En véritable mastodonte de la scène metal et auréolé d’un grammy award après la sortie de son disque Electric Messiah en 2018, le trio américain High On Fire signe un retour fracassant avec la sortie de son neuvième (!) album studio : Cometh The Storm, en provenance tout droit d’Oakland. [Entretien avec Jeff Matz (basse) par Norman « Sargento » Garcia – Photo : DR]
Le groupe célèbre ses vingt-cinq ans de carrière, comment faites-vous pour rester motivés et aussi inspirés ?
Et bien j’ai rejoint le groupe il y a dix-huit ans maintenant et j’étais déjà un fan avant de le rejoindre ! Leurs premiers albums faisaient partie de ma collection et, sincèrement, je ne pense pas que nous soyons arrivés à la fin du jeu ! Ouais, c’est plutôt facile de continuer quand tu aimes simplement ton travail. On essaie juste donner la meilleure version de nous-mêmes !
Six années séparent Electric Messiah de Cometh The Storm, qu’avez-vous fait pendant tout ce temps ?
Eh bien ! C’est passé très vite en fait, et nous avons gagné un Grammy Award, ce qui était plutôt inattendu ! Après il y a eu le départ de notre batteur d’origine Des Kensel, ce qui a été vécu comme un gros changement pour nous. On a alors joué avec des potes, comme Nick Parks (Ndlr : il joue chez les excellents Great Falls) et Chris Maggio (Ndlr : qui joue notamment dans Wear Your Wounds avec Jacob Bannon de Converge) et puis Coady Willis a fini par nous rejoindre en juin 2021… en pleine pandémie ! Période qui a été difficile pour nous, mais son arrivée nous a reboostés et permis de commencer à réfléchir au nouvel album. Ces six années ont finalement été très intéressantes ! (rires)
A propos de ce fameux Grammy obtenu en 2018, avez-vous justement ressenti une certaine pression ?
Oh ! Tu sais, il n’y a pas besoin d’un Grammy pour ressentir de la pression, dès lors que tu es dans un processus de création. Et avec le recul Electric Messiah n’était pas forcément meilleur que nos précédentes productions… Finalement cette pression, nous nous la mettons nous-mêmes ! On veut toujours faire le meilleur album possible.
On peut entendre des instruments orientaux sur « Lambsbread » et surtout sur « Karanlik Yol », peux-tu nous en dire plus à ce sujet ?
C’était mon idée, je suis très attiré par toutes ces musiques traditionnelles du Moyen-Orient, et j’ai voulu mélanger ces influences avec notre style. En 2019, je suis même allé jusqu’à prendre des cours à Istanbul, notamment sur cet instrument turc appelé le baglama. La technique pour jouer de cet instrument est vraiment différente de ce que je connaissais, mais je me suis accroché pour être capable d’en jouer correctement, jusqu’à étudier des tutoriels sur le net pendant la pandémie. Au fur et à mesure, nous avons trouvé des parallèles entre la musique heavy de High On Fire et cette musique folklorique, bien qu’au départ l’idée pouvait apparaître improbable… Il était donc justifié de donner un nom d’origine turque à « Karanlik Yol » qui en gros se traduit par « une route sombre ».
Aurais-tu pu imaginer enregistrer ce nouveau disque sans Kurt Ballou ?
Très clairement non. Il s’agit de quelqu’un qui comprend bien le groupe et qui se met aux services des musiciens avec qui il bosse pour en tirer le meilleur. Il nous a donné de bons conseils sur certains arrangements, à permis de densifier notre son… C’est juste notre gars (rires) !
The Art of Self Defense, le tout premier album d’High On Fire, vient d’être réédité, ce qui traduit souvent la belle notoriété d’un groupe…
Merci, en fait ce disque n’est pas resté très longtemps dans les bacs et on tenait vraiment à ce que les gens puissent le redécouvrir, et aussi l’écouter avec un nouveau son… et comme je te disais au tout début, c’est un disque que j’ai beaucoup écouté à sa sortie et qui fait que j’ai un lien très fort avec High On Fire.
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