Après quatre ans d’absence et de silence, les membres de Creeping Death nous livrent leur dernière création. Boundless Domain, sorti le 16 juin 2023, est un véritable concentré de death metal old school aux influences punk hardcore américaines. Ce cocktail plus qu’explosif marque incontestablement une nouvelle étape dans la carrière du groupe texan. [Entretien avec Trey Pemberton (guitare) par Louise Guillon – Photos : DR]
Ce nouvel album, baptisé Boundless Domain, confirme-t-il le chemin musical que vous suivez depuis Wretched Illusions ?
Je ne pense pas que nous essayons vraiment de suivre un chemin en soi. On essaie juste d’apporter différentes influences sans que cela sonne décousu.
On vous sent plus sereins et en harmonie avec vous-mêmes sur ce second album. Ressentez-vous ce sentiment de confiance ?
Je pense que nous sommes tous devenus de meilleurs musiciens au fil des années et je pense que cela aide beaucoup. Le fait de jouer plusieurs fois ensemble nous donne confiance les uns dans les autres et nous permet d’apporter de bonnes idées.
L’album semble plus fluide et plus soigné en ce qui concerne l’enregistrement des voix de Reese Alavi, votre chanteur. Pensez-vous que c’est juste une impression, ou êtes-vous vraiment intervenus sur cet aspect lors de la production et de l’enregistrement ?
Adam Dutkiewicz (Killswitch Engage) a enregistré notre nouvel album. C’est un producteur extraordinaire, tu sais ! Reese a déjà amélioré son chant à chaque sortie, mais Adam l’a vraiment poussé, et nous a tous poussés, en fait, à faire les meilleures prises possibles.
Bien que l’influence d’Obituary soit palpable, quelles autres sources d’inspiration avez-vous utilisées pour créer un son qui chevauche les frontières entre le death metal et le hardcore (en particulier dans le chant et les riffs de guitares) ?
On s’est beaucoup plus inspiré de certains de nos groupes hardcore texans préférés comme Iron Age, Power Trip, Mammoth Grinder et Bitter End cette fois-ci. Nous nous sommes également inspirés de Blood Red Throne, Grave, Cannibal Corpse, Gorguts, Death, Suffocation et Sepultura. Cela rejoint ma réponse précédente sur le fait de ne pas sonner trop décousu. On ne veut pas que chaque chanson sonne comme une chanson d’un groupe différent, donc nous essayons d’utiliser des choses qui s’intègrent dans le contexte de Creeping Death.
Vous représentez la scène musicale extrême du Texas. Comment vous différenciez-vous de celles death metal californienne et floridienne ?
Le Texas est si grand et si éloigné des deux côtes qu’il est beaucoup plus facile pour les groupes de jouer à l’intérieur de ses frontières. On finit par prendre autant l’influence de ses pairs que celle d’une influence extérieure, ce qui crée en quelque sorte sa propre ambiance. C’est pour ça qu’il y a souvent un côté métallique même dans la musique punk ici.
Sur la scène des musiques extrêmes d’aujourd’hui, nous sommes confrontés plus que jamais aujourd’hui à un mélange varié de styles, de genres et d’influences… Pensez-vous que les étiquettes traditionnellement utilisées (black metal, death metal, hardcore…) sont toujours appropriées ? Sont-elles dépassées ? Comment vous définiriez-vous en tant que collectif et musiciens (artistes) dans tout ce méli-mélo ?
Je ne crois pas qu’il faille abandonner les étiquettes, je pense juste qu’il faut être plus ouvert d’esprit et élargir le seuil de ce qui correspond à ces étiquettes. D’un point du vue sonore, je dirais que nous sommes simplement un groupe de death metal, mais nous avons tous commencé par jouer des concerts de hardcore, genre que l’on apprécie tous, ce qui influence notre façon d’aborder le death metal en tant que groupe et en tant que musicien, c’est certain.
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