JARED JAMES NICHOLS : Live report @Café de la Danse – Paris (FR) le 07/10/2023

Il y a des soirs où il ne faudrait jamais rater ces moments qui vont indéniablement devenir inoubliables, des soirs où l’on sent que quelque chose va se dérouler sous nos yeux mais on ne sait pas trop à quoi s’attendre… Jugez plutôt ou les fans jugeront, le jeune virtuose américain de la Gibson, Jared James Nichols, est de retour à Paris en tête d’affiche pour une date unique. Quelque chose me dit qu’il va y avoir du son et une ambiance, comme seuls les guitar heroes peuvent les déclencher dès les premières notes. Fans de guitares et de musique rock, il va y avoir du son, même du gros son ! Les réjouissances à n’en pas douter seront au rendez-vous. Au programme un power trio, maitrisant tout ce qui a fait les plus belles années du rock (les années 70’s) avec cette particularité blues et heavy, puissance maximale pour décoller dans son univers fait de complicité et d’émotions brutes. Toute la technique et la virtuosité du jeu de guitare sans médiator seront sous vos yeux car on le sait, les élus de la Gibson sont peu nombreux. Mais laissons place à l’artiste que l’on a retrouvé en interview à chaud après son concert. [Texte et photos live : Laurent Machabanski]

20h00 : la première partie commence. À la surprise générale ce n’est pas un groupe mais une guitariste soliste se présentant devant la scène. Pour l’analogie, une femme très distinguée, au look des années 1950 digne des Dita van Teese avec une Gibson rouge qui nous offre un set à base de rock, blues et un peu soul. Son nom est  Haylen, une frenchie ayant beaucoup de classe et d’humour, et une adepte incontestée de son mentor James Jared Nichols (JJN). Un show d’une durée d’une demi-heure apprécié à sa juste valeur par le public parisien, ajoutant la difficulté ultime de jouer seule sur scène sans musicien. Chapeau !

Arrive alors le tant attendu et désiré Jared James Nichols, ce guitariste blues-rock américain originaire du Wisconsin accompagné de ses acolytes. Ils forment un trio magique. Dès le départ le ton est donné avec ce « Easy Come, Easy Go » extrait de son nouvel album éponyme paru cette année (Black Hill Records) pour un ralliement des troupes. Les premiers solos bluesy et envoutants sont lâchés. Le charismatique Jared commence le show et on sent déjà qu’il n’est pas près de s’arrêter en faisant du tapping avec sa guitare, tellement l’instant pour lui et son public est en pleine union. Le son est parfait, la voix suave et précise comme un couteau affuté. À la fin du morceau, le public scande déjà son nom « Jared ! Jared ! », signe d’une soirée très prometteuse. Enchainant ensuite les titres de son dernier album que l’on peut déjà catégoriser comme un classic rock avec cette touche de blues et de groove. Les riffs et les solos de blues justement sont concis, avec la particularité pour le guitariste de toujours jouer sans médiator sur sa Gibson Les Paul. Avec « My Delusion », la musique s’accélère. Tout s’emballe pour arrive au bluesy et heavy « Down the Drain » Ce refrain est implacable et sublime. Soutenu par la batterie et la basse, le power trio est en pleine consécration. Jared s’amuse et joue alors avec la foule, alternant les moments de blues calme pour repartir de plus en plus fort sur un refrain entêtant, poursuivant sur un solo final. Ils enchanient avec le fameux « Hard Wired ». Titre mid tempo, mi heavy, pour assister à une démonstration de solos Gibsonien, tantôt soft empreints de touché pour revenir au son bluesy, tantôt heavy trait de sa marque de fabrique. La communion avec les fans reste exemplaire, avec toujours un bon mot pour les remercier d’être là, puis en souhaitant un joyeux anniversaire à son ingénieur du son. Toute la salle reprenant en cœur un « happy birthday » tout en s’amusant même à le jouer à la guitare.

