Skálmöld, ce groupe de folk metal viking islandais, a débarqué cet été avec son sixième opus studio, Ýdalir, cinq ans après Sorgir. Et pour tout vous avouer, c’est un peu comme découvrir un trésor caché dans la toundra islandaise. Donc, si vous êtes prêt à partir à l’aventure avec nous, accrochez-vous à votre casque (viking), et allons-y ! Passée l’intro acoustique « Ýr », on ressent vite un gros coup de boost dans la production. Les voix (growls pour l’essentiel) sont plus percutantes que jamais, et ça envoie du lourd sur des morceaux comme « Ýdalir » et « Urður ». Le titre éponyme est d’ailleurs un véritable coup de poing vocal, mélangeant une rythmique qui déménage à des éléments mélodiques et folklores agréables et entraînants. Là, ça construit, ça monte, et on se prend une claque épique en pleine face. Dommage néanmoins que leur vidéo clip dédié soit si peu démonstratif sans aucun effort de mise en scène pour ce qui aurait pu être carrément un court-métrage à l’atmosphère viking à la The Northman de Robert Eggers, mais visiblement y’avait pas assez de budget du côté du groupe de Reykjavík…
Mais parlons un peu plus de ce moment dans l’album où ça devient vraiment fun, c’est au milieu avec « Verðandi » et « Veðurfölnir ». Surtout « Verðandi » qui est un petit bijou folk bien entraînant avec des claviers et qui te donnent presque envie de faire un saltarello métallique. Succède alors le très heavy (voire thrash) « Veðurfölnir », qui donne un effet deux salles, deux ambiances. Le son est puissant et entraîne votre nuque à headbanguer, vous vous mettez à taper du pied avant même que vous ne vous en rendiez compte. Vers la fin de la chanson, on se dit peut-être que Spotify a sauté à la piste suivante, mais non, les gars de Skálmöld ont juste décidé de passer en mode extrême sans prévenir, et bam ! Des screams incroyables en pleine face.
Après ces morceaux rafraîchissants comme l’hiver et inattendus, maintenant place à deux morceaux épiques, tout aussi intéressants. « Níðhöggur » et la dernière piste (eh oui, déjà) « Ullur ». « Níðhöggur » mixe chants vikings puissants, orgues et screams. C’est une plage d’émotion avec des vagues agressives qui se brisent sur les rivages de l’esprit. On est pris entre le calme de la plage et la violence des vagues. Et puis, il y a enfin « Ullur » qui vous transporte au sommet d’une montagne enneigée, les claviers sont comme la brise glaciale qui vous fouette le visage en haut d’un glacier. Les chœurs vikings sont comme des échos lointains des anciens, et les guitares distordues, des avalanches sonores. À mesure que la chanson avance, cela devient de plus en plus tumultueux, avec des crescendos (le solo de guitare sur « Ýdalir »), telles des tempêtes de neige furieuses. Les paroles répétées sont comme un mantra hypnotique, vous guidant à travers ce blizzard musical. Ýdalir prouve que Skálmöld a trouvé l’équilibre parfait entre l’agressivité et la mélodie, avec une progression qui vous emmène quelque part sur la terre de glace, et rien que ça, nous, on est du voyage. Et vous ? [Acha]
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