SERMON : Of Golden Verse

Of Golden Verse - SERMON
SERMON
Of Golden Verse
Dark metal progressif
Prosthetic Records

Décidément, l’heure est à l’anonymat des groupes British de génie ! Après les inconnus de Sleep Token qui nous font toujours autant tourner la tête, place à Sermon, ce mystérieux duo d’outre-Manche qui nous a hypnotisé par son talent. Après un premier essai formidable sorti en 2019, Birth of the Marvellous, qui en a surpris plus d’un, le mystérieux Him (rien à voir avec le groupe de gothic finlandais ici) et ses comparses signent leur retour à la lumière du jour avec Of Golden Verse qui ne fait que confirmer nos soupçons : Sermon risque de devenir un grand de la scène dark metal progressive, aux côtés d’un Tool ou d’un Katatonia, avec des airs de Soen ! Joli tableau d’influences a priori… Of Golden Verse dévoile ainsi dix fragments d’un manifeste au sujet de l’abus de pouvoir. Chaque morceau aborde un étage (politique, religieux, culturel, individuel) qui érige un édifice que personne n’est près d’oublier. Il faut dire que la recette est réussie. La voix de Him est tantôt pudique, douce et entêtante (vocalises de « Senescence »), mais sait aussi se faire plus brutale comme la violence soudaine de « Wake the Silent » délivrant un pouvoir salvateur. Son chanteur et multi-instrumentiste masqué possède manifestement de multiples talents, capable à la fois d’assurer au chant, à la guitare et au clavier en prime ! Il maîtrise également l’utilisation de tongue drum, un instrument pour le moins inhabituel dans le genre, donc on apprécie la subtile participation à la sensation de déréalisation qu’il procure.

Néanmoins, un bon leader (aussi bon soit-il !) doit savoir s’entourer. Et c’est le cas chez Sermon. Les partitions de batterie reviennent à James Stewart (Decapitated, Berzerker Legion, ex-Vader) et laissent deviner que notre artiste est un afficionado des percussions convaincu du pouvoir hypnotique de la rythmique, tel un rituel. Si Him reste la figure centrale, la batterie joue néanmoins un rôle fondamental dans la musique de Sermon. Passer de rythmes presque dansants (« Light the Witch ») à des blast beats intensifs et progressifs (« Departure ») est tout simplement incroyable. Un jeu aussi brillant (observable dès le second morceau « Royal ») apporte puissance et ampleur à ce second opus qui s’avère être une pure merveille. En un mot : laissez-vous porter les yeux fermés. [Marie Gazal]

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