HOLLOW FRONT : The Fear Of Letting Go

The Fear Of Letting Go - HOLLOW FRONT
HOLLOW FRONT
The Fear Of Letting Go
Metalcore
UNFD

Qui veut du gros metalcore US qui tâche ? En veux-tu, en voilà, alors c’est parti avec les Yankees de Hollow Front. Séparé depuis peu de leur batteur Devin Attard, le combo de Grand Rapids (Michigan) se réduit désormais au duo dans son line-up officiel, avec toujours Tyler Tate (chant) et Lee Albrecht (guitare) en charge de la production ici dans son home studio. Or c’est bien connu, ce qui ne tue pas rend plus fort ! Et ça s’entend sur ce quatrième effort nommé The Fear Of Letting Go, un peu plus d’un an après le moyen The Price Of Dreaming déjà paru chez UNFD. Mais n’ayez pas peur en cette période pré-halloween, vous allez retrouver tous les éléments familiers du genre, tels que des parties de guitares légères et mélodiques ou les gros accords bien lourds à la sept cordes (dès « The Fear Of » en ouverture), un chant hurlé alterné à un chant clair (assumé pour la première fois par Tyler) sur les refrains mélos mais costauds, et des mosh parts, certes, basiques mais toujours assassines et bien senties. Ressortant d’une période d’épreuves et de difficultés en apparence sans fin (accidents de van en tournée, problèmes financiers, concerts éternellement déprogrammés, démotivation…), Hollow Front a néanmoins pris le taureau par les cornes, comme sur le premier single « Breaking Teeth », véritable uppercut en pleine poire. Du même style, on pourrait citer le très efficace « Crash And Burn ».

Mais les choses sont plus nuancées que cela et tout n’est pas blanc ou noir, parfois c’est gris dans la vie, comme la couleur de peau de Mickael Jackson à son apogée (cf. Les Inconnus). Par exemple, « Over The Cradle » qui brasse plusieurs sentiments, et s’achève par une discrète outro chant clair/guitare acoustique, ou bien « Under Pressure ». À ce sujet, Tyler Tate a déclaré : « La vie devrait être plus simple. Mais la société dans laquelle nous vivons ne le permet pas ». Coûte que coûte, nos deux Américains ont décidé de continuer, comme l’a expliqué dernièrement son chanteur, et bon choix leur a pris. Ils font donc ce qu’ils savent faire de mieux avec le cœur (le touchant et énergique « Will I Run ») et juste ce qu’il faut d’innovation, à la limite de nous faire danser sur « Good Things Never Last » ou enjoliver la réalité à l’aide de superbes arrangements aux claviers et de discrets samples sur « Letting Go » qui clôture intelligemment l’album qui, pour info, débutait par la chanson « The Fear Of », constituant ainsi le nom du disque. Malin, non ?

Dans tous les cas, le résultat est ici très sérieux et excellemment produit. L’efficacité et l’émotion sont au rendez-vous sur un disque sincère et vraiment mature. Baisse de moral ou pas et bien qu’au fond du trou avec les galères qui se sont enchainées pour le groupe (Chirac avait dit : « Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille »), tout cela a finalement reboosté Hollow Front pour faire de The Fear Of Letting Go un album tout à fait correct pour cette fin d’année malgré la masse de sorties dans le genre metalcore. [Seigneur Fred]

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