Leprous, véritable phénomène du metal prog’ norvégien, reste constant dans le changement avec cette huitième perle, sans doute le point d’orgue de leur carrière. Cette perle 2024 s’appelle Melodies of Atonement. En ôtant tous les éléments orchestraux superflus, l’album se concentre sur la musique viscérale des cinq membres de la formation scandinave comme s’ils ne jouaient qu’entre eux, que pour eux, dans leur « simple appareil » pour ainsi dire… Dès l’ouverture du successeur d’Aphelion par « Silently Walking Alone », la solennité de la batterie lancinante, en toute simplicité, met en exergue la voix du frontman Einar Solberg, argument phare, depuis toujours, de la formation de Notodden. S’ensuivent des morceaux, tantôt éthérés, fantomatiques et mystérieux (« My Specter », « I Hear the Sirens »), ou implosifs comme « Atonement » ou « Like a Sunken Ship ». Tous deux introduits par un gant de soie, c’est la main de fer qui nous saisit dès le premier refrain ! Cet album évoque une balade à la lumière oscillante d’une bougie dans un bateau échoué au cœur de la nuit en Mer du Nord… Leprous pousse à la perfection les montées en puissance à l’échelle de chaque plage musicale : notre cœur se décroche aux premières vocalises de la voix d’Einar et aux riffs acérés comme des flèches. L’écriture est toujours aussi bien pensée et perfectionniste, mais en toute simplicité. C’est là que la performance reste sans égale. Leprous signe encore un magnifique album, bien différent de ses prédécesseurs, où tout est bon à prendre ! [Marie Gazal]
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