C’est par un dimanche soir de novembre dans l’un des quartiers les plus touristiques de Paris que l’on se préparait à l’un des grands événements hard rock, visiblement très attendus rien qu’en apercevant la longue file d’attente devant le célèbre Moulin Rouge. Une soirée annoncée sous le signe des retrouvailles entre le public français et The Dead Daisies, ce groupe d’origine australienne (mais désormais australo-américain de par son line-up) qui a su insuffler ce soir-là le meilleur du hard rock pur et dur. Pour fêter ensemble leurs dix ans de carrière, ils vont ainsi nous régaler avec en guise de cadeau un best of live. [Texte & photos : Laurent Machabanski]

Nous allons (re)découvrir les hits incontournables de leur « carrière » encore jeune mais qui promet encore tant de belles années devant elle. De leurs débuts avec « The Dead Daisies » à « Revolución »  confirmant avec « Burn it Down » en passant par « Make Some Noise » le cultissime, plus les reprises incontournables à la sauce de The Dead Daisies pour conclure cette décennie avec  « Holy Ground » et « Radiance »,  tous deux interprétés par le non moins talentueux Glenn Hughes qui a su apporter sa touche personnelle avec une version moderne. Cela vous donne vraiment l’envie d’y être car ils ont su se renouveler pour apporter toujours une évolution musicale dans la pure tradition du hard rock. Prêts pour passer une soirée qui réchauffera je n’en doute pas nos cœurs et nos oreilles avec John Corabi à la manœuvre qui reprend les rênes de son groupe fétiche, un moment épuisé par toutes les tournées mondiales. Il était temps de faire un break pour mieux revenir avec un changement de line-up qui a son importance : Michael Devin à la basse et Brian Tichy à la batterie et les autres compères retrouvés que sont Doug Aldrich et David Lowy (seul membre co-fondateur) aux guitares. Que de stars pour faire briller et enflammer cette soirée !

La salle est pleine, le show peut commencer. Et ça démarre de la plus belle des manières avec un gros son bien lourd et accrocheur à souhait. La Machine s’emballe, le show est lancé avec ce « Ressurected ». Du gros son et on sent que le public parisien n’attendait plus que ça. Enfin la communion va s’effectuer sur ce « Dead and Gone » encore plus profond et d’une puissance implacable. Pour faire simple et rallier la foule des grands soirs avec ce « Let me hear you say : yeah, yeah ! »,  reprise en chœur chaleureusement par les fans. Pour repartir de plus belle sur les fondamentaux de l’opus culte, ce « Make Some Noise »  avec les connivences des spectateurs pour faire excuser du peu encore plus de bruit ! Le quintet de Sydney va choyer ses fans grâce à son maitre de cérémonie, John Corabi (ex-Mötley Crüe). Il est là pour tout donner et pour tout partager avec lui, même ses histoires personnelles, et se délecte de lancer des vannes à son compère Michael Devin nous expliquant qu’il a trouvé son pote en rentrant chez lui sur le sofa… Très explicite. No comment ! Pour revenir à la charge plus tard dans la soirée et plaisanter à nouveau. Cette formation dégage une aura indescriptible et se sont nettement améliorés surtout avec le trio, les ex-membres du groupe Whitesnake que sont Brian Tichy, et Michael Devin et bien sur l’incontournable Doug Aldrich toujours aussi impérieux dans ses solos de guitare. Le performer a une maitrise totale de son instrument, et un son lourd où la Machine (du Moulin Rouge) de guerre fait son office. Avec en plus un son de basse terrible qui pulse, il y a aussi les chœurs de Michael Devin car il chante, bien le bougre.

Le rock show continue à un rythme effréné du hard rock, du heavy, des solos saturés, puissance basse/batterie au sommet de l’art. On n’a jamais fait mieux depuis avec ces deux-là. Preuve à l’appui avec le solo de batterie de Brian Tichy, d’une frappe et d’une rythmique à couper le souffle nous allumant un feu d’artifice avec son lancer en l’air d’une pléthore de baguettes les unes après les autres  jusqu’au solo final. Les moments forts et inattendus qui tirent leur épingle du jeu sont les titres « Unspoken » « Bustle and Flow » et « Born to Fly » véritablement faits pour être joués en live,  rafraichissants et qui donnent une autre dimension au groupe australien dans l’ère du temps et plus moderne. Deuxième moment intense, le petit rituel de ce petit jeu pour chauffer à blanc la salle parisienne avec ces incontournables extraits des grands classiques du hard rock anglo-saxon que sont  les « Highway to Hell » « Living After Midnight », « Heaven and Hell », « Smoke on the Water », « We’re An American Band ». Il est inutile de citer les groupes, vous les aurez tous reconnus, et cela fait un bien fou d’écouter ou de réécouter ces classiques.

En parlant de reprise, il ne faut pas oublier le « Fortunate Son » emballant à souhait avec ce solo final endiablé de Doug Aldrich. Les reprises prennent tout leur sens avec ce « Midnight Moses » méga puissant avec ce riff déboulant à vive allure comme un train qui ne s’arrête plus. La marque de fabrique du groupe désormais américano-australien. Ce refrain qui déboule au diapason. Ces titres qui s’enchainent, c’est l’essence même de The Dead Daisies, et c’est pour cette raison que l’on aime tant ça ! Entre les deux reprises, est interprété l’incontournable « Mexico », encore un grand classique. Les musiciens sont au top et enjoués. Pour le rappel, ils vont terminer leur set magistral par ce qu’ils ont commencé, c’est-à-dire en s’amusant bien, et nous avec, sur un des hits qui ont fait leur succès « Long Way to Go ». Enfin, pour rendre hommage à tout le monde, quoi de mieux qu’un bon vieux Whitesnake et ce « Slide it In » pour conclure la soirée en beauté ! Une démonstration de plaisir à l’état pur ! Les stars ont brillé ce soir, et nous ont donné du plaisir, celui de jouer, de donner et rendre son public ravi. Le chanteur John Corabi conclura par un « Paris, je t’aime ! » Nous aussi ! Vivement le retour de ces Dead Daisies.

Set-list The Dead Daisies à Paris (European Tour) le 05/11/2023 :

1. Resurrected
2. Rise Up
3. Dead and Gone
4. Make Some Noise
5. Miles in Front of Me
6. Face I Love
7. Unspoken
8. Bustle and Flow
9. Drum Solo
10. Something I Said
11. Lock ‘n’ Load
12. Born to Fly
13. Highway to Hell / Living After Midnight / Heaven and Hell / Smoke on the Water / We’re An American Band (Band introductions)
14. With You and I
15. Fortunate Son (Creedence Clearwater Revival cover)
16. Mexico
17. Midnight Moses (The Sensational Alex Harvey Band cover)
18. Encore:
19. Long Way to Go
20. Slide It In (Whitesnake cover)