NIHÏLANTH : Le death metal par excellence

Si Nihïlanth est un tout jeune combo parisien dont les membres ont tous un long parcours derrière eux, leur death metal old school s’avère être une excellente surprise 2021. Mieux vaut tard que jamais alors pour vous en parler car les bougres savent faire parler la poudre et ont réussi l’an dernier avec Graceless Planet un coup de maître digne des plus grands en hommage aux ténors de la scène floridienne du début des années 90, sans oublier ceux de l’école britannique et même française à l’instar de Massacra… [Entretien avec Mathieu Merel (basse/fretless), Rémi Locatelli (guitares solo et rythmique), Christophe Pelmar-Sulon (batterie), Eric Mediene (guitares rythmiques) par Pascal Beaumont – Photo : DR]


Vous n’avez à ce jour donné aucun concert, la formation du groupe Nihïlanth étant relativement récente… Qu’aimeriez-vous transmettre sur scène lors de vos futures prestations ?
Mathieu : On a la volonté de tout défoncer, de transmettre les groupes que l’on apprécie. On a commencé ensemble la musique avec Rémi. On était au lycée en seconde/première, on écoutait Slayer, Sepultura Arise, on a commencé comme ça et puis on s’est monté la tête. On a toujours voulu monter un projet cohérent qui rende hommage aux formations produites par le Morissound Studio à Tampa en Floride. On veut transmettre sur scène cette énergie du Death Metal d’il y a 20/30 ans. Ce n’étaient pas les grosses productions de maintenant. C’était plus rustique. Du coup chaque combo pour sortir du lot devait trouver soit des idées de compositions, des riffs originaux, des gimmicks, soit des mixes qui ne se faisaient pas à l’époque. C’était l’unique façon de se démarquer. Maintenant avec les moyens actuels, il suffit d’une petite carte son, d’un peu d’argent et tu peux avoir un très bon son. Pour trois fois rien tu as quelque chose de très bien. A cette époque, il fallait se démarquer. On a voulu rendre hommage à cette scène là, ce côté épique du Death Metal à l’ancienne. Il n’y avait pas de fake, si tu ratais la prise, tu la recommençais jusqu’à ce qu’elle soit bonne.
Rémi : On n’a jamais eu l’occasion de jouer ensemble avec Nihïlanth. Ça fait très longtemps que l’on se connaît et que l’on fait de la musique, on veut porter ce projet qui a vécu plein de péripéties et de galères. C’est un truc qui me frustre un peu que l’on n’ait pas pu défendre ensemble sur scène nos morceaux avec l’énergie et la spontanéité qui nous habite.
Mathieu : On va régler ça cette année, ça fait longtemps qu’on se connait et que l’on répète ensemble.

Ce sont des formations ont plus de trente ans et ne sont pas de votre génération comment vous êtes-vous intéressé à tous ces combos qui sont pour la plupart devenus des légendes du Metal ?
Mathieu : Lorsque l’on a débuté on avait quinze ans… On ne sait pas, tout s’est fait graduellement. On en parle régulièrement avec Remi, la pochette de Sepultura de l’opus Arise qui est sorti en 1991 est incroyable, de même que celle de Morbid Angel, on s’est mis à écouter ça et on s’est dit qu’on voulait en faire notre vie. Du coup on a monté graduellement dans la violence, après il y a eu Carcass et bien d’autres, c’était ça le but dans notre vie.

L’opus débute avec un titre en Français « Le désosseur de cadavres » qui est votre premier single et aussi l’unique appellation dans la langue de Molière d’où vient cette idée ?
Rémi : C’est Mathieu qui a vu le film qui est un chef d’œuvre (Rires non je plaisante c’est de l’ironie, il n’est pas terrible, c’est avec Vincent Price qui est un bon acteur à l’ancienne et qui a fait beaucoup de films d’horreurs assez théâtral. En anglais, le titre c’est « The Tingler », on a trouvé que c’était un peu pourri et on a gardé la traduction française qui est complètement hors sujet. C’est un morceau un peu bourrin, cru ça allait bien avec un truc bien rentre dedans. On a trouvé les riffs qui collait. Pour le clip ce sont les images du film monté à l’arrache par moi. La suite sera beaucoup plus intéressante.

