HARAKIRI FOR THE SKY : Photo instantanée

Un an après son dernier album Maere, le duo autrichien en pleine ascension Harakiri for the Sky a réenregistré ses deux premiers opus. N’ayant jamais été satisfait de leur production dont le dixième anniversaire vient d’avoir lieu, ce fut ainsi l’occasion pour la formation de post black metal de revenir à ses racines, non sans émotion.[Extraits d’entretien avec Michael « JJ » V. Wahntraum, chant, par Marie Gazal – Photo : DR]

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Ravie de te parler le jour de la sortie des réenregistrements de vos deux premiers albums d’Harakiri For The Sky ! D’où vous est venue cette volonté de réenregistrer et publier à nouveau Harakiri For The Sky (EP/2012) et Aokigahara (1er LP/2014) ?
Quand nous avons commencé le groupe, jamais on a pensé que ces sorties deviendraient si importantes pour nous, ni qu’elles trouveraient autant de fans. C’est toujours le problème d’un artiste, tu termines ton œuvre, que ce soit un album, une peinture ou autre, et quelques années plus tard, tu referais les choses différemment. C’est difficile de les changer après coup. Je ne déteste pas les premières productions des albums : c’est une photo instantanée du moment et elles n’étaient pas mal pour l’époque. Mais nous avons enregistré ensuite III: Trauma dans un studio professionnel et ça s’entend. À nos débuts, nous avions fait la production nous-mêmes dans notre salon. Matthias ( « MS » Sollak, guitare) a produit la musique et j’avais alors enregistré ma voix dans une cave avec ma copine de l’époque. On peut entendre que le son de l’album n’a pas évolué, d’où cette idée de notre label de ressortir le premier EP pour ses dix ans. On est heureux du résultat, surtout à la batterie. Nous avons pu tout recommencer et faire sonner l’album comme on le souhaitait. On a débuté l’enregistrement en janvier 2021 car tu le sais, on avait tous du temps libre… On voulait garder l’esprit des morceaux de la première édition, mais le son est bien meilleur. Pour les changements artistiques, ce n’est pas quelque chose de volontaire. Par exemple, ma voix est devenue plus grave, je ne peux plus crier aussi aigu qu’à l’époque.

C’était facile de s’immerger dans des morceaux écrits onze ans plus tôt ?
Je ne sais pas ce qu’en pense Matthias, s’il se dit qu’il jouerait les morceaux de guitare différemment aujourd’hui, mais de mon côté, le plus difficile, c’était au niveau de mes paroles. J’ai eu du mal à m’identifier aux paroles que j’avais alors écrites en 2011 parce que les problèmes que j’avais à l’époque ne me semblent plus aussi vifs. Mais je me suis immergé dans les circonstances de ma vie à l’époque et ça m’a aidé à comprendre mon ancien moi et pourquoi j’avais écrit ces paroles. Aussi, je n’ai pas honte de le dire : mon anglais est tellement meilleur maintenant ! (rires)

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J’ai lu quelques commentaires sur internet, tous très positifs. Certains regrettent cependant l’aspect « brut » des premières versions…
C’est ça, le truc avec les plateformes de streaming, YouTube ou Spotify. Nous ne voulons pas effacer les premières versions des albums. Nous laisserons les fans libres d’écouter les premiers albums. Ils pourront toujours les trouver partout. On leur propose les deux. C’est bien de les laisser décider par eux-mêmes quelle version ils préfèrent et laquelle ils veulent écouter. C’est leur liberté.

Votre dernier véritable album Maere, étant paru en 2021, prévoyez-vous déjà de sortir un nouvel album ?
Oui, bien sûr, nous travaillons dessus. Mais je ne sais pas combien de temps cela nous prendra. Il y a quelque chose chez Harakiri, c’est que dès qu’on a fini d’écrire les morceaux, ça va très vite ensuite à chaque fois. Dès que c’est écrit, on réserve le studio et tout est plié en quelques mois !


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