Le site où se déroule cette nouvelle édition du Graf Zeppelin Festival est d’abord connu pour abriter la foire millénaire agricole de Lessay qui accueille tous les ans 250 000 visiteurs sur trois jours ! Quant à la première édition de ce jeune festival normand rock/metal qui nous intéresse aujourd’hui, celle-ci s’était déroulée en septembre 2019 sur trois jours avec pas moins de quatorze groupes à l’affiche plutôt éclectique. L’événement avait alors attiré environ 500 personnes, mais la crise covid-19 et les confinements successifs sont passés par là, ayant bien failli briser cette belle initiative… [Live report : textes et photos par Norman Garcia]

Mais tout ça, c’était sans compter sur la persévérance des organisateurs menés par le président du festival Thomas Dobrowolski (alias Caféine), qui le 21 mai 2022, ont proposé une nouvelle édition, certes réduite à quatre groupes : Cosmic Serpent (doom metal/Le Havre), Beyond the Styx (hardcore metal/Tours), Deliverance (sludge, black metal/Paris-IDF) et Impureza (hispanic death metal/Orléans).

Plus que jamais motivée à l’idée de pérenniser le Graf Fest, l’équipe de Thomas D., bien aidée par un collectif de bénévoles dévoués et aux petits soins, nous ont donc proposé une nouvelle édition en ce mois de mai 2023, avec une grande nouveauté : une journée (le vendredi) en entrée gratuite avec des groupes normands et Forest in Blood en tête d’affiche. Le lendemain (samedi) était quant à lui consacré au style rock/metal stoner, journée à laquelle nous avons assisté. Avec comme têtes d’affiche, excusez du peu, les parisiens de Hangman’s Chair et les Montpelliérains de Mudweiser, le second groupe de Reuno, chanteur de Lofofora. A noter que la programmation du festival a été confiée cette année à Alex, notamment responsable du label Melancholia Records. Ambiance…

C’est donc dans une belle salle (espace culturel) avec un son vraiment correct et un décor scénique réalisé par l’artiste granvillais Blaise Lacolley que les six groupes annoncés ont distillé leur musique à un public averti et attentif, dans une ambiance bon enfant et festive. Toutes les performances méritent vraiment un coup de chapeau, ainsi que les organisateurs d’un festival local qui a vraiment tout ce qu’il faut pour grandir, cela en toute sérénité. Ci-après quelques photos de cette journée stoner… Alors à l’année prochaine !

HIGH NOON

GEMINII

STREAMLINER

WRØNG

HANGMAN’S CHAIR

Setlist Hangman’s Chair :
An Ode to Breakdown
Cold and Distant
Who Wants to Die Old
Storm Resounds
Dripping Low
04/09/16
Naive
Sleep Juice
Loner
1000 Thousands Miles Away

MUDVEISER

Setlit Mudweiser :
Invitation
My World
The Hunt
High Again
Reckless Dream
Free as Fire
Daughters
Sister Mary
Blasted Forever
Cocaine
Sad Man
Bumper Hunter
Evil Woman

En bonus, voici un extrait d’une discussion avec Reuno (Mudweiser/Lofofora). Merci à lui. [Entretien réalisé par Norman Garcia] :

Alors Reuno, des nouvelles de Lofofora, un prochain album est-il prévu ?
Eh bien ! On est en fait en train de composer. En parlant avec les gars de Lofofora, on en est venu à se dire que plus t’es un vieux groupe, plus il faut justifier la raison pour laquelle tu fais encore un disque… Tu sais au début de Lofo, nous avons enregistré notre deuxième et troisième albums, Peuh! et Dur Comme Fer, chez André Gielen (Chanel Zero..) en Belgique. Et quand on s’est revu lors d’un concert, il m’a alors dit : « Tu sais un album c’est bien, deux albums, voire trois aussi, mais après c’est de la merde ! [rires] ». Nous, nous avons sorti une dizaine d’albums, alors à chaque fois, je pense à ce qu’il m’a dit :  « est-ce qu’en tant que « vieux » groupe, j’ai encore quelque chose de censé à proposer ? ».

Du coup ça vous met la pression ?
Ouais, mais de la bonne pression, moi j’aime ça en fait. C’est surtout une pression que tu te mets tout seul, pas celle des autres, tu vois ce que je veux dire ? C’est donc un peu différent. On a vraiment envie de faire un truc dur, brut et assez cash pour notre prochain album, et en même temps qui puisse être enthousiasmant, un truc qui donne de la force. Sans se la raconter, on sait qu’on est suffisamment sincère entre nous. Alors quand on arrive avec une telle énergie dans un morceau, elle devient communicative chez les gens qui ont envie de nous écouter.