Vous avez choisi de travailler avec Andrew Guillotin dans le cadre de l’Hybreed Studio je suppose que c’est un choix bien réfléchi !
Rémi : Il a produit que des tueries.
Mathieu : Andrew, c’est devenu un super pote. On l’a connu grâce à un de mes précédents combo Samarkand avec qui j’avais enregistré un Ep 3 titres. Antoine (NDLR: Antoine Hasday chant) en faisait partie, c’est comme cela que je l’ai connu. On cherchait un studio proche de la région Parisienne avec toutes les commodités à côté. On a été frapper à la porte de l’Hybreed Studio. Ça la fait super bien avec Andrew lors de l’enregistrement de ces trois morceaux. Lorsque l’on a cherché un studio pour Nihïlanth comme on a de très bons rapports avec Andrew, on s’est dit qu’on allait aller chez lui. Il est sérieux et son mix déchire. Ça s’est fait tout naturellement.

Andrew Guillotin a déjà derrière lui une longue expérience que souhaitiez-vous obtenir de lui cette fois-ci ?
Mathieu : Il nous a apporté l’expérience du studio. Lorsque tu rentres en studio tu connais sur le bout des doigts tes chansons, tu n’as plus à changer le moindre riff. Mais parfois c’est arrivé. Par exemple, sur « Shared Minds » Andrew m’a demandé de la jouer un peu différemment au niveau du riff, idem pour « Endless Red Stream », il pensait que ça sortirait mieux et en effet il avait raison. Sinon pour la plupart des morceaux c’était boucler depuis des mois et des mois. On est arrivé tout était prêt et la fait de bosser avec un ingé/son professionnel ça en a fait clairement le cinquième membre du groupe. Il nous a pris par la main. Tu arrives le matin, tu prends ton café, et tu joues toute la journée non-stop. La prise n’est pas bonne tu la refais etc. Une fois terminé, tu passes à un autre titre. On a passé un cap dans des conditions professionnelles tu souffres mais le résultat est là. Andrew a fait évoluer ce projet à un point que c’en est incroyable.

Je suppose que tout n’a pas été simple et que certains morceaux ont dû vous donner du fil à retordre !
Rémi : Oh putain, oui !
Mathieu : La dernière chanson de l’opus, « Visions of Al-hazred », est la plus technique et notre nouvelle galette sera dans la même veine. On en a assez chié avec ce morceau, il y a des plans assez chiadés, tant que ce n’est pas bon tu recommences.
Rémi : C’est la fine transition avec Graceless Planet qui est un peu old school et les nouveaux titres que l’on va proposer qui seront différents au niveau des harmonies avec une certaine façon de composer. C’est la dernière chanson que l’on a composée et c’est un peu le passage pour la suite ou il y aura des harmonies différentes, de la technique, plein d’influences et là je vais parler pour moi, Eric, Christophe et Mathieu ont leurs propres influences moi j’ai évolué en tant que guitariste par rapport à des nouveaux trucs que j’écoute. Je fais un synthèse même de ce qui n’est pas Metal, j’intègre tout ce qui permet d’enrichir et de faire des choses plus intéressantes pour 2022.
Mathieu : Pour en revenir au défi, sur « Visions of Al-hazred », le solo de guitare de « A promontory of pain », le riff du morceau « Entity » aussi avec le pont puis son break. Thomas nous a fait des prises de batteries en béton armé, c’est un plaisir de joué par-dessus, c’est tellement carré que tu ne peux pas te planter à part sur une faiblesse, une crispation ou une contraction, ce n’est pas possible tout s’imbrique parfaitement.

Justement, aviez-vous en tête un certain son pour cet opus typé old school ?
Rémi : Oui ! On parlait à Andrew par rapport au son, et il nous a demandé ce que nous souhaitions à ce niveau-là par rapport à ce que l’on écoutait. Nous, on aimait le son du Morrisound Studio à Tampa (Floride/USA). Il nous a concocté une espèce de son un peu moderne tout en gardant ce côté old school à l’ancienne et pseudo-signature de Scott Burns. (NDLR : Scott Burns a produit de nombreux groupes de Death dans les années 90 Sepultura, Obituary, Deicide, Cannibal Corpse, Atheist, Cynic, Suffocation). Il y a une atmosphère avec des lignes de basses et une batterie qui ressort bien. Au niveau du chant il a rajouté un peu de réverb’, les guitares sont assez standard. Résultat : un son old school bien gras et en même temps on entend bien les notes et les accords.

