Le capitaine Einar Solberg et ses matelots leprousiens naviguent à bord d’un navire quasi impérial dans les sombres fonds du rock/metal progressif. Quatre ans à peine après l’excellent Aphelion, Melodies of Atonement signe un changement de cap radical pour les Norvégiens : celui de faire moins pour faire encore mieux. Déshabillée de ses artifices, leur musique dévoile une authenticité viscérale, offrant une écoute à la fois familière et complètement novatrice. Escale prévue du navire Leprous prévue à la Salle Pleyel de Paris, mi-janvier 2025. A l’abordage ! [Entretien avec Robin Ognedal (guitare) par Marie Gazal – Photo : DR]
Comment avez-vous composé Melodies of Atonement ?
Ça a démarré avec pas mal de maquettes que nous avons téléchargées sur un dossier DropBox commun. Ça pouvait être seulement un riff ou une chanson entière. Lorsque le dossier a commencé à être bien rempli, Einar Solberg (écriture, chant, claviers) a tout passé en relecture. Lui, c’est le capitaine et nous sommes ses matelots ! (rires) On a commencé à mixer et Einar a arrangé toutes les parties ensemble, en nous demandant d’ajouter des riffs par-ci, par-là. Nous n’avions pas d’idée préconçue pour l’album, nous voulions juste qu’il soit très différent des précédents. Nous avons fait le tour des arrangements extrêmes et des musiques lyriques pompeuses. On voulait à présent faire quelque chose de plus concentré, seulement nous cinq, comme si nous jouions ensemble dans une pièce, seuls. Ensuite, nous avons passé les morceaux au tamis, les évaluant les uns après les autres jusqu’à aboutir à Melodies of Atonement. Nous ne nous sommes fixés aucune limite. On s’est juste dit qu’on verrait ce qui allait émerger. Et nous sommes super fiers du résultat ! (sourires)
Difficile question mais quel est ton morceau préféré du nouvel album ?
Ouh, ce n’est pas une question facile, en effet ! Ce qui est plutôt bon signe pour l’album ! J’hésite entre deux quand même… Déjà, le morceau le plus « hell yeah » que nous avons écrit c’est « Atonement ». Il est bien heavy, du genre coup de poing dans la face. Mais je crois que la chanson qui me touche le plus est « I Hear the Sirens ». Je crois que c’est l’un des plus beaux morceaux que j’ai écrit. Donc je dirais celui-ci ! Mais ça change en fonction des jours, de l’humeur du moment. Généralement, les albums ont deux morceaux qui sont vraiment des hits, d’autres qui sont plus moyens et d’autres encore plus transparents. Mais sur cet album, nous n’avons pas cette impression. Tous les morceaux ont y une place précise dans Melodies Of Atonement et l’ensemble sonne bien. C’est l’album préféré de chacun d’entre nous à ce jour. Tu sais, on ne joue pas toujours le style de musique qu’on écoute. J’écoute un peu de metal, mais pas plus que ça. Et je crois que cet album est plus proche des choses que nous écoutons.
Et que représente l’élément sur votre couverture d’album de Melodies Of Atonement ?
Chacun a sa propre interprétation de ce que ça représente… C’est quelque chose de microscopique. Pour moi, ça représente là que tout démarre. Nous trouvions la photo vraiment cool. Les choses partent d’une petite idée et ça représente bien l’album, il est plus concentré, plus simple. Nous sommes tombés sur la photo de ce professeur, français d’ailleurs, à qui nous avons voulu l’acheter mais il a refusé que nous lui payions les droits d’auteur ! (rires)
A propos d’Ihsahn (chanteur/guitariste/claviériste solo et d’Emperor), êtes-vous toujours en contact avec lui ? Avez-vous prévu une prochaine collaboration musicale de prévue sous une forme ou une autre, par exemple avec lui dans sa carrière solo ?
C’est mon beau-frère donc nous partageons même les repas de Noël ! (rires) Nous n’avons pas de projet pour l’instant avec lui. A vrai dire, on est déjà bien occupés par notre tournée à venir et d’autres projets qui nous attendent.
Je vous ai vus live au Hellfest en 2022 et je n’avais jamais ressenti un tel envoûtement en live. Tu peux nous raconter ce que ça te fait d’être sur scène de ton côté ?
C’est très différent en fonction des jours. Parfois, je ne pense à rien et c’est plutôt positif. Parfois, c’est une lutte. Qu’on soit malade ou autre, on doit jouer quand même. Mais en général, c’est un sentiment incroyable, surtout l’énergie qu’on reçoit du public. Voir les gens chanter les paroles d’une chanson que tu as écrite avec tes amis, c’est grisant. Ce n’est cependant pas quelque chose qu’on doit tenir pour acquis.
Votre chanteur Einar a beaucoup de projets en solo… Est-ce que tu l’accompagnes parfois sur certains projets ? En as-tu toi-même d’ailleurs ?
Non, il veut vraiment séparer les projets. Il ne veut pas utiliser les membres de Leprous pour sa carrière solo. Nous, ça nous permet de faire une pause ! Lui n’en fait jamais ! (rires) Moi je n’ai pas trop la volonté d’avoir un projet solo, je ne veux pas faire de burn out, j’ai déjà suffisamment de travail avec les tournées, les enregistrements… Je veux rester heureux de jouer en concert le soir venu ! (sourires)
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