Les loups germains de Varg, originaires de Cobourg en Bavière, sont de retour avec leur septième album Ewige Wacht (Wolfszeit II en 2019 n’était en fait qu’un réenregistrement de leur tout premier album Wolfszeit), une nouvelle fois via Napalm Records. Après plus de dix-huit ans d’existence et un dernier album à succès en 2020, Zeichen, qui les mit en avant malgré la pandémie, les voilà qu’ils réitèrent leur engagement musical avec leurs racines païennes.
Entrons maintenant dans l’univers d’Ewige Wacht. L’album s’ouvre avec « Immer Treu », une piste qui évoque une réunion chaleureuse autour du feu, où la voix de Fylgja, telle une valkyrie, s’entrelace harmonieusement avec les rugissements bruts de son compagnon, à la scène comme à la ville, Freki. Un début prometteur ! À noter que la chanteuse, et principale organisatrice de leur festival Wolfszeit Festival, a été intégrée officiellement dans le line-up du groupe allemand en 2020. Un peu plus loin, « Schildmaid » et, tiens donc, « Fylgja », sont deux joyaux de l’album. Le premier propose une dynamique captivante, avec des riffs puissants et une ambiance qui évoque la ferveur guerrière. Le second, porté par la voix presque magique de belle Fylgja, nous transporte dans son monde mythique où l’excellence de Varg dans l’art du pagan metal n’est plus à prouver.
L’album comporte aussi quelques zones d’ombre, leurs racines black metal étant toujours prédominantes. Mais certains titres, bien que solides, ne se démarquent pas autant que les précédents. Par exemple, « Weltenfeind » et « Tyr » semblent suivre un schéma familier sans apporter de réelle nouveauté marquante. « Hammer », quant à lui, offre une dose de brutalité, mais manque d’une touche distinctive.
Heureusement, quelques véritables hymnes comme «Eisenseite », finalement assez simples mais habilement construit, se démarquent du lot. Ils rassembleront à coup sûr des hordes de barbares férus de folk, de shamanisme et de metal. Concernant la chanson-titre « Ewige Wacht », elle clôture l’album en apothéose, laissant un écho durable dans les oreilles de l’auditeur. Cette dernière piste est un cocktail pour les oreilles, qui allie avec habileté les thèmes païens, les mélodies prenantes et la puissance des loups. Elle résume à elle seule les éléments qui font la force de Varg : une immersion totale dans l’univers païen, des sonorités mélodieuses et une intensité digne du black/death mélodique.
Dans l’ensemble, Ewige Wacht s’avère un bon disque, solide et agréable, qui ravira les fans de pagan metal, avec ses thèmes nordiques, certes relativement clichés ici, avec son énergie brute. Cependant, en dehors de ce cercle, il ne parvient pas à se démarquer de manière significative. Il reste dans les sentiers bien battus de la forêt musicale païenne parmi la masse de combos similaires. Cela étant dit, c’est un disque qui pourrait révéler tout son potentiel en concert, où l’expérience live pourrait donner vie à ces loups tapis dans leur tanière, prêts à bondir sur scène pour s’échapper du conformisme de l’enregistrement studio, mais au vu de certaines prestations avec sa chanteuse plutôt statique de par son rôle (cf. live à Stuttgart en 2021), il y a encore un peu de travail. [Acha]
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