HYPNOS : The Deadcrow – Still Burning Black

The Deadcrow - Still Burning Black - HYPNOS
HYPNOS
The Deadcrow – Still Burning Black
Death metal
Mad Lion Records

Hypnos, les Tchèques, à ne pas confondre avec nos Bayonnais de feu Hypnosis, ni les thrasheurs suédois de Hypnosia, nous ont gratifié d’un copieux double album live à la fin de l’été 2025 sur le label polonais Mad Lion Records. Vous suivez toujours ? Très bien, alors pour information, Hypnos a été formée en 1999 par le bassiste/chanteur des excellents Krabathor, Bronislav « Bruno » Kovařík, autre terrible et respectable formation qui évolue dans un death metal européen old school des familles qui envoie sacrément du bois. Et mine de rien, Hypnos possède à son actif pas moins de six albums studio, dont leur dernier brûlot The Blackcrow (qui incluait une apparition vocale de Paul Speckman (Master)) est fièrement représenté ici en live, et défendu a posteriori en public bien après sa sortie en 2020 comme bon nombre d’artistes, pandémie oblige… Ainsi, Hypnos participa à de nombreux festivals européens comme le Brutal Assault mais aussi, et ce qui va nous intéresser pour le cas présent, au Mennecy Festival en France. En effet, le courant ayant bien passé entre le groupe et Chris du label Exhumator (Fatal, Cardiac Cease, Insulter pour citer que quelques productions récentes) et partie prenante de l’organisation du festival de Mennecy lors de leur venu le 6 septembre 2024, décision a été faite de coucher sur CD l’un de leurs concerts, donné le 21 décembre 2024 en République tchèque. Et le résultat est superbe ! Pochette et livret de 20 pages bourrées de photos et d’illustrations, avec en prime la très longue liste de concerts donnés entre 2021 et 2024 !

Sur la forme, on est donc au top. Mais sur le fond ? Hé bien ! Le fond est aussi bon que la forme. A travers treize titres (et une intro), Hypnos délivre donc son death metal sauvage , que l’on pourrait presque qualifier de old school, s’appuyant en partie sur l’album The Blackcrow et le mini LP Deathbirth mais n’omettant pas des titres plus anciens comme « The Whitecrow », ou « Burning Again », joués avec tout autant de détermination. Débutant les hostilités avec un « One Flesh, one blood » brutal à souhait, ce live nous met directement dans l’ambiance de la salle, d’autant plus que le son est très bon, les deux guitares, y compris celle du soliste, occupant l’espace sonore de manière magistrale, le chant de Bruno (parfois à deux voix) très grave est parfaitement audible et balance la haine de ses lyrics sans discontinuer. Son timbre est très proche de celui de Dave Ingram (Benediction) par exemple. Le couple basse/batterie est un petit moins bien loti, mais s’intègre parfaitement dans ce déluge de décibels qui n’est pas sans rappeler Vader à son apogée (Live In Japan). Hypnos enchaine avec plusieurs morceaux de The Blackcrow forcément, comme « Afterlife Disillusion » . L’apparition de blasts beats renforce cette impression de brutalité, le groupe d’Europe de l’Est ne cherchant en aucun cas à adoucir sa musique ni ses mœurs pour plaire à on ne sait qui. Hypnos joue du death metal sans se préoccuper de quelconque mode d’ailleurs, et ses années d’expérience parlent pour le quatuor. On constate que les presque trois années de concerts écoulées depuis la sortie du dernier opus leur ont forgé une expérience live redoutable. Chaque titre est interprété avec une conviction sans faille et les fans de death metal ne pourront qu’être aux anges en entendant ces versions taillées pour la scène.

S’il faut attendre le sixième titre , « Liquid Sands » , pour entendre leur frontman haranguer la
foule, on comprend rapidement que cette dernière lui mange dans la main. Jouant dans son pays natal, Hypnos est en terrain conquis. Évidemment, pour nous autres, habitués aux albums live francophones ou anglophones, entendre un musicien parler à son public en tchèque peut surprendre, voire donner un côté exotique, mais qu’importe. Ce qui compte, c’est la musique et le groupe déroule son set de manière ultra pro, carrée et anéantissant ce qui reste de solide dans la salle, tel un rouleau compresseur. Mais comme cela ne suffisait pas, Hypnos va appuyer là où cela fait mal avec des morceaux bien plus lourds en fin de concert . Ainsi, « Still Burning Black » ou « Breeding the Scums » fonctionnant sur des riffs pesants et rappelant parfois Bolt Thrower ou Asphyx, accentuent ce côté old school que l’on décerne depuis le début du disque. Pour être complet, le quatuor a invité deux de ses anciens musiciens, Pegas et Igorr, sur scène sur plusieurs morceaux, histoire de prolonger la fête !

Alors si vous êtes fan du groupe, The Deadcrow – Still Burning Black ne pourra que vous ravir ! Mais si pour vous Hypnos est une entité inconnue, alors laissez-lui une chance et écoutez cet excellent double live où toutes les conditions sonores sont réunies pour l’apprécier comme tel ! Vous y découvrirez un death metal qui ne ment pas, qui ne se cache pas derrière des artifices « modernes », des musiciens dont on sent l’envie d’offrir au public un vrai moment de partage ! Une heure de pur bonheur old school ! On ne peut que remercier Chris de nous permettre de rencontrer de tels artistes via Metal Exhumator ! [David St Amour]

Publicité

Publicité