Le nom de Vipassi ne vous dit encore rien ? Et pourtant ils sont en passe de révolutionner le metal prog’ instrumental ! Les quatre musiciens australiens, anglais et français proviennent de formations renommées. Sorte de chien tête en bas du metal, Vipassi n’a pas fini de faire parler d’elle. C’est Benjamin Baret qui répondra en français à nos questions sur ce projet annexe à sa carrière de guitariste dans Ne Obliviscaris et qu’on découvre ici sous un autre visage (ou plutôt accordage) ! [Entretien avec Benjamin Baret (guitare) par Marie Gazal – Photo : DR]
Est-ce que tu pourrais nous présenter Vipassi pour commencer ?
Vipassi, c’est un projet de Ben Boyle (guitare), Dan Presland (batterie) et moi. On est très amis. En 2014, Neo commençait à décoller. J’étais très ami avec Ben qui officiait dans plusieurs groupes. On voulait absolument faire un truc ensemble, on avait une vision commune et on a commencé à écrire un truc complètement fou. C’était génial ! On se complétait. On s’est lancé, sans que ce ne soit jamais une grande priorité : ça reste un groupe instrumental, un peu bizarre, je ne m’attends pas à ce que ça fonctionne. On a fait le premier album assez vite, avec un petit mixage à 2000 balles et on a sorti ça sur Season of Mist. Après on a tous eu plein de préoccupations au sein de groupes plus importants qui tournaient, donc c’était toujours une tâche de fond derrière. Mais on a fini par sortir ce deuxième enregistrement, Lightless.
Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit quand vous composez ? Des images, des sensations, des scénarios ?
Tu seras peut-être étonnée d’apprendre que la majeure partie du dernier album a été écrit au clavier. Ensuite, on s’est dit : on va le jouer à la guitare. C’était super bizarre ! On a adopté un accordage spécial et on s’inspire de cet accordage. Je suis quelqu’un de très scolaire. Je connais bien mes gammes. Là cet accordage particulier casse tous mes repères et me force à penser autrement. Je me libère complètement et je fie juste au son.
Je comprends mieux d’où vient votre son si particulier. Et cette basse fretless donne une véritable marque de fabrique !
J’ai toujours aimé la basse frestless dans le metal et Arran McSporran (basse) aussi qui joue dans Virvum qui doit être la formation avec laquelle il a le plus tourné, qui est un pro. Dès qu’on lui a dit : « ça te tente la fretless ? », il n’attendait qu’une excuse pour le faire, qu’enfin on lui demande de sortir sa fretless !
Pourquoi avoir choisi le nom du 22ème des 28 bouddhas, Vipassi ?
Ben et moi, on est fans de théologie, et en Australie il y a une énorme communauté indienne. J’en suis fan, j’aime beaucoup l’Inde, et suis végétarien à cause de l’Inde depuis longtemps. J’ai beaucoup d’amis indiens, j’aime leur musique, leur mythologie et leur histoire. On a voulu y faire référence. Le concept du premier EP, c’était l’Homme qui sortait des cavernes et qui découvre le feu. Il y a une histoire qui raconte ça dans la mythologie bouddhiste.
Vous avez adopté un concept aussi pour ce premier album ?
Pour Lightless, un peu moins. Le concept c’était super : « Wouah ils sont trop bien ces claviers ». (rires) Il y a toujours cette idée d’un metal qui sort des cavernes, qui soit primal, simple et sophistiqué à la fois, qui parle aux gens sans en mettre des tartines. Il y a quelques albums culte que j’essaie d’imiter. Je pense à I, Monarch de Hate Eternal par exemple.
Et vos prochains projets ?
On a fait un live en studio il y a quelques mois qu’on va sortir chanson par chanson. Arran (bassiste) est venu aussi. On est resté trois semaines en Australie, on a tourné les clips. On va sortir ça et s’il y a un peu d’intérêt, on reconsidérera la tournée !
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