Après l’interview de son ambassadeur Émile il y a un mois, voici notre live report tout chaud de cette septième édition du festival qu’est le Riip Fest, évènement hardcore et metal totalement indépendant qui monte un peu plus d’un cran chaque été en Touraine et en France, que ce soit en termes de programmation ou de structure et de spectateurs. Après une reprise risquée l’an dernier, qui ne rassembla malheureusement pas autant de monde que l’on espérait (annulation de nombreux autres festivals, cherté du coût du carburant, retour timide du public après deux ans de pandémie…), tous les voyants étaient au vert cette année 2023. Avec à l’affiche, pas moins de deux exclusivités artistiques (Cro-Mags et Memoriam dont c’était là les uniques dates françaises), l’affluence fut même légèrement supérieure à celle de 2022, soit près de 300 personnes par jour, dans la confortable salle de l’Oésia à Notre Dame d’Oé, au nord de Tours. Retour donc sur ces deux journées sportives, avec nos coups de cœur et diverses rencontres backstage (Born From Pain, Memoriam, Prowl, Grove Street) à retrouver très bientôt sur notre site à la rubrique « Interviews ». Merci à tout le staff de l’asso Riipost pour son accueil et sa collaboration habituelle. [Live report : textes par Seigneur Fred – Photos par Maxime Hillairaud, Xavier Desnos (émission L’Autre Monde sur Radio RAP (37)), et Seigneur Fred]
VENDREDI 07/07/2023
C’est avec un plaisir non dissimulé doublé d’une grande impatience que nos amis bénévoles du Riip Fest nous reçoivent depuis sept éditions maintenant, et ce, malgré notre retard qui nous fera manquer la prestation musclée de Wide Shut à 18h30. Un grand mea culpa envers nos quatre Toulousains qui ont assuré la lourde tâche d’ouvrir les hostilités. Promis, nous ne vous manquerons pas lors d’un prochain concert dans le coin. Mais apparemment, ce fut bon et remarqué par les premiers festivaliers présents dans la salle qui ont apprécié leur hardcore/metal plutôt brutal.
Sans plus attendre, nous rentrons dans le bain directement avec la formation rennaise de Sideburn. Quelle vélocité du guitariste sur la gauche de la scène ! Evoluant musicalement dans un metal moderne, aux influences hardcore, deathcore et parfois djent, on assiste déjà là à un très bon concert, carré et assez technique, où la mélodie n’est pas totalement boudée, alors que l’Oésia se remplit gentiment. Au passage, une bonne note aussi au son et aux lights pour un groupe de première partie. Ici, tout le monde est logé à la même enseigne, et ça, les artistes comme les spectateurs l’ont bien compris. Voilà pourquoi, notamment, on aime les conditions des festivités du Riip Fest !
En matière d’agressivité et de brutalité, on va monter clairement d’un cran avec les locaux de Final Shodown, très attendus ici aujourd’hui, alors que leur EP 6 titres Illusion (autoproduction) remonte déjà à 2020 et que le quatuor tourangeau bosse déjà d’arrache en pied en studio sur son premier album studio à venir d’ici la fin d’année, nous confiera son chanteur Guillaume Duhau entre deux ventes au merchandising… Composé de deux jeunes (dont la bassiste Jasmine Lee, très appliquée sur sa 5 cordes, et son frère Danny) et deux plus vieux membres, Final Shodown dégage une puissance tellurique qui ne demande qu’à se développer. D’ailleurs, ils n’interprèteront qu’un seul morceau de cet EP (« Doomed To Fail » si notre mémoire est bonne) parmi leur set-list axée majoritairement sur des nouveaux morceaux encore plus évolués et représentatifs de leur style actuel aux influences légèrement mâtinées de Meshuggah par moment.
A la fin de leur concert d’une durée de trente petites minutes (comme tous les « petits » groupes ce soir et demain sur scène), nous aurons même droit à une jolie surprise en la présence sur scène d’Emile Duputié (Riipost Asso, Beyond The Styx) au micro pour une méchante reprise de « Territorial Pissings » de Nirvana en duo avec Guillaume Duhau (ça ne s’invente pas ! ;-)). Terrible et collector à la fois ! Dans tous les cas, on attend des news dès que possible de la part de Final Shodown dont le potentiel nous a vraiment séduit. Et maintenant, ça commence sérieusement à chauffer dans le pit du Riip Fest !
Mais l’ambiance va nettement monter d’un cran lors de l’arrivée de nos voisins d’outre-Manche : Overpower (à ne pas confondre avec le groupe indonésien de death/grind). Ultra-motivés à l’image de son chanteur vêtu d’un t-shirt Carhart avec en guise de pardessus une côte de maille, nos sympathiques Anglais sont remontés à bloc et comptent bien atomiser le pit du Riip Fest en ce vendredi 7 juillet 2023. Et nos bougres ne vont pas y aller par quatre chemins avec leur thrash metal crossover ultra efficace…
Quand leur guitariste chevelu de gauche (qui jouera les prolongations au karaoké sur Bon Jovi plus tard dans la nuit lors de l’after-party dans le hall d’accueil de l’Oésia) envoie la sauce, la batterie survient ensuite et nous claque dans les tympans. Extrêmement heavy, leurs mosh parts vont briser des cervicales dans le pit, parmi d’autres joies connues du pit comme le violent dancing et autres circle-pits, mais toujours dans un bon esprit des familles au sein du public. Un vent de folie cathartique et rafraîchissant se déchaîne alors à Notre Dame d’Oé…
Auteur seulement d’un EP 5 titres l’an dernier (autoproduction), leurs chansons vont vraiment faire très très mal dans le pit (« Suffocation », « Under The Knife », « Dead Alive », etc.). Les vieux fans d’Anthrax sont ravis mais aussi ceux (et communs) de Municipal Waste, Malevolence, et surtout de Power Trip ou encore Iron Reagan. Comment en effet ne pas penser au regretté Riley Gale (R.I.P.) et sa bande au Texas, en stand-by à l’heure actuelle… ? Bref, Overpower sera clairement nos chouchous de cette première journée même si on attendra ensuite ce soir de pieds fermes, bien sûr, les vétérans de Born From Pain (de retour après l’édition suffocante de 2017 sous 42 degrés, alors à l’Espace Gentiana de la MJC de Tours nord), et surtout Memoriam, mené par l’ex-frontman Karl Willetts des légendaires Bolt Thrower…
Place maintenant aux tôliers du hardcore/metal européen : Born From Pain. De retour donc à Tours au Riip Fest, un peu comme on dirait « à la maison » en quelque sorte, les organisateurs avaient à cœur, en effet, de réinviter à l’affiche du festival nos amis bataves afin de jouer dans des conditions techniques bien meilleures qu’à Tours en 2017 (cf. live report Riip Fest#3 2017). Si le quintet néerlandais n’a rien à proposer de nouveau comme chanson aujourd’hui, il a tout de même publié un huitième album studio True Love en 2019, ainsi qu’un EP nommé Live Forever l’an passé, comprenant notamment une reprise de Slime (« Tod ») mais aucun titre live contrairement à ce qu’indique son titre.
Balayant sa riche discographie aussi bien parmi ces albums les plus populaires, comme War et In Love With The End, ou les plus récents Dance With The Devil et True Love, chaque morceau est à lui seul un hymne fédérateur rassemblant en live aussi bien les coreux et les métalleux. Le guitariