BLACKRAIN : Born to be wild

BlackRain, la référence du Glam/Sleaze Rock français, s’était fait discrète depuis le très réussi Dying Breed en 2019. On comprend à présent pourquoi : entre la Haute-Savoie et la Suède, les quatre musiciens et copains de toujours planchaient sans pression sur Untamed, leur septième opus très abouti, bourré d’énergie brute et de hits ! Un album qui va ravi les amateurs du genre ! [Entretien avec Swan Hellion, chant/guitare, par Marie Gazal – Photo : DR]

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BLACKRAIN 2022



Comment avez-vous procédé pour le processus d’écriture du fait de la situation inhabituelle que l’on a tous vécue ? Vous avez pu vous voir pour écrire le nouvel album Untamed ?
Non, d’ailleurs c’était la première fois que je ne voyageais pas en France pendant deux ans. Ça m’a permis de faire l’album. C’était tranquille, il n’y avait pas trop de rush. On ne savait pas quand ça allait sortir, même si ça allait sortir. Je l’ai bien vécu, les autres moins, mais on est tous originaires de Haute-Savoie, donc ils ont trouvé moyen de respirer un peu. De toute façon, on est tout le temps à distance, même ceux qui vivent en France n’habitent pas au même endroit. Alors on échange les morceaux sur internet. Ce qui a changé, c’est qu’on avait tout le temps. Tout est enregistré à la maison à part la batterie, la plupart des groupes font ça aujourd’hui sauf ceux qui ont encore les moyens de passer des heures en studio.

C’est quand même le septième album en vingt ans d’existence. Avec un peu de recul, comment décrirais-tu l’évolution de BlackRain ?
Ça doit faire plus de vingt ans vu que Max et moi, on jouait déjà ensemble à la sortie du collège, même si ce n’était pas encore sérieux. L’évolution a été assez lente, il y a eu des hauts et des bas. Bien sûr, on espère toujours atteindre un niveau supérieur. Mais vu le style qu’on a choisi, on ne pouvait pas espérer beaucoup mieux. C’est pas quelque chose qui est très populaire de nos jours, les jeunes n’écoutant pas ou très peu ce qu’on fait. Clairement ça se voit sur les statistiques de Spotify ou les plateformes de streaming. Donc on se porte plutôt pas trop mal étant donné les circonstances. On est à peu près le seul groupe français à faire ça et même sur la scène internationale, il y a peu de groupes qui ont persisté dans ce style. On a un bon label, on arrive à faire des albums et à choper de bons concerts et festivals. On ne se plaint pas, ça se passe bien !

BLACKRAIN 2022


Quel a été le rôle d’Hannes Braun (frontman de Kissin’ Dynamite) sur cet album d’une telle qualité, à la prod’ très pro ?
Déjà, c’est gentil de dire ça ! Au niveau de l’écriture, il n’y a pas eu de changements. On fait toujours de la même manière et j’espère qu’on progresse et qu’avec l’expérience, on fasse toujours de meilleurs morceaux. Je suis vraiment convaincu que la prod’, la manière dont Hannes a mixé, ça pèse énormément dans la balance. Quand tu as un album qui sonne comme ça, tout de suite, ça met plus en valeur les morceaux. L’album est assez varié. Je sais que ça ne plait pas à tout le monde. Pour Dying Breed, on avait fait attention à ce que ça reste homogène parce que sur l’album d’avant, Released, sa prod’ n’était pas terrible mais au niveau des morceaux, c’était très diversifié et les gens ont trouvé que ce n’était pas cohérent. Là, avec la prod’, je trouve que ça va.

Sur le clip de « Neon Drift », vous avez dû vous marrer avec Jim (Müller, guitariste de Kissin’ Dynamite) et Hannes ?
C’était le clip pas du tout prévu ! On n’avait aucun moyen, pas de budget, mais c’est marrant parce qu’il a quand même bien marché. J’ai demandé à Jim de faire un guest et comme il était vraiment super content, je lui ai demandé s’il pouvait se filmer chez lui et m’envoyer un truc mais il a voulu qu’on fasse un vrai clip. C’est parti comme ça, à l’arrache ! Pour cet album, sur les clips, on s’est dit qu’on ferait ce qu’on veut, des petites blagues, on est plus nous-mêmes et ça ressort mieux ! « Summer Jesus » a moins marché en revanche, on misait plus dessus pourtant.

Tu peux me parler de votre nouveau vidéo clip de « Demon » qui fait un clin d’œil à la série TV française Les Mystères de l’Amour, anciennement Hélène et les Garçons ? Vous vous êtes bien amusés là encore, on dirait…
C’est moi qui ai rencontré l’un des acteurs de cette série parce qu’il habite près de chez moi en Suède. C’était vraiment inattendu. Et un pote en commun me dit « J’ai un pote, il travaille en France, il est un peu acteur. Je t’appelle quand il débarque chez moi ». Et il m’appelle et je me rends compte qu’il parle complètement français et surtout que c’est l’acteur de la série que je regardais quand j’étais gamin ! Pour l’anecdote, j’ai cette image de quand j’étais gamin chez ma grand-mère en train de regarder Hélène et Les Garçons, et il y avait ce type. C’était donc Jimmy dans la série, qui parlait avec un accent bizarre et je ne savais pas d’où cet accent était originaire, personne ne savait ! Et il m’a appelé et là j’ai fait « Putain ! T’es suédois !». (rires) On s’est bien entendu avec toute la clique d’acteurs et ce n’est pas fini, on va faire plus de choses ensemble. Ça promet des moments un peu décalés…


A propos de vos pochettes d’albums maintenant, vous voulez créer une identité visuelle à la Eddie d’Iron Maiden, on dirait ?
Oui, c’est exactement ça. On a travaillé avec Megan Mushi, un Indonésien, La pochette de Dying Breed nous a rendus tellement contents que l’on s’est dit que ce serait bien de continuer avec le même concept. Ce qu’on a demandé, c’est d’avoir les squelettes dans chaque future pochette dans différents contextes à la Maiden. On aurait dû commencer ça avant, en fait ! (rires)

Une question sur ta voix, comment tu la travailles au quotidien ?
Ça fait un moment que je chante, mais mon problème majeur c’est que je n’ai jamais aimé l’école, j’ai toujours eu du mal à travailler en profondeur les choses, ce qui m’a fait défaut. Donc ma voix, je la travaille en général tout seul, maintenant j’ai fait de gros efforts dernièrement parce que j’avais beaucoup de mal en live. Chanter une chanson en studio, pas de problème, mais quinze chansons d’affilées, j’ai du mal. La voix s’use constamment en fait, c’est comme ça, on n’est pas fait pour chanter, donc plus tu chantes, plus tu uses. J’ai eu le besoin de progresser. Ça a bien marché, j’étais content de mes performances sur les concerts donnés cette année.


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