Remontons le temps à l’âge d’or du nu-metal en revisitant le groupe emblématique Staind. Avec une carrière qui s’étend sur plus de deux décennies, le retour triomphal des Américains découverts par un certain Fred Durst (Limp Bizkit) témoigne de leur héritage musical solide, et ce, après un hiatus de plus de dix ans. Ces dernières années, ils ont partagé la scène avec d’autres poids lourds du genre comme Korn en 2021 et, plus récemment, se sont embarqués dans une tournée passionnante aux côtés des légendes du rock Godsmack cet été. Leur huitième album studio, Confessions of the Fallen, promet un voyage musical sans âge pour les fans d’hier et d’aujourd’hui. [Entretien avec Mike Mushok (guitare) par Acha – Photo : DR]

Vous vous apprêtez à sortir votre nouvel album intitulé Confessions Of The Fallen. Pouvez-vous m’en parler ?
Bien sûr, ouais, ça fait un moment qu’on a sorti quelque chose (Ndlr : l’album éponyme Staind remonte à 2011 !), donc je sais qu’il y avait beaucoup de demande et en fait, la plupart des choses se sont réunies musicalement lorsque nous étions en tournée avec Korn. On a passé beaucoup de temps à travailler sur ces nouvelles chansons. J’ai pu me réunir avec Aaron et lui jouer certaines de mes idées et vraiment définir une direction pour savoir où on voulait aller. Et c’est vraiment avec ces notes qu’on a pu avancer et le produire. On a passé une grande partie de l’année dernière à le mettre en place, et à l’enregistrer. Ça a pris du temps, tu sais, Aaron travaille beaucoup, il a une carrière country solo, donc il est souvent en tournée.
Il semble y avoir un thème clair dans les chansons de l’album. Que pouvez-vous me dire à ce sujet et sur le nouveau single « Here and Now » ?
Eh bien, Aaron écrit les paroles, donc j’essaie de ne pas trop m’immerger dans ce qu’elles sont ou ce qu’elles signifient. Il n’a généralement pas l’habitude de le révéler, et aime laisser ça ouvert à l’interprétation de chacun. Mais je peux te dire, musicalement, quelque chose… « Here and Now » a été écrit lors de cette tournée avec Korn. Je me souviens avoir eu cette idée, et c’était aussi l’une des dernières chansons que nous avons enregistrées sur l’album en fait. Il restait quelques idées là-dedans. Je sais qu’on voulait faire quelques chansons de plus, et j’avais fait beaucoup de travail avec Erik Ron (Godsmack, Black Veil Brides, etc.). On avait travaillé via Zoom car il est à Los Angeles et je suis au Connecticut. Mais pour les deux dernières chansons, je suis descendu à Nashville, et on a réellement peaufiné « Lowest in Me » et « Here and Now ». Comme je l’ai dit, ce n’étaient que des démos, mais on y a apporté quelques modifications et finalisé ce que nous envisagions pour les arrangements. Donc, ouais, je pense que c’était en fait la dernière chanson qu’on a écrite pour l’album. Je vais partager une autre chose parce que je l’ai entendue hier et je le savais, mais je l’avais un peu oubliée. Quand Aaron l’a entendue, il est entré tout de suite et il l’a chantée, vous voyez ce que je veux dire ? C’était vraiment l’une de ces chansons qu’il a entendue et à laquelle il a rapidement trouvé la mélodie et le refrain de suite.
Êtes-vous impliqué dans le processus de réalisation des clips musicaux et si oui, comment s’est passé le choix artistique pour la vidéo de « Here and Now » ?
Seulement dans la mesure où ils nous envoient différents scénarios à lire de la part de différents réalisateurs. Nous les lisons et décidons lequel correspond le mieux à notre vision de la chanson en question. Au fur et à mesure qu’ils réalisent les vidéos, nous avons la possibilité de les regarder et d’envoyer des commentaires. Donc, c’est un peu collaboratif dans ce sens. C’était un tournage très court, seulement deux jours, je crois, ou peut-être un jour et demi. C’était très amusant. Le réalisateur, Brad Golowin, était vraiment cool. C’était marrant de sortir et de tourner une vidéo à nouveau. La partie difficile, c’est vraiment de s’asseoir et d’attendre qu’elle sorte et de voir ce que tout le monde en pense. Mais ouais, c’était vraiment très amusant à faire. Nous en avons fait certaines de vraiment cool et d’autres vraiment extravagantes. Donc c’est toujours cool de voir ce qu’ils inventent. Je suis vraiment content de la manière dont celle-ci s’est déroulée.
Et avez-vous rencontré des défis particuliers pendant la création de Confessions Of The Fallen ?
Je veux dire, je ne sais pas s’il y a eu tant de défis que ça… (sourires) Il y avait certainement de l’anxiété en y entrant parce que nous n’avions pas écrit ensemble depuis longtemps. Mais je pense que beaucoup de cela est tombé au fur et à mesure que nous avons commencé à travailler et que nous nous sommes concentrés sur la musique. On avait tout en démo, donc on savait plus ou moins quelles seraient les chansons. Une fois qu’on a commencé à les terminer, j’étais vraiment content de la direction et de la manière dont elles évoluaient.
A-t-il été difficile de choisir ce qui figurerait sur l’album compte tenu de tout le matériel que vous aviez ?
Je pense que nous nous sommes tous orientés vers les chansons qu’Aaron aimait. J’ai eu l’occasion de jouer ces idées en tournée et d’avoir une idée de la direction artistique que nous voulions prendre. C’était bien de le réduire à ce qu’il aimait et voulait chanter. Donc, c’est vraiment à partir de là qu’on avait tout en démo.
Pouvez-vous partager des anecdotes ou des histoires sur le morceau « Cycle of Hurting » ?
Absolument. « Cycle of Hurting » a été écrit lors de cette tournée, et je me souviens exactement où. Nous avions une journée de repos à St. Louis, et j’étais censé déjeuner avec un ami. Je suis arrivé dans ma chambre d’hôtel, j’ai installé mon équipement et j’ai commencé à jouer. Toute la chanson s’est montée en 20 ou 30 minutes à peine. La démo la plus rapide que j’ai produite ! (rires)
On dirait que les concerts en compagnie de Korn ont été assez importants étant donné la manière dont l’album est né, comme tu l’expliquais au début de cet entretien. Y a t’il des moments spécifiques de cette tournée qui ont inspiré l’album ?
Je ne sais pas. Pour moi, c’était surtout que lorsque vous êtes en tournée, toute la journée, vous avez que du temps. Vous travaillez pendant environ une heure et demie par jour. En dehors de ça, il n’y a rien d’autre à faire, tu vois ? Alors j’essayais simplement d’utiliser le temps. Je me levais et installais mon petit équipement, je prenais une guitare et je jouais toute la journée. Au fur et à mesure que je trouvais des choses que j’aimais, je les enregistrais. Quand il y avait quelque chose que j’aimais vraiment, j’essayais de le finaliser et de l’écrire musicalement et de le mettre en démo. C’est de là que sont venues beaucoup d’idées
Et davantage sur un plan personnel, comment était la tournée avec Korn ?
J’adore tellement ce groupe. Depuis le premier jour, j’ai été un grand fan d’eux. Je suis toujours reconnaissant pour l’opportunité qu’on a eu de jouer avec eux. Mon fils était avec moi pendant un moment de cette tournée, et ils ont été super sympas avec lui. Ils le faisaient tenir des guitares et le laissaient aider sur scène. C’était très sympa. Ils étaient vraiment super, tout était génial !
Enfin, qu’espérez-vous que les fans retiennent donc de ce huitième album ?
Honnêtement, j’espère juste que les gens l’apprécieront. Je suis vraiment content de la façon dont les chansons sont nées. J’aime toutes les chansons qui s’y trouvent. Tout ça sonne un peu cliché, oui, mais c’est un album vers lequel je reviens et que j’écoute moi-même. J’en suis juste vraiment fier. Je souhaite vraiment que le public aura envie de le découvrir et de l’écouter dans son ensemble. Je sais que ça ne se fait plus beaucoup de nos jours mais je le souhaite quand même. (sourires)
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