NOSTROMO : Un retour au galop !

Entre Nostromo et nous, c’est un peu comme une histoire de famille. Pour tout vous dire, on les suit depuis 1998 et leur premier LP Argue (Snuff Rec.), suivi du fracassant EP Eyesore (Bisect Bleep Industries/Overcome Rec.) en 2000. Alors quand l’affiche du Riip Fest, festival tourangeau hardcore/metal bien connu des amateurs en Touraine, tomba en 2020 avec le groupe helvète en tête d’affiche, puis fut annulée, ou plutôt reportée à 2021 et finalement 2022 pour les raisons sanitaires que nous connaissons tous, quel ne fut pas notre mal-être ! Rendez-vous fut alors pris, gravé même dans nos agendas pour cette année, au point à mettre des croix sur nos calendriers chaque jour… Nous y avons retrouvé nos amis suisses avec grand plaisir avant leur concert afin qu’ils nous racontent tranquillement, backstage, comment se sont passées pour eux ces dernières années et surtout qu’ils lèvent le voile sur leur prochain opus studio, Bucéphale, annoncé chez Hummus Records le 28 octobre 2022.
[Entretien réalisé avec Jérôme Pellegrini alias « Jéjé Lapin » (guitare) et Ladislav Agabekov alias « Lad » (basse) le 08/07/2022 au festival Riip Fest à Notre-Dame-d’Oé (37) par Seigneur Fred – Photos : DR]

Comment vont les membres de l’équipage Nostromo après ces deux ans de pandémie et d’absence de concerts ? Vous aviez beaucoup tourné lors de votre retour en 2017, ensuite il y a eu votre dernière publication, l’EP Narrenschiff, qui remonte déjà à 2019 pour lequel on s’était alors entretenu, et puis cette pandémie donc. Que le temps passe vite mine de rien…
Lad :
Bah déjà, regarde nos gueules ! (rires) Rien que ça… Non, plus sérieusement, ouais, voilà à partir de 2017, on est revenu. Et disons que l’on s’est secoué un peu après, entre 2017 et 2019…
Jéjé : Après cela, comme pour tout le monde, il y a eu la bande à covid et ses potes, les variants, qui nous ont bien fait chier, artistes ou pas. Du coup, on a profité de ça pour travailler sur des nouvelles chansons et pondre le petit dernier qui arrive bientôt, là, après la rentrée, en octobre prochain précisément. Il sortira le 28/10/2022 chez Hummus Records.

Toi, Lad, il me semble, si je me souviens bien, que tu travailles en studio en Suisse à Gimel, non loin de Genève, et enregistres différentes productions musicales…
Lad : Alors, oui, en fait, moi je ne fais que ça.

Donc ce fut un mal pour un bien pour toi car finalement tu pouvais continuer à bosser tout en étant enfermé dans ton studio ?
Lad : Euh, disons que oui. J’ai jamais autant bossé que pendant la période de covid… J’ai vraiment beaucoup bossé et j’ai eu de la chance, car franchement, je pensais que ce serait vraiment la fin de tout pour mon travail. Mais en fait, j’ai eu beaucoup de boulot en fin de compte, et j’ai donc pu continuer à bosser. Bon, là, ça se calme un peu, j’ai un peu moins de travail en studio. D’un autre côté, du coup, comme les concerts ont bien repris depuis le début de l’année, ça commence à bien rejouer un peu partout. Alors on repart jouer à droite à gauche avec Nostromo. En fait, là, on est tellement impatient de remonter sur scène et jouer les nouveaux titres afin de faire découvrir ce nouveau disque. Aujourd’hui, deux nouveaux singles viennent de paraître sur internet. Et on a la monstrueuse chance en plus à présent d’être sur un label suisse, Hummus Records. C’est un label génial, très éclectique, sur lequel tu retrouves un groupe comme Coilguns dessus. Pour nous, c’est la première fois que l’on collabore avec un label suisse, et c’est tellement plus simple et évident. On se retrouve en fait au cœur d’un gros label underground et c’est ça la première fois pour nous.

Pourtant, dans le passé et à vos débuts, vous étiez sur des labels underground qui vous ont lancé à l’époque. Je pense à Overcome Records et Mosh Bart Industries…
Lad :
c’est vrai. Il y a eu Overcome qui nous a lancé, Mosh Bart, et après, malheureusement il n’y a pas eu grand-chose…
Jéjé : Enfin si, avant, il y a eu Snuff Records, et donc oui, Overcome, etc. mais là disons que c’est différent car il s’agit d’un gros label underground suisse.

Et Sony Music aussi tout de même en major qui a sorti votre album unplugged Hysteron-Proteron, très osé et novateur pour l’époque dans le hardcore, non ?
Jéjé :
Ouais, enfin c’était chez Wagram que c’est sorti, et Sony derrière…
Lad : Ouais. Mais disons que des gros labels underground comme Hummus, jusqu’à présent, on a jamais eu. Et puis j’adore ce qu’ils font, leur catalogue est super. Donc c’est normal que je fasse de la pub pour eux. (rires)
Jéjé : Et puis c’est une bonne équipe. Et bêtement, enfin assez naturellement, on a toujours collaboré et regardé plutôt du côté de la France. Même si ça s’est toujours bien passé avec nos collègues français, attention, et qu’il n’y ait pas spécialement de problème. Là, au final, aujourd’hui, ça nous paraît plus simple de travailler avec un label suisse. Ils sont à côté de chez nous. On peut donc passer les voir et leur demander des choses s’il y a besoin. Bref, c’est plus simple et logique ainsi.


Mais toi, Jéjé, avec ton autre groupe Mumakill, tu avais déjà travaillé avec un gros label américain : Relapse Records, sur lequel parut votre premier album. Tu aurais pu relancer tes contacts avec eux du coup pour ce nouvel album de Nostromo une fois enregistré ou avant pour leur proposer ?
Jéjé :
Voilà. Après Relapse, oui c’est un gros label et on avait collaboré avec les US, et on avait un contact pour la promo ici en Europe, mais ça ne fonctionnait pas du tout comme avec Hummus Records. Le mec y connaissait rien du tout… Disons que c’était pas du tout pareil car avec Relapse, c’était : « démerdez-vous et point ». Voilà…
Lad : C’est une chose de signer sur un label qui sort ton disque, et point. Et une toute autre chose de signer avec un label que tu côtoies régulièrement, qui sont proches de toi géographiquement, que tu peux voir facilement, avec qui tu bouffes à la maison, qui t’aide à te développer, et qui croit en toi, en ce que tu fais.

Donc avec Hummus Records, tu veux dire qu’il y a une vraie relation humaine et pas simplement de business, c’est ça ? Avec un vrai travail de fond et pas juste lâché dans la nature une fois le contrat fait…
Lad :
Oui, voilà. Avec Hummus, c’est tout à fait ça ce que l’on a retrouvé chez eux et dont on avait besoin à présent. Un peu comme avec Snuff Records et d’autres groupes comme nous ou Knut à l’époque dans l’équipe. On se retrouve un peu comme une famille, mais en plus gros dans l’underground.
Jéjé : Ouais, ce n’est pas juste une relation de travail. En fait, c’est un peu le côté familial de luxe si tu veux maintenant avec Hummus Records. (rires) Vraiment, il y a un investissement des deux côtés.

Un partenariat donnant/donnant en résumé ?
Jéjé 
: Exactement. C’est l’avantage de ne pas être dans d’énormes structures, mais être dans quelque chose de plus restreint où chacun peut vraiment mieux voir les choses et aller plus en profondeur, dans l’évolution artistique.

Et côté live, comment vous sentez-vous ? Car là on parle album studio et business, mais qu’en est-il de la scène ? Vous devez être au taquet, comme l’évoquait Lad au début de cet entretien, non ? Il doit y avoir un manque et un besoin d’avoir le retour du public sur scène, et non pas juste des likes sur les réseaux sociaux… Dernièrement, j’ai interviewé Kreator et ils n’avaient qu’une hâte : que leur nouvel album sorte et qu’ils repartent sur les routes pour le défendre live comme auparavant…
Lad :
C’est clair.
Jéjé : Ouais, déjà, de un, c’était un peu la dépression au début de la crise pendant ce covid, du moins pour ma part… (soupires) Tu sais que tu ne vas pas jouer sur scène, et encore moins jusqu’à quand… Car si tu veux, partir jouer en concert à droite à gauche, voire carrément faire une tournée de Nostromo, pour nous c’est comme des vacances ! (rires) Venir jouer ici ce soir au festival Riip Fest, c’est des vacances ! Ne pas jouer live, pas du tout, c’est terrible. Alors que là, on part ensemble depuis Genève, entre potes, on est super bien reçu et on joue devant un public et faire ce que l’on aime faire, c’est génial ! Heureusement, on a eu l’opportunité d’utiliser au mieux notre local pour répéter, travailler sur le nouvel album, et utiliser ce temps libre forcé durant la crise du covid pour faire ce nouvel album studio. Je trouve que ça c’est bien. Mais tu sais, ça fait un bon moment qu’on l’a enregistré ce troisième album en fait !

Comment avez-vous travaillé justement sur le troisième véritable album studio (Hysteron-Proteron étant un album acoustique de reprise de votre propre répertoire) : par petit bout, de sessions en sessions, et ça a pris ces deux ou trois ans, ou bien vous vous êtes concentrés là-dessus à un moment donné précis ?
Lad :
Non, non… Disons que nous, on est assez lent généralement pour composer, mais bon, maintenant on est quand même nettement plus rapide qu’il y a vingt-ans. On a progressé à ce niveau-là.

Vous n’êtes pas des Suisses pour rien ?!! (rires)
Lad et Jéjé :
(rires)
Lad : On a progressé comme je disais, même si on a pris pas mal de temps en studio (étant donné le contexte) pour retravailler des choses, notamment et surtout les arrangements dont je me suis chargé dans mon propre studio. On a encore presque fait un mois rien que là-dessus. Mais on avait le temps, là, du coup, du fait de la crise, alors on en a profité.

Et tu as aussi progressé en termes expérience d’enregistrement et de mixage en studio aussi, toi Lad, vu que tu y bosses quotidiennement étant donné ton métier de producteur et ingé son ?
Lad :
Ouais, c’est sûr. Mais en fait, les nouveaux morceaux sont assez barrés. À vrai dire, on a mis la barre très haut au niveau de la production sonore. Honnêtement, je crois que l’on n’a jamais fait un album aussi gros, et qui sonne comme ça.

Nostromo live @Riip Fest le 08/07/2022 (photo : ©Maxime Hillairaud)


Alors du coup, ça va faire combien d’albums au compteur de Nostromo : 3ème ou 4ème ?
Lad :
Euh…
Jéjé : Attends, album, album ? C’est le troisième ! Hysteron-Proteron étant un album à part, acoustique de reprises de nos propres chansons et un DVD live, donc le nouveau qui sort en octobre sera notre troisième véritable album studio.

C’est pas énorme en vingt-six ans d’existence, même si le groupe se mit en veille entre 2005 et 2016… Ah Les Suisses et leur lenteur légendaire… (rires)
Lad : Bah, disons que l’on a fait une petite pause de presque douze ans… (rires)

Vous avez privilégié la qualité à la quantité contrairement à certains…
Lad :
Voilà, exactement, on va dire ça…

Au niveau du line-up, qui est votre batteur désormais depuis le départ de Kevin Foley qui n’est pas resté ? Et pourquoi ne pas avoir gardé Kevin Foley ?
Jéjé : Eh bien c’est Max (Ndlr : Maxime Hänsenberger).
Lad : Il est avec nous depuis presque cinq ans, car il nous a rejoints en 2018.
Jéjé : Quant à Kevin, c’est un super pote. C’était du dépannage en intérim, comme on dit. C’est un batteur professionnel et il fut super. Mais il avait d’autres obligations à droite à gauche et il a différents groupes avec lesquels il tourne, donc de toute façon il ne pouvait pas rester.

Il a joué auparavant à tes côtés dans Mumakil, Jéjé, non ? Il est de langue française ou allemande ? Il vit où en Suisse par rapport à vous qui êtes basés à Genève ?
Jéjé :
Oui, voilà. Lui il est suisse et parle français aussi. Il n’habite pas très loin mais vit à la frontière, à la limite d’ailleurs entre la Suisse romande et la Suisse alémanique. C’est pour ça qu’il est un peu bizarre comme mec ! (rires)

Mais pourquoi votre batteur originel Maik Gudehus n’est pas resté après votre coming-back en 2016 et vos différents concerts que vous avez enchaînés à ce moment-là ?
Jéjé : Essentiellement parce qu’il ne pouvait plus partir en concert avec nous à cause de sa vie personnelle, chose que l’on comprend.

Comment vous fonctionnez entre vous quand vous composez ?
Jéjé :
non, nous les jams entre nous, on ne sait pas faire, ça marche pas. Disons qu’on apporte chacun des idées, ça n’est pas un problème car des idées on en a. Mais les assembler et les finaliser, ça c’est plus long et difficile en revanche. C’est un processus plus complexe.


Et la batterie, ça vient après ? Vous programmez quelque chose au départ ?
Jéjé :
Bah, en général, je bosse au départ sur ma guitare avec une batterie enregistrée même si ça reste assez simple les parties de batterie. C’est juste démonstratif et pas du tout finalisé. J’en ai besoin pour m’accompagner car enchaîner des riffs comme ça dans le vide, sans batterie, c’est pas concret. Sans batterie ou programmation d’une batterie avec un clic derrière, ça me paraît léger sinon, j’y arrive pas.

As-tu toujours d’ailleurs, Jéjé, ta guitare rose avec laquelle tu joues depuis des années sur scène ? C’est un modèle Jacskon, je crois… Tu ne l’as pas cassée j’espère durant le confinement ? (rires)
Jéjé : C’était bien Jackson, et non, je ne l’ai pas cassée et l’ai toujours mais en fait elle n’est pas à moi…
Lad : Ouais, qui est la mienne d’ailleurs, et que l’on a toujours, enfin que j’ai toujours… (sourires)

Tu joues peut-être certains titres avec cette guitare sur scène, Jéjé, ce soir ?
Jéjé :
Ah non, pas ce soir, on ne l’a pas emmenée.
Lad : Ah le mec, lui, il est venu juste pour ça, te voir jouer avec ma guitare rose ! (rires)

Alors revenons à votre dernier enregistrement pour lequel on s’était entretenu en 2019. C’était l’EP baptisé Narrenschiff, qui, de mémoire, signifiait en allemand : « la nef des fous ». Il y avait là une sorte de concept autour de ça, inspiré à partir d’une gravure d’époque. L’artwork représentait dans une barque des gens que l’on considérait comme fous car différents. On les excluait des villes à la fin du Moyen-Âge ou début histoire moderne (XVIème siècle…), je crois…
Lad :
Ouais, c’est ça, au Moyen-Âge… Tu as bien retenu… (sourires)


Lors de la sortie de Narrenschiff, je me souviens aussi que vous aviez dit mettre la barre très haut sur cet EP, que ce soit dans les paroles, le concept, et aussi dans la production sonore. Et tu avais déclaré, Lad, que vous feriez de même sur le prochain album, en vous autorisant alors très certainement des nouvelles choses, plus variées et inattendues. Donc ça c’était en 2019, or le nouvel album arrive maintenant mais je ne l’ai pas encore écouté…
Lad : Eh bien, c’est le cas. On a tenu parole, je pense.
Jéjé : En fait, on se permet certaines choses en effet que l’on n’aurait pas fait dans le passé. Musicalement déjà. Disons que maintenant, cela va un peu plus vers les extrêmes : quand ça va vite, alors ça va très vite. Inversement, quand ça ralentit, alors ce sont des passages carrément plombés, bien lents, lourds…


Presque sludge alors ? Vous aviez sorti des chansons un peu dans cette veine sur certains passages, comme ça, très lourd. Par exemple, l’intro de la chanson-titre de votre EP, « Das Narrenschiff » sonnait un peu sludge par moment…
Jéjé : Ouais, disons qu’encore une fois on peut se permettre de faire ça maintenant, alors qu’auparavant, si tu veux, j’étais un peu un obsessionnel de la vitesse tout le temps. Je voulais toujours que ça aille vite, alors maintenant, on a l’occasion d’aller vraiment très vite, et du coup ça va très vite, et parfois, on lève le pied aussi. On a plusieurs morceaux différents de Nostromo, et je trouve ça vraiment bien.

Certains nouvelles chansons sonneront donc vraiment grind, et d’autres plus calmes, limite sludge, et sont plus mélancoliques ou atmosphériques dans un sens peut-être… 
Jéjé :
Ouais, et d’autres en effet plus ambiants.
Lad : Tu n’as pas écouté l’album ?? (sourires)

Ah non, pas encore, voilà pourquoi je suis là avec vous aujourd’hui pour en savoir plus et avoir un scoop en avant-première ?! (sourires) Comment s’appelle-t’il du coup et il sortira quand précisément chez Hummus Rec. ? Dites-moi en plus à présent !!
Lad :
Ouais, Bucéphale. Regarde, il y a déjà deux singles qui viennent de paraître (Ndlr : il sort son mobile et me fait écouter des extraits des deux nouveaux morceaux publiés ce jour-même sur internet le 08/07/2022).
Jéjé : Deux titres sont en ligne depuis ce matin : il y a « Decimatio » et « In Praise Of Betrayal ». Le nouvel album sort cet automne, fin octobre exactement chez Hummus Records donc.

Ok, merci. Je me ferai alors mon propre avis sur l’album entier quand je l’aurai. Et Bucéphale sortira en digital uniquement ? Y’aura-t’il quand un pressage vinyle et CD ?
Jéjé : Ouais, en physique aussi, chez Hummus.

Pourra-t’on retrouver des interludes acoustiques comme surprises ? (Je leur montre leur ancien album acoustique Hysteron-Proteron). Quand on y pense, cet album acoustique Hysteron-Proteron fut assez gonflé et novateur pour l’époque : chanter avec une voix hardcore/metal sur des morceaux joués en acoustique, non ?
Lad :
Non, mais il y a une autre forme d’ambiance, de musiques que l’on a jamais faites, on va dire. Différents arrangements, etc.
Jéjé :
Il y aura plein de pistes de guitares, plein de choses, dans une organisation assez nouvelle.

Aura-t’on droit à des invités sur ce nouvel et troisième album studio ? Barney de Napalm Death par exemple ? (sourires)
Lad :
Ouais, mais non pas Barney. Il y a nos copains du groupe Monkey 3 (rock/Suisse), et Dehn Sora qui a rélisé l’artwork de Bucéphale et de l’un de ses deux premiers singles : « In Praise of Betrayal ».

Bucéphale : c’était le nom du cheval d’Alexandre le Grand si ma mémoire est bonne, non ?
Lad :
C’est ça.

Du coup, est-ce que ce nouvel album est conceptuel ? Un peu comme Narrenschiff l’était à sa façon ?
Lad :
Non, pas du tout. On prend toujours si tu veux un petit thème, un petit truc historique en point de départ comme accroche, notamment pour l’artwork et le titre, et après on bricole ça pour que ça corresponde un peu à ce que l’on fait. Voilà, on fait ça à notre façon sans pour autant en faire un concept et tout créer autour de Bucéphale. On arrange un peu la noix sur les bâtons. Si tu veux, pour autant, tout ne tourne pas autour de ça. (sourires)
Jéjé : On compose et on a les textes. Après, lui, il a la lucidité de trouver les trucs qui nous font paraître plus intelligents que ce que l’on est… (rires)
Lad : C’est une illusion d’optique du coup, si tu veux…

Qui écrit les textes chez Nostromo même s’ils sont difficilement compréhensibles ? C’est Jaja (Javier) ?
Lad : C’est nous encore (montrant Jéjé) C’est lui (Ndlr : Jéjé) qui fait tout : il a fait la musique. Et il écrit tous les textes, sauf un sur lequel on a collaboré. La musique sur ce morceau, il l’a faite, et après on rassemble tout, et le groupe arrange. Voilà, c’est ça, on travaille comme ça. Lui il fait tout en général, puis le groupe arrange l’ensemble.

Ah, je croyais que Jaja écrivait ses textes. Donc en gros, il arrive avec sa casquette, et c’est parti !
Bon, qu’allez-vous jouer ce soir comme set-list ce soir ?
(Ndlr : Lad continue pendant ce temps à me faire écouter parallèlement des extraits du nouvel album)
Lad : On joue quasiment tout le nouvel album ce soir.
Jéjé : Et quelques anciens morceaux dont un plus récent extrait de Narrenschiff, « Septentrion », et quelques surprises.

Même pas la reprise « Twist The Knife (slowly) » de Napalm Death sur scène extrait de votre EP culte Eyesore ?
Jéjé :
Non, on veut jouer des nouveaux morceaux sur scène et se renouveler un peu.

Du coup, c’est assez osé, voire risquer, de jouer majoritairement du nouvel album même pas encore sorti devant le public. Les fans vont être surpris. Vous êtes prêts et rodés au moins pour le concert de ce soir alors j’espère ?
Lad :
Non, on a fait quelques dates mais c’est tout, alors rodé comme tu dis, ça, on ne l’est pas du tout… (sourires) Je pense que le rodage viendra l’année prochaine, quand on fera plus de dates après la sortie du nouvel album.

Un Hellfest peut-être en prévision pour l’année prochaine en 2023 ?
Jéjé : Ce serait cool. On espère.
Lad : Ah, pourquoi pas, s’ils veulent de nous… (sourires)

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