Et comment avez-vous abordé le processus de composition de ce premier opus après un premier EP ?
Rémi : Pour l’EP c’est une petite erreur par rapport au label. On l’a sorti sur Bandcamp, avant l’opus, on a mis que quatre chansons sous la direction de Great Dane Records, ils ont mis tous les morceaux sur leur page à eux pour la distribution. Beaucoup de gens ont cru que c’était un EP parce qu’on avait posté que quatre titres. C’est très simple moi je suis influencé par tous les combos que Mathieu à citer et plein d’autres choses aussi. Graceless Planet, c’est un hommage à la scène des années 90. A l’époque j’écoutais beaucoup toutes ces formations, j’en ai beaucoup joué à la guitare. J’ai fait mes armes avec ces groupes-là. On est assez créatif, je trouve une idée de riff qui ressemble à ces années 90, Mathieu trouve lui aussi des idées, on s’arrange pour structurer un peu tout ça, un couplet, une intro, un refrain, un break, des changements de tempo, des trucs assez cool et efficaces. Après on essaye 8 ou 10 titres et on choisi les plus cohérents entre eux.

Avez-vous composé de nombreux morceaux au départ pour faire un choix par la suite ?
Mathieu : On a fait en sorte de garder les meilleures compositions. On en a des plus anciennes mais en les réécoutant on a trouvé que ce n’était pas trop dans notre veine et que ça ne rentrait pas dans l’album, c’était trop vieillot, trop cliché. On a fait en sorte de ne garder que le haut du panier.

Lorsque l’on fait un hommage au Death Metal des années 90’s, n’est-ce pas un peu risqué justement de tomber dans des clichés typiques de ce style de musique ?
Mathieu : Je ne sais pas quoi trop répondre… On a vraiment fait toute notre scolarité et notre adolescence en écoutant ces groupes là et au fur et à mesure c’est devenu naturel de composer de cette façon-là. On pense avoir trouvé notre style, des petits riffs, des changements de métriques qui fait qu’on va pouvoir se démarquer de la masse des formations. Il faut savoir que les chansons de Graceless Planet ont été composées il y a quelque temps même si l’opus date de l’an dernier (2021). Nous sommes en train de travailler sur un second album qui n’a rien à voir avec le précédent. Là on a fait notre taf, on a rendu hommage aux combos qu’on aime sincèrement. Maintenant on part dans une nouvelle direction beaucoup plus originale que ce soit au niveau des riffs et des paroles. Le délire serial killer, c’est bien mais on passe sur des thèmes adultes, c’est terminé les zombis, les séries B.

Ce sont d’ailleurs ces thèmes qui prédominent dans vos textes et que vous abordez sur Graceless Planet ?
Mathieu : Oui, principalement, on adore Cronenberg, La Mouche, c’est sur « Shared minds ». « Visions of Al-hazred » c’est Lovecraft, La cité sans nom. “Endless red stream “c’est à propos des mecs qui se sont éclaté sur le mont Golgotha. Inversion of values” au niveau de la musique c’est un peu old shoool à la Death. Le sujet c’est un peu pseudo-politique, il y a deux facettes ça peut être métaphorique sur une grande souffrance physique ou psychologique et en même temps être bas du front.

En fait, Graceless Planet, c’est une volonté de rendre hommage à notre planète ?
Rémi : C’est dans les paroles-mêmes de Graceless Planet.
Mathieu : On cherchait un titre qui claque, forcément pour sortir un album tu ne joues pas les bisounours. Chacun a proposé des titres et puis on s’est mis d’accord sur une punch line des paroles de « Inversion Of Value ». Graceless Planet ça le fait bien avec l’artwork. (sourires)

Quand on voit votre nom on pourrait penser à une divinité inca, Nihïlanth venant du fond des âges ?!
Rémi : Moi, j’aime bien le jeu vidéo Half-Life, c’est le dernier Boss un gros dégueulasse qui s’appelle Nihilanth. Pour l’anecdote il y a des formations qui ont le même nom et on a eu des soucis avec un combo Indiens à 10 000 km de chez nous, on a ajouté un tréma pour éviter les problèmes.
Mathieu : Même pour l’histoire du nom c’est toute une aventure. Avant on s’appelait Devorer, on avait commencé à faire les visuels, le logo par la suite on s’est rendu compte qu’il y avait un Devorer Français et Suédois. On a donc dû recommencer tout le travail des visuels. On a fait des réunions en visio pour choisir le nom. On a choisi Nihïlanth ça claque ! On casse le mythe. Rires. C’est tout simple on aimait le nom de Devorer, mais sur Metal Archives il y en avait une cinquantaine ! Il y a aussi un Nihïlanth aux USA, un groupe de Black, ils nous ont d’ailleurs envoyé un message…

Parlons de cette pochette à l’artwork très réussi…
Mathieu : On est hyper fier du résultat. Mariusz Lewandowski est un artiste peintre Polonais qui fait partie de l’école Betchensky, c’était un peintre incroyable. Il a pris de plein fouet la deuxième guerre mondiale cela a provoqué des traumatismes chez lui et des peintures très sombres. Il est inspiré par ça. On cherchait une pochette qui se démarque des habituels tête de mort, Satan, 666, on n’en voulait pas pour nous c’était clair depuis le début. On a envoyé des mails a plusieurs artistes dont Dan Seagrave, il nous a répondu on a tous été étonné, on est un petit groupe qui débarque de nulle part, pas encore signé artistes. Il bossait à l’époque sur l’art cover de Rivers of Nihil qui est sorti depuis. Il ne pouvait pas mais on est resté en contact. On a continué à chercher dans une bibliothèque Metal, on a fait une sélection de pochettes qu’on aime bien, on est tombé sur la cover d’un groupe de Tasmanie, on a appelé mec, il nous a répondu et ça s’est fait naturellement, on a été super étonné qu’il nous réponde. Il nous a proposé un devis, on l’a accepté et il nous a envoyé les Pdf.

Vous venez de signer avec Great Dane Records : un pas de plus dans votre évolution artistique, n’est-ce pas ?
Rémi : Oui, étrangement cela a été très simple, c’est Mathieu qui les a contactés.
Mathieu : J’ai contacté Raphael. Tout s’imbrique lorsque tu es dans un projet artistique dans la vie, il y a des hauts et des bas, on a eu beaucoup de bas mais aussi des hauts très fort. J’ai déménagé en Alsace et je ne pouvais pas rester sans groupe, j’ai contacté des musiciens, Armageddon Death Squad qui est un gang de Strasbourg. Ils ont signé avec Great Dane Records, ils nous ont donné les coordonnés de Raphael, ça s’est fait comme ça. On avait aussi contacté Dolorean Records mais ça ne les intéressait pas, on est resté courtois sans suite. Raphael est un passionné, le contrat est super cool.
Rémi : Il signe pas mal de combos old school, c’est pour cela que ça a matché, il a écouté les titres et il a trouvé qu’il y avait un son d’époque, que ça jouait un minimum, c’était cohérent. Il nous a répondu positivement et ça a été super cool au niveau de la promo réseaux, webzine. Un grand merci à Raphael.
Christophe : Avec ce genre de contrat on vise le plus loin possible, on ne vise pas forcément que l’hexagone, il reste très développé au niveau Metal mais c’est très différent selon les régions. On va tout mettre en œuvre avec notre musique et notre puissance scénique pour sortir hors de nos frontières peut être même du continent.

Christophe et Eric, comment vous sentez-vous au sein de Nihïlanth depuis votre arrivée ?
Eric : Pour la tournée, je partage complètement l’avis de Christophe, le but est de tourner en France et à l’étranger. On est tous en phase là-dessus. Sinon, Mathieu je joue avec lui depuis un petit moment dans un autre projet, je le connais. Ensuite avec les autres membres, on a échange, ils nous ont présenté le projet. Dans un premier temps Mathieu m’avait fait une offre, j’ai écouté et j’ai adoré ce qui a été fait musicalement sur l’album. Ça me parlait directement, ça m’a motivé, je trouvais que c’était vraiment intéressant. Sinon humainement ça se passe super bien, on a eu des échanges par visioconférence et par Messenger dans un premier temps et ça s’est très bien passé, on est tous en phase, on a la niac, on veut faire de la scène et défendre l’opus qui est déjà composé.

Que souhaitez-vous apporter au deuxième album à venir ?
Eric : On a une patte à apporter pour enrichir dans le bon sens la prochaine galette, personnellement je compose aussi. J’ai des idées de Death un peu old school, on joue tous depuis un certain nombre d’années. Je pense aussi qu’une certaine magie peut arriver en répétition ou lors de la phase de composition chacun de notre côté. Je ne suis pas plus inquiet que ça, j’estime qu’on pourra apporter notre patte. Après à quel degré et volume on verra. De base on a toujours l’interprétation qui va jouer puis la partie composition.

