BAD OMENS : De bon augure !

3 ans après Finding God Before God Finds Me, Bad Omens est de retour avec son troisième album, THE DEATH OF PEACE OF MIND. Avec pas moins de 15 titres, cet opus marque un tournant pour le groupe, qui entre dans une nouvelle ère. Nous avons pu nous entretenir avec le chanteur Noah Sebastian, qui évoque le processus de création et tout ce qui entoure sa sortie. [Entretien avec Noah Sebastian, chants, par Sarah Laichaoui et Sacha Zorn, en partenariat avec All Rock – Photo : Oswaldo Cepeda]

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Bad Omens band

15 chansons pour un album, c’est assez dense pour un album, surtout que le format d’un LP est de plus en plus court, comment vous sélectionnez les morceaux qui figureront sur l’album ?
Cet album est juste une collection d’idées étranges que Jolly (Joakim Karlsson, le guitariste, NDR) et moi avions eues. Elles remontent à plusieurs années et, à l’époque, c’était peut-être trop tôt pour que ces idées apparaissent sur un album de Bad Omens. Maintenant que l’on a vieilli, on a atteint un stade où ce qu’on dit sur nous importe peu. Contrairement au début du groupe où tu as toujours cette appréhension dans un coin de tête, car tu dois faire tes preuves, faire en sorte qu’on te remarque, et tu as besoin de la validation du public. Aujourd’hui, j’estime que je n’ai plus rien à me prouver, ce qui est le plus important à mon sens, en tant qu’artiste. S’il y a quinze chansons, c’est parce qu’il y a une tonne de trucs là-dedans qui ne ressemblent probablement à rien de ce que Bad Omens a pu faire jusqu’ici. On a tenu à choisir autant de titres, car c’est tout simplement notre musique, qu’on l’a produite et qu’on veut que le monde l’écoute. Et, au lieu d’en faire des projets solos ou secondaires, on s’est dit : « Mettons tout sur le prochain album. » Je suis impatient que le public l’écoute !

Les genres tels que la pop et l’électro se mixent et se fondent entre elles pour créer le son unique de cet album. Y a-t-il des références et influences particulières ici ?
Il y a naturellement beaucoup de musiques que j’apprécie et qui m’influencent inconsciemment, lorsque j’écris. Ne citer que quelques références ou artistes serait difficile et réducteur. C’est intéressant de voir la réaction des gens dès qu’ils commencent à écouter les premiers titres, car soit ils en font l’éloge, soit ils disent que c’est expérimental et étrange. Je réponds juste : « Tu n’as aucune idée à quel point ça devient encore plus bizarre » (rires). C’est comme un terrier de lapin, plus on y plonge et plus ça devient étrange.


En termes de paroles et de musique, l’album exprime des émotions fortes. Il donne l’impression que vous vous êtes libérés et montre vraiment que Bad Omens veut suivre son propre chemin. Comment le processus d’enregistrement a-t-il changé votre façon de créer ?
Je dirais que ça m’a rendu plus audacieux dans l’expérimentation, alors que je me considère comme quelqu’un qui se base sur des structures. Le problème, c’est que l’on se retrouve vite enfermé dans cette attente conventionnelle de l’écriture où l’on pense que chaque chanson doit avoir un couplet, un refrain, un bridge… Mais j’ai remarqué que récemment, les artistes grand public commencent à se détacher de ça et que ça ne dérange pas le public. La musique actuelle est, à mon avis, plus créative qu’elle ne l’a jamais été parce que les outils et logiciels deviennent beaucoup moins chers et plus faciles à utiliser.

Ça rend le processus créatif d’aujourd’hui beaucoup plus cool. Les attentes du public, sur ce à quoi la musique peut ressembler, sont tellement variées, que, tant que c’est une bonne chanson, tu peux faire énormément de choses.

Concernant la pochette, on a l’impression de voir une certaine continuité avec celle du premier album. Que peux-tu nous dire à propos du choix de l’artwork ?
Ce n’était pas intentionnel. Trouver la bonne image pour cet album a été honnêtement très difficile. Il nous a fallu beaucoup de temps pour passer en revue toutes les idées et tous les concepts que nous voulions faire. Devions-nous faire une photographie ? Une illustration, une œuvre « digitale » ? Combiner les deux ? Simplement du texte ? Comme Kanye West qui a réalisé sa pochette sur Paint (rires). Et puis, Nick (Nicholas Ruffilo, le bassiste, NDR) m’a envoyé la photographie (celle qui illustre l’album). Cette photo existait déjà avant, nous ne l’avons pas prise. On a demandé l’autorisation, car elle nous parlait vraiment. Nous avions aussi aimé le fait que l’œuvre soit cohérente avec la pochette du premier album, où il s’agissait d’une femme debout sur un pont, couverte d’un tissu rouge. Pour le nouvel album, le drap rouge est posé, la femme est assise, a l’air épuisé, voire mort. Son corps est au-dessus de quelque chose qui ressemble à une boite. Il y a beaucoup de façons de l’interpréter et je ne veux pas être prétentieux en vous disant qu’il n’y a qu’un seul sens. Le fait que le tissu rouge soit de nouveau présent, c’est plutôt cool parce que ça rappelle le premier album, donc la boucle est bouclée ! Je ne vais pas prétendre que c’était intentionnel, car ce n’était pas le cas, ça a juste fonctionné.

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À propos du titre de l’album, The Death Of Peace Of Mind, s’agit-il plus d’un constat ou d’une pensée personnelle ?
C’est plutôt un concept. J’ai l’impression qu’une grande partie des sujets évoqués dans l’album peut remonter à l’idée de la « mort de la tranquillité d’esprit ». J’aime aussi le titre, dans la mesure où il fait penser à celui d’un livre ou d’une émission télévisée. J’ai cherché s’il existait déjà, car, à l’origine, le titre devait être « Love’s The Death Of Peace Of Mind ». J’ai trouvé ça un peu trop précis. Ce disque parle de plein de choses qui vont au-delà de l’amour et de l’intimité, donc j’ai préféré couper « Love » et garder le reste, dans la mesure où tout le monde peut s’identifier et se rapporter à cette idée. J’aime vraiment le fait que ça n’existe nulle part ailleurs, que ça ne soit ni un livre ni un film, mais ma propre idée. Je crois que chacun peut le comprendre, peu importe si vous réussissez dans la vie, si vous éprouvez des difficultés dans votre travail, ou autre. Quoi qu’il en soit, je pense qu’il y a quelque chose là-dedans qui peut vous faire dire : « C’est ce que je ressens et ce que je traverse en ce moment, je n’ai pas l’esprit tranquille. » C’est juste un bon concept, qui englobe tout ce qui se trouve sur l’album, et ça dépeint vraiment bien le tableau.

Vous avez des concerts prévus en Europe cet été, le public français peut-il s’attendre à vous voir bientôt ?
Je l’espère. Je sais que beaucoup de tournées en Europe ont été annulées en raison de la pandémie. Nous essayons de booker une tournée européenne depuis un moment, et, à chaque fois, c’est reporté à cause de différentes restrictions ou protocoles. Ça rend le travail, en termes de logistique, très compliqué, financièrement aussi. J’espère que nous pourrons venir d’ici la fin de l’année. Nous voulons revenir en France parce que ça fait déjà un moment. C’est fou que le temps passe si vite. Notre objectif principal est de voir comment le disque est reçu, jusqu’où il peut nous amener et ce qu’il peut nous donner comme opportunités.


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