Les quatre nouveaux morceaux donnent bien l’ambiance générale de la puissance musicale du blues et du heavy qui forgent la musique de Nichols. Afin de varier, on repasse à un ancien EP « Threw Me to the Wolves ». C’est un morceau swinguant qui embarque tout le monde avec lui. Jared improvise un peu dessus, jouant même le « Miss You » des Rolling Stones à la fin. La voix est plus relâchée introduisant aussi le bassiste, celui-ci arguant les foules avec le solo de basse, et s’ensuit le petit solo de batterie implacable et brut. « Skin ‘n Bone » encore plus accrocheur est un titre très heavy et blues, genre zeppelinien. Sur le « Bad Roots », il y a encore plus de rythmique et de groove. Petite pause rafraichissante entre deux morceaux, le frontman relâché en scandant un « santé » à la foule avec sa canette de bière à la main. « Honey Forgive Me » de l’album Black Magic (Listenable Records) possède une rythmique à la basse qui pulse à tel point qu’il descend dans la fosse pour rejoindre son public. Un pur moment de folie juste incroyable mais ce n’est pas tout, car il s’arrête de jouer pour passer sa guitare à un gars du public qui se met lui aussi à jouer et c’est plutôt réussi. Jared reprend la guitare pour accélérer sur ce titre qui est et restera toujours une des pépites de son répertoire.

Deuxième surprise, le bassiste continue la rythmique et va à son tour prendre un bain de foule. La salle parisienne est survoltée pour cette spéciale dédicace surprenante. Puis enfin la batterie, mais là on se dit qu’il ne descendra pas dans la fosse. « Shadow Dancer » est interprétée afin de partager un moment plus cool, plus lent, mais toujours ces refrains lancinants et entreprenants. Pour redonner de la puissance, « Good Time Girl » voit son bassiste rallier le public pour que la soirée continue de s’enflammer avec ce tempo toujours aussi entrainant, devenant plus agressif et plus lourd. Une véritable rythmique de plomb et des soli vertigineux. Toujours en parfaite symbiose avec le Café de la Danse, Jared ne veut certainement pas s’arrêter là ce soir. La preuve en est avec ce « Keep Your Light on Mama »  encore plus agressif, synonyme d’une parfaite fusion entre la basse et la batterie avec ce petit jeu de scène avec entre les musiciens. On appréciera les breaks. Un pur bonheur. Toujours pour la détente, le public réclame « Free Bird » de Lynyrd Skynyrd. Un petit bout d’essai puis se rétracte. Non, il n’y aura pas de « Free Bird » pour le patron. Mais plutôt  une reprise de Black Sabbath avec « War Pigs » d’une puissance rarement égalée. Tout y est, le volume, le son des années 70s et le chant du public qui reprend en chœur l’hymne de heavy metal britannique avec une telle ferveur ! C’est un authentique revival ! Enfin, pour le rappel, une autre reprise, celle de Mountain, un autre groupe des années 70’s, et son« Mississippi Queen » pour continuer dans la même veine finissant par le solo de guitare pour faire rugir la guitare de plaisir.

Après  cela, tout le monde se retrouve au bar pour le merchandising, les dédicaces et le partage avec tous les fans. Incroyable ! L’énergie était partout sur scène et dans le public. Le concert de l’année à Paris sans aucun doute. Tous les ingrédients étaient réunis dans ce show fantastique. C’est ce qu’on appelle tout simplement la grande classe de Sir Jared James Nichols ! Et quelle classe ! [Laurent Machabanski]

Set-list Jared James Nichols à Paris (European Tour) le 07/10/2023 :

  1. Easy Come, Easy Go 
  2. My Delusion
  3. Down the Drain
  4. Hard Wired
  5. Threw Me to the Wolves
  6. Skin ‘n Bone
  7. Bad Roots
  8. Honey Forgive Me
  9. Shadow Dancer
  10. Good Time Girl
  11. Keep Your Light on Mama
  12. War Pigs (Black Sabbath cover)
  13. Rappel : Mississippi Queen (Mountain cover)

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