Blood of Virgins »).
Tour à tour sorcière à la voix maléfique et enchanteresse, elle déclame les incantations de son univers versé dans l’occultisme et aux sombres abysses. Countess Erzsebet est un véritable cabinet de curiosité sans nuance ni demi-mesure. On n’aime ou on n’aime pas, on est happé ou pas par cet univers si particulier qui peut déranger (la vidéo censurée de la chanson « Glorification of the Profane »). L’album est plus ou moins instrumental sans l’être et reste tout du moins très expérimental. Indéfectiblement liées à l’angoisse et à la sorcellerie, les compositions sont dignes des plus grands films d’épouvante de série Z. Une curiosité à la fois cheap et vintage qui ne risque cependant pas de plaire aux féministes dans sa mise en scène volontairement provocatrice à l’égard des métalleux mâles. [Louise Guillon]
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