THULCANDRA : Hail The Abyss

Hail The Abyss - THULCANDRA
THULCANDRA
Hail The Abyss
Black/death metal mélodique
Napalm Records

Les membres de Thulcandra ne craignent ni la peur, ni la mort. Hail The Abyss, cinquième album du groupe teuton aux vingt années de carrière tout de même, est un hymne à ce monde sans lumière dans lequel la faucheuse est reine. Le morceau d’ouverture, « In the Eye of Heaven », nous plonge d’emblée dans les abysses sombres et glaciales de cette nuit infinie. S’ensuit le titre éponyme « Hail The Abyss », single efficace qui alterne entre rythmes black et death sur un fond de guitare mélodique en trémolo. Toutefois « Hail The Abyss » demeure une composition assez classique rendant malgré tout hommage aux sons black et death metal si chers aux racines à Steffen Kummerer (chanteur/guitariste d’Obscura) et ses sbires. « Velvet Damnation » arrive tel un mastodonte. Chanson à la fois plus technique et plus tranchante, les riffs de guitares sont violents, massifs et incisifs. On dénote la présence de quelques passages « mélodiques » entêtants et entraînants, ajoutant ainsi une petite note agréable et bienvenue. « Blood of Slaves » démontre aussi manifestement les influences death metal de Thulcandra avec des riffs et des rythmes très martelés et agressifs rappelant pour notre plus grand bonheur le death old school des années 1990. Face à cette déferlante de violence enragée et de froide mélancolie, « In Darkness We Descend » marque une pause mélodique et acoustique bienvenue, nous laissant reprendre notre souffle avant le grand final. « The final Closure », dernière piste de l’album, propose une intro plus solennelle rapidement suivie par une attaque aux percussions lourdes. Les cris fantomatiques des premiers morceaux laissent place à une voix plus hantée qui nous souffle d’émotion. Malgré la tempête qui s’abat sur nous, il est impossible de rester de glace (à défaut de marbre) à l’écoute de cet album qui démontre une nouvelle fois tout le potentiel de Thulcandra et son admiration pour le culte Dissection (R.I.P.), nous abreuvant avec allégresse de ses capacités techniques et de ses sonorités froides si caractéristiques de cette musique.

Contrairement aux albums de début de carrière, Hail The Abyss apparaît plus fin encore et plus maîtrisé (le mixage de Dan Swanö aide à cela, mais il ne produit pas cette fois-ci). La chevauchée à travers les enfers n’a donc plus de secret pour ses quatre chevaliers de l’Apocalypse. Ils nous livrent à un monde sauvage et froid qui pourtant réchauffe nos cœurs d’amoureux de black/death metal. Les influences entre le death et le black sont parfaitement maîtrisées et nous propose un voyage à la fois sombre et enragé. L’atmosphère n’est pas pesante tel qu’on pourrait le penser d’un disque (ou vinyle, selon vos préférences) de ce genre. On ressent au contraire une certaine quiétude notamment à l’écoute du chant de Steffen Kummerer qui se veut comme un écho, ou parfois un cri hanté mais jamais strident. Cette ambiance paradoxale mais somme toute efficace nous offre une heure de pur plaisir. Petite mention spéciale pour l’image soignée que donne toujours Thulcandra à son œuvre avec une pochette d’album qui colle parfaitement à la playlist proposée. Une nouvelle fois, l’artwork n’a exceptionnellement pas été réalisé par l’incontournable artiste suédois Kristian « Necrolord » Wåhlin (Dark Funeral, Dissection, Diabolique, At The Gates, Soul Reaper, Tiamat, The Black Dahlia Murder, etc.) comme ce fut le cas pour les trois premiers enregistrements, mais par Herbert Lochner déjà auteur de celui de Dying Wish en 2021. Un petit bonus qui ajoute le plaisir des yeux à celui des oreilles. [Louise Guillon]

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