Vous citez régulièrement Massacra comme l’une de vos références : un combo français des années 90 un peu oublié qui était signé à l’époque sur une major Phonogram ce qui était très rare pour ce style de musique, en quelque sorte des pionniers du Death Metal en France, non ?
Rémi : C’était brutal, « in your face ! »
Mathieu : Au Tout début du Death Metal français, il y avait Loudblast, Agressor et Massacra. C’était les balbutiements de la scène Death en France. Tu prenais ça en plein dans la gueule, tu ne comprenais pas, c’était incroyable. C’était le haut du panier, ils étaient seul. C’est aussi une petite dédicace à la scène française, on reste attaché à notre pays. On n’en entend pas du tout parler. Ils ont sorti Sick en 1994 qui n’est plus vraiment Death, plus dans l’influence Chaos A.D., un peu dans le registre Thrash/Groove Metal, il est vraiment bien, Sick est sous coté mais il est incroyable. Une petite dédicace pour Massacra.

J’ai l’impression que la conception de Graceless Planet a été énormément difficile ??
Rémi : C’est la césarienne !
Mathieu : On a beau plaisanter à fond, faire les cons, débiter conneries sur conneries mais je te promets que sortir un projet musical c’est compliqué et forcément dans la vie tu as des hauts et des bas, ce n’est pas un feuilleton à l’eau de rose. Tu as des responsabilités, des besoins matériels, je ne te fais pas un dessin, pour sortir l’album, le voir dans les rayons de la Fnac, c’est l’aboutissement d’un travail. Peut-être que pour la personne lambda, il passe devant et il en a rien à foutre mais voir cette galette sous blister au rayon Fnac et se dire que c’est notre travail, qu’on en a chié comme pas possible mais qu’on a jamais lâché le morceaux, on est fier du résultat, ça fait peut être bidon, cliché à dire mais il ne faut jamais rien lâché, on est têtu, on a eu des merdes pour l’accouché, des changements de line up, l’argent….. On s’est accroché et on l’a fait.

Pour le futur, qu’avez-vous envie de proposer musicalement ?
Mathieu : Graceless Planet c’est un hommage aux formations qu’on aime et avec qui on a grandi. On a passé un cap et fermé cette porte, on est en train d’en ouvrir une autre, la direction artistique du prochain sera bien plus mature dans les thèmes, les paroles, dans les riffs, les influences, on a tous passé la trentaine ! C’est toujours compliqué de donner un avis objectif, on pense avoir trouvé notre patte à nous, notre son, le public va se dire que c’est la touche Nihïlanth parce qu’il va reconnaitre tel harmonique, tel intervalle, il y a Rémi à la guitare qui fait des intervalles de seconde, j’en dis pas plus.
Rémi : S’il y a des musiciens qui nous lisent, je ne veux pas révéler des secrets. Ça va être très intéressant mélodiquement au niveau des riffs, de l’énergie, des thèmes, ça va être un plaisir à jouer et à composer.

Pour finir, avez-vous envie de rajouter quelque chose qui vous parait important ?
Christophe : On a envie de se démarquer, on ne veut pas que les gens se disent ça nous fait penser à tel groupe, ça ressemble à ça. On veut juste dire, on fait ça, on nous reconnaît à la première note, aux riffs, à notre jeu, notre technique, c’est juste nous et pas la copie ou la ressemblance de quelque chose.
Eric : Personnellement j’ai hâte de défendre ce combo sur scène.
Rémi : Il y aura une date parisienne d’ici pas très longtemps qui sera importante pour nous. Un dernier petit message, il ne faut rien lâcher, la vie c’est que des trucs comme ça, il faut y croire, c’est un peu bisounours mais c’est ça.

Graceless Planet - NIHÏLANTH
NIHÏLANTH
Graceless Planet
Death Metal
Great Dane Records

Avec ce premier opus Graceless Planet, Nihïlanth vous invite à un voyage à travers un Death Metal old school du plus bel effet. Puisant ses racines à travers des gangs mythiques tels qu’Entombed, Morbid Angel ou encore Bolt Thrower, ces trente-quatre minutes de metal de la mort pur et dur vous aplatissent les tympans, tel un monstre machiavélique, oscillant entre brutalité, technicité et sophistication. Ne cherchez pas ici l’originalité : il n’y en a pas, Graceless Planet étant là pour vous faire passer un moment de plaisir intense flirtant bon le début des années 90’s. La formation parisienne vous envoûtera grâce à ses mélodies angoissantes, bercées par une ambiance noire et glaciale digne des meilleurs films d’horreur… Du vieux death de haute volée, sans prétention, juste pour le plaisir, comme on aimerait en entendre plus souvent. Chapeau messieurs ! [Pascal Beaumont]

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