RESOLVE : Dualité

2023 marque la montée en puissance de Resolve. Deux ans après leur premier album Between Me and The Machine : voici déjà le second, accompagné d’un passage au Hellfest en juin dernier, et une tournée européenne… Rien ne semble donc pouvoir arrêter la jeune formation française en plein essor dont le style metalcore s’affirme ici, sans limites. [Entretien avec Anthony Diliberto (chant) par Marie Gazal – Photo : DR]

Between Me and The Machine était un album orienté science-fiction. Est-ce que Human s’inscrit dans la même veine ?
Human n’est pas vraiment une réponse à Between Me and The Machine, c’est la continuité de ce qu’on avait envie de faire. Certains nouveaux morceaux avaient été entamés à cette époque-là. On ne s’est pas réinventé sur le nouvel album, on a encore besoin de bien montrer notre marque de fabrique. Mais il est plus produit et avancé sur l’aspect science-fiction. On écrit notre musique comme on pourrait le faire pour un film. Ce qui justifie parfois certaines durées de morceau pas très radio-friendly…

Quand vous composez, vous avez une histoire qui se déroule dans votre tête ?
Quand une chanson arrive, elle vient d’une émotion, de la vie de tous les jours ou de quelque chose qui nous a marqués : une série, un film… C’est souvent lié à la science-fiction, ce qui fait qu’on n’a pas tant de mal que ça à trouver de l’inspiration. Les morceaux instrumentaux racontent un truc aussi. Il y a des chansons qui sont des scénarios. C’est un peu comme si tu écrivais une mini-série ou un court-métrage en musique. Dans notre série, il y a plusieurs personnages, on a un univers dans la tête. Sur le premier album, « Emerald Skies » adopte le point de vue de quelqu’un, et « Between Me and The Machine », le point de vue d’une autre personne, mais le sujet est le même : ceux qui restent sur la Terre et continuent d’y vivre avec comme elle est, et ceux qui partent chercher autre chose. Des paroles se retrouvent dans les deux chansons. C’est aussi le cas sur Human pour « New Colors », par exemple, qui aborde une autre perspective de cet univers.

J’ai été aussi frappée par la dualité : certains morceaux sont taillés pour la scène et pour headbanguer, d’autres sont plus pop comme « Older Days » ou « In Stone »…
Carrément. J’ai hâte que les gens entendent « In Stone » qui est un ovni et en même temps je me demande comment ça va être appréhendé. C’était déjà un peu présent, en moins poussé, sur Between Me and The Machine. Je sais que je n’aime pas écouter un album de metal où de la plage une à dix, c’est tout le temps la même chose et le même propos. Je ne dis pas que ce n’est pas bien, mais ce n’est pas ce que j’ai envie de faire. J’aime bien que les morceaux n’aient rien à voir. J’aime que ça raconte une histoire et qu’on ne s’ennuie pas. Tant qu’on aime quelque chose et qu’on trouve que c’est un bon morceau, on le fait sans se mettre de limites. Nos morceaux pop sont aussi taillés pour la scène, peut-être pas la même, mais si on est assez malins pour écrire notre setlist de la bonne façon, je pense que les gens s’amuseront autant sur les unes que les autres.

Et votre premier Hellfest alors ? Parlons-en !
Tu as bravé la tempête pour nous voir ? (rires) En montant sur la scène, déjà, on s’est dit que ce n’était pas différent de d’habitude. Des scènes comme ça, on en avait fait. Nous, on ne s’est pas fait une montagne du Hellfest, mais c’est tout notre entourage ! On n’avait pas l’habitude. Ça avait tellement d’importance pour notre entourage, notre famille et le business aussi, car il fallait que la performance soit réussie. On est arrivé avec de la pression, moi je n’ai pas dormi, j’avais le trac comme lors de mes premières années de musique. C’était déstabilisant. Déçu de la météo sinon, c’est sûr. Mais en même temps ça a créé un moment unique.

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