Sans réelle actualité depuis leur album True Love (2019) et l’EP Time Forever (2022) mais de passage au Riip Fest en juillet dernier, quel plaisir ne fut pas de retrouver nos Bataves favoris de Born From Pain, six ans après leur passage dévastateur au festival tourangeau. D’ailleurs, on s’en souvient encore et eux aussi tellement il faisait chaud (42 degrés !) ! Les organisateurs ayant à cœur de réinviter le fameux groupe de hardcore/metal dans de meilleures conditions techniques (magnifique grande salle climatisée de l’Oésia près de Tours), on en a profité pour discuter avec son frontman en coulisses, quelques heures avant de mettre tout le monde d’accord dans le pit. [Entretien avec Rob Franssen (chant) par Seigneur Fred – Photos live : Seigneur Fred – Autres photos : droits réservés]
Comment vas-tu Rob ? Toi qui es la voix de Born From Pain et l’un des membres historiques… Et tu ne joues plus de basse au sein du groupe depuis longtemps, je crois. Je me souviens qu’autrefois, quand on s’était rencontré mais ça remonte à 2006 au premier Hellfest, tu jouais de la basse et assurais les chœurs aussi…
Oh oui ! C’était énorme ça. Ça va bien, merci. Mais je ne joue plus de basse depuis 2006, en effet. Cela fait un bail ! En fait, après l’album War, j’ai stoppé la basse, et me suis investi complètement au chant à partir de l’album juste après, Survival (Metal Blade Rec./2008).
Mais continues-tu à jouer un peu de basse même chez toi ou en dehors de Born From Pain éventuellement ?
Oh non, non… (rires) J’ai toujours été plus ou moins le chanteur dans Born From Pain. Mais en fait, au tout début du groupe, je te parle de ça à partir de 1997 jusqu’au début des années 2000…, je chantais, et assurais les chœurs aussi. Mais au tout début, on n’avait pas de bassiste dans Born From Pain. Alors avec le chanteur de l’époque, comme il ne jouait pas d’instrument, et que moi je me débrouillais un peu à la basse puisque j’en jouais dans mon précédent groupe (Bloodsport), alors je lui ai dit : « Ok, alors toi, tu chantes, et moi je joue à la basse ! ». (rires)
La dernière fois que l’on vous a interviewé pour METAL OBS, c’était avec votre guitariste Dominik, juste avant la sortie de votre dernier album en date, True Love (Beatdown Hardwear Records) en 2019. Vous organisiez alors votre release-party par chez vous aux Pays-Bas et c’était planifié pour la Saint Valentin… Quel bilan dresses-tu ?
On a eu de très bonnes critiques dans l’ensemble, même meilleures que le précédent, Dance With The Devil, donc on ne pouvait espérer mieux. Les gens l’ont même préféré et attendaient davantage de ce dernier album car il correspondait mieux, je pense, à leurs attentes même si, attention, Dance With The Devil fut ok. Un peu avant, on avait enregistré et sorti The New Future en 2012 sur lequel on avait essayé d’expérimenter deux, trois trucs, mais ça n’avait pas trop plu. Alors on était revenu à quelque chose de plus direct et spontané avec Dance (…), et le public l’a aimé. Quant au dernier donc, True Love, on l’aime encore vraiment, et il a permis de garder notre public qui avait aimé notre retour sur Dance (…). Je pense d’ailleurs que ça s’entend à l’écoute de l’album, et comment sur scène réagissent les fans. Donc on est très content de True Love encore maintenant. Nos vidéo clips ont reçu également de bons commentaires. Mais tout ça c’était il y a près de deux ans, entre-temps il y a eu le corona virus malheureusement…
En fait, vous n’avez pas pu tourner tant que ça pour True Love par conséquent car il est sorti en 2019… Et depuis février 2022, date de sortie de votre EP Live Forever, vous rattrapez un peu le temps perdu actuellement ?
En effet, pas tant que ça, enfin pas autant qu’on aurait voulu. Et encore, en février 2022, les choses reprenaient doucement quand on a sorti notre EP…
Born From Pain s’est-il retrouvé à jouer sans public, ou bien alors avec un public assis et masqué chez vous aux Pays-Bas ou bien en Allemagne, comme vos collègues d’Asphyx et Legion Of The Damned qui nous confièrent que c’était vraiment étrange et pas adapté au metal, mais mieux que rien à l’époque…
Non, on a dû juste faire un concert ainsi, avec du public assis, ça venait de reprendre, donc on a fait l’essai mais non, c’était pas concluant. Je pense que notre musique n’est de toute façon définitivement pas faite pour ça. Pour un genre de musique relativement agressif, il faut du public, l’énergie du public, et vice-versa, sinon ça ne prend pas. Après, ça dépend le style de metal, mais nous, mélangeant hardcore et metal, non, ce n’est pas possible. Après, je ne dis pas pour du metal atmosphérique ou progressif, pourquoi pas, avec un public assis, ça peut coller, je suis d’accord. Mais pour nous, non.
Si l’on revient sur votre EP Live Forever datant de l’an dernier, il y avait quatre chansons mais aucun autre titre live paradoxalement… Peux-tu nous présenter son contenu s’il-te-plaît ?
Non, pas de chanson live. Dessus, il y a une reprise, « Tod » par le groupe de punk rock allemand Slime. On a remixé un vieux titre extrait de notre album Survival, il s’agit de « The Wolves Are Loose ». Et sinon on retrouve deux autres morceaux : « Fear Is A Prison » qui est un inédit tiré des sessions d’enregistrement de True Love, et la chanson-titre « Live Forever » qui figurait déjà sur l’album True Love en fait.
Durant la pandémie, en avez-vous profité pour écrire et composer de nouvelles chansons, travailler sur de nouvelles idées, autre que cet EP ? Un nouvel album
Non, pas vraiment. On avait fait beaucoup de choses ces dernières années jusqu’au dernier album True Love, et on avait notamment beaucoup tourné pour Dance With The Devil. Alors on s’est dit avec Dominik, notre guitariste, profitons-en cette fois pour nous reposer un peu et faisons une pause bien méritée… (rires)
Tu en as profité pour faire autre chose comme profiter de sa famille, bricoler, faire du sport, etc. ?
Exactement. Mais là, les choses ont repris, et on s’est remis à composer, à échanger des idées, à en parler entre nous. Donc depuis quelques mois maintenant, presque six mois, on commence à retravailler sur de nouvelles choses et j’ai rassemblé plusieurs brides de morceaux pour en faire une préproduction…
Ce serait pour un nouvel album ? Pour quand ?
Non, on partirait sur un nouvel EP, qui sortirait d’abord en digital, puis aussi en vinyle si les délais redeviennent corrects. Il y aurait quatre ou cinq nouvelles chansons. Ça sortirait toujours sur le label Beatdown Hardwear Records à la fin de l’année, je pense.
Allez-vous en jouer sur scène ce soir au Riip Fest (Ndlr : entretien réalisé le 07/07/2023) et commencez-vous à les tester live cet été ?
Non, pas encore. (rires)
Bon, alors quel est la set-list de ce soir de Born From Pain ?
Un peu de tout, mais pas mal de vieux titres. Tiens, je te montre la setlist que l’on vient d’établir pour ce soir ici France.
Pas de reprise de punk/hardcore ? Ou un vieux thrash ?
Non, pas de reprise, mais ça serait chouette, pourquoi pas… On avait fait des reprises par le passé. Je te parlais de la chanson « Tod » de Slime, mais on avait aussi fait du Kreator par le passé. Je pense que si l’on refait après cela encore un autre EP, on pourrait y enregistrer une nouvelle reprise, à voir par la suite.
D’autres festivals d’été de prévus en France ?
La Guerre Du Son, puis le Panic Fest. Après ce sont quelques dates ici ou là en Allemagne, ou au Bénélux.
De grands festivals sont-ils prévus pour l’an prochain alors peut-être comme le Hellfest ou le Wacken dans lesquels vous vous êtes déjà produits dans le passé ?
Comme on n’a pas sorti grand-chose depuis plusieurs années, excepté un EP, il faut donc attendre pour cela, je pense. On redémarre la machine seulement depuis la fin du gros de la pandémie en 2022. On va commencer à voir ça pour l’an prochain.
Te souviens-tu de votre précédent concert au Riip Fest en 2017 où il faisait 42 degrés dans la salle quand vous aviez joué ? On y était, et des fans présents à ce concert seront aussi probablement là ce soir…
(rires) Oui, « très chaud… » (Ndlr : en français). Ils seront probablement là. Et oui, je m’en souviens c’était un super concert, mais oui il faisait affreusement chaud… Là, de ce que j’ai vu de la salle, c’est superbe, avec même la climatisation… (rires) J’ai vu Overpower sur scène tout à l’heure, et ça le faisait bien. C’est parfait. J’aime bien aussi, tu sais, quand on joue dans de petites salles, mais aussi dans des choses plus cosy.
Mais de toute façon, Born From Pain est capable aussi bien de jouer dans de grandes salles, des petits clubs, ou en plein air à de grands festivals (Hellfest 2006, Wacken Open Air 2006, etc.), n’est-ce pas ?
Tout à fait. On s’adapte ! (rires) J’aime aussi bien jouer avec peu de moyens que des conditions plus confortables. Pour le Hellfest, on y joué à plusieurs reprises depuis, mais cette première édition, en 2006, c’était quelque chose. Les scènes ont bien grossi depuis 2006. Je me souviens qu’il y avait aussi Hatesphere, Celtic Frost, Obituary, Madball, Motörhead, etc. C’était génial.
Que veux-tu ajouter en conclusion, Rob ?
Je remercie tous ceux qui nous ont supporté et continuent de nous supporter en France. On a toujours bénéficié d’un bon accueil chez vous. Je remercie aussi le Riip Fest qui nous a proposés de revenir jouer et j’apprécie particulièrement les organisateurs qui étaient au petit soin pour nous. Merci et à bientôt !
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