Avec Roman Peyr à l’enregistrement et Monsieur Magnus Lindberg au mastering, nul doute que la formation lyonnaise a mis toutes les cartes dans sa main pour s’assurer d’un rendu sonore massif mais naturel. Elle peut ainsi donner libre cours à l’expérimentation sur cette seconde galette fumante (dans le bon sens du terme), et à l’artwork soigné et remarquable (Morgane Dezaubris). Avec des compositions rock stoner aux durées volontairement généreuses, teintées de psychédélisme. Chez Occult Hand Order, on navigue donc entre le post-rock, le stoner, et le doom occulte mais poli. Silence by the Raging Sea embarque l’auditeur dans des contrées brumeuses, où se mêlent des passages emplis d’une subtile légèreté ou d’une lourdeur écrasante, comme si la fin du monde approchait mais que l’on allait passer du bon temps avant de s’envoyer en l’air une dernière fois en quelque sorte… Le premier titre « Sink » se veut donc envoûtant mais aussi bien lourd par moment avec ses riffs rappelant le meilleur de Domkraft ou nos autres Frenchies de Mars Red Sky avec qui d’ailleurs ils s’apprêtent à partager la scène en début d’année prochaine sur quelques dates. L’autre single « Sailors », morceau plus fouillé avec des passages psyché et jazzy, se dote d’un final plus violent, paré de hurlements.
Puis avec « Pyre », nos fans d’All Them Witches (cf. notre interview) propose des parties ultra calmes et lentes, avant de renvoyer l’auditeur dans les cordes avec son sens aigu du riff heavy. « Fever » est lui plus surprenant. Son atmosphère se veut encore plus anxieuse et oppressante, très heavy, voire martiale. On est loin du dansant tube des années 70’s du même nom interprété par la chanteuse espagnole Rita Moreno au Muppets Show, quoiqu’il y avait aussi de la tension sur le tube soul à la batterie avec le batteur Anmal… L’avant dernier titre « Tidal Waves », quant à lui, offre un semblant de retour à l’accalmie, avant que l’ultime « Golden Bones », avec un chant qui se permet une légère prise de risque opportune, ne vienne clôturer de façon magistrale ce second album. [Norman Garcia]
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