Le groupe californien de San Diego sort son troisième album, le bien nommé Coup de Grâce, en français. Il se détache par la forte personnalité de sa chanteuse et des orientations musicales assumées au sein de ce combo vraiment détonnant. [Entretien avec Connie Sgarbossa (chant) par Norman « Sargento » Garcia – Photo : Erick Easterday]
Avez-vous composé Coup de Grâce de la même manière que le précédent album, The Romance of Affliction ?
C’était véritablement différent, ça a commencé avec un concept et une idée visuelle, traduits ensuite en sons et musiques. C’est aussi le premier disque que nous avons construit collectivement au lieu de composer chacun de notre côté. Nous nous sommes notamment enfermés dans divers endroits pour assembler les différentes pièces du puzzle, tous ensemble comme une seule et unique entité.
La scénographie et la photographie du clip de « Respite For a Tragic Tale » sont dignes de la qualité d’un court-métrage ! Comment a émergé cette idée de vidéo ?
Comme je te disais, le concept initial est très visuel, il provient d’abord de films comme Moulin Rouge et Dark City, puis il a évolué en s’inspirant aussi de vieux films expressionnistes en noir et blanc, ainsi que de romans graphiques et films comme Sin City. Je voulais une porte d’entrée sombre mais aussi quelque chose mêlant indulgence, hédonisme, romance, et cette pointe de danger que l’on retrouve dans ces œuvres.
Cette fois vous avez fait appel à Matt Squire (The Amity Affliction, Underoath…) pour enregistrer l’album, pourquoi donc ?
Nous aimons beaucoup le travail de Matt sur des albums comme A Fever You Cant Sweat Out de Panic ! At The Disco, et on voulait vraiment nous dépasser sur les parties les plus mélodiques, car d’un autre côté nous étions assez confiants dans notre capacité à créer des breakdowns et des moshparts. Donc Matt est devenu un choix assez évident pour nous et il s’est avéré payant.
Est-ce toi qui est à l’origine de toutes les paroles du disque ? Les autres membres te laissent-ils carte blanche ?
J’en ai écrit la majorité, et définis habituellement les thèmes et l’imagerie de l’album. Mais il arrive aussi que les autres participent à l’écriture, que ce soit sur des refrains ou des chansons entières dans certains cas, mais sur des thèmes et sujets déjà préétablis. Cela reste un véritable effort collectif, notamment parce nous avons seulement un temps limité en studio et que ces moments sont souvent intenses lorsqu’il s’agit de finaliser les chansons avec les parties vocales.
Beaucoup de vos nouveaux titres font référence à des groupes plus rock alternatif comme My Chemical Romance, Foals ou encore Two Doors Cinema Club. Ne craignez-vous pas de heurter votre fanbase d’origine, plus hardcore ?
Bien-sûr que cela peut arriver, mais nous sommes un groupe qui reste fidèle à ses convictions et produit une musique qui lui ressemble, plutôt que de devoir s’adapter à n’importe quel genre. SYSC est en quelque sorte le reflet de nous-mêmes, basé sur ce que nous voulons faire au moment présent. Ce n’est pas une simple marchandise ou un quelconque outil.
Justement, le terme « Sasscore » est souvent utilisé pour qualifier ton groupe, peux-tu nous expliquer à quoi il fait référence ?
Le sasscore consiste essentiellement à prendre les noyaux du hardcore et du metal et à les combiner avec une attitude à la fois insolente et amusante. C’est aussi un mélange de frénésie, d’agressivité avec un côté dansant fruité et androgyne. Mais à ce stade de ma vie, je me fous des étiquettes autant que de classer les groupes dans une catégorie ou sous-catégorie, les spectacles de genre mixtes sont géniaux et nous ne sommes pas du style à ranger tel ou tel groupe dans une boîte et dire que c’est le seul endroit auquel il appartient.
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