Comme toujours avec CBP (pour les intimes), Banefyre est un opus engagé. La musique de nos voisins d’outre-Manche dénonce ici la stigmatisation des outsiders et des plus faibles. Il s’agit en fait d’un patchwork passionnant, cousu main et lié par le militantisme de ses protagonistes, en premier ligne Justin Greaves. L’incantation scandée (« Incantation for the Different ») ouvre ensuite la voie à un rock plus atmosphérique, sombre et mélodique (l’envoûtant « Wyches and Basterdz », « The Reckoning », « Bonefire »), qui incorpore des chants gutturaux sous fond d’instruments primaires (« Ghostland »). La voix de Belinda Kordic sublime « Rose of Jericho », un morceau fleuve de treize minutes dont on ne discerne pas toujours les bordures…
On s’y perd avec plaisir. Mais la surprise s’avère complète lorsque « The Scene is a False Prophet » démarre pour mieux clore un album sur fond de sons mystiques, de guitares saturées, de voix rauques et brisées, venues d’un autre temps, mais qui dénoncent sans fard le traitement, par nos sociétés modernes, des animaux, des « sorcières », de l’argent et des pauvres. Un must have post rock en cette rentrée automnale… [Marie Gazal]
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