BENEDICTION
Scriptures
Death Metal
Nuclear Blast/Ada
Depuis 2008 qu’on attendait une nouvelle galette de Benediction !! Si tous les ténors de la vieille scène anglaise Death ou Doom Metal ont sorti leurs méfaits respectifs dernièrement (après Memoriam l’an passé, Paradise Lost, My Dying Bride, Napalm Death cette année…), et ce, malgré l’absence de scène paradoxalement à cause de la saloperie que vous connaissez tous, il ne manquait plus à l’appel que les vieux briscards de Benediction. Et quel retour ! En effet, on retrouve au micro le légendaire Dave Ingram (ex-Bolt Thrower, ex-Hail Of Bullets sur la fin (2016-17), etc.) remplaçant ainsi Dave Hunt alias « V.I.T.R.I.O.L. » d’Anaal Nathrakh dont le nouvel opus (plutôt moyen) sort en même temps quasiment et qui risque de décevoir plus d’un fan… Mais revenons à nos moutons ici pour du Death Metal old school pur jus sur ce huitième album du groupe de Birmingham qui, quant à lui, en satisfera plus d’un ! Si Dave Hunt fit parfaitement le job sur Killing Music il y a douze ans (que le temps passe vite) mais assurant également l’intérim live, c’est avec bonheur que l’on accueille de nouveau le chanteur historique à bras ouverts dès le premier titre « Iterations Of I », et rien que pour ça, Scriptures s’avère d’emblée totalement indispensable pour les fans. Excellemment produit comme déjà par le passé (réécoutez-vous l’album Grind Bastard de 1998 !), Benediction défouraille sévère sur des rythmes essentiellement mid-tempo relativement dynamiques (l’excellent « The Crooked Man ») et toujours enlevés (l’entraînant « Scriptures In Scarlet ») où l’on a qu’une seule envie : c’est de taper du pied en les revoyant dès que possible live en concert. Comme le Synthol jadis, le duo Darren Brookes et Peter Rew fait toujours du bien par où ça passe. Leurs guitares puissantes et nerveuses sont au rendez-vous. Une succession de riffs plus efficaces les uns que les autres à vous hacher menu, en veux-tu en voilà ! Mais à la différence des groupes plus actuels devenus presque trop techniques dans le genre, là on retient les morceaux. Le nouveau batteur Giovanni Durst (Monument, Omicida…) n’est pas en reste non plus avec son t-shirt Sodom figurant sur le vidéo clip du premier single qui donnait déjà le ton « Stormcrow ». Quant à Dave Ingram qui fait donc plaisir à attendre, s’il ne réinvente plus la roue de nos jours, rappelons qu’il constituait il y a vingt-cinq ans l’une des voix les plus terribles sur la scène Death Metal européenne au côté de Mark « Barney » Greenway (Napalm Death), Karl Willets (ex-Bolt Thrower, Memorian), Lars Goran Petrov (Entombed A.D., ex-Entombed, Fireswpawn, Comicon… à qui nous pensons bien évidemment en ce moment à cause de ses graves soucis de santé), ou bien encore Marc Grewe (ex-Morgoth, Insidious Disease que vous retrouverez très bientôt en interview !). Il nous rappelle alors les heures de gloire de Benediction durant les années 90 quand nos rosbifs cognaient sévère. Et en 2020, la fougue est là, l’intensité aussi, et nos Anglais restent modernes cependant ! Mais de toute façon ils ont toujours eu des productions au son racé, ça c’est pour la forme, mais sur le fond aussi. Il n’y a qu’à se pencher sur le morceau « In Our Hands, The Scars » limite Hardcore avec ses breaks et mosh-parts mortels ! Le très Heavy et écrasant « Tear Off These Wings » vous achevera également à la manière groovy d’un Dying Fetus. Donc ce n’est donc pas si basique qu’on pourrait le penser à première vue. Dans tous les cas, Benediction demeure diablement efficace ! Que Dieu nous bénisse en ces temps maudits avec ce violent Scriptures en 2020. [Seigneur Fred]
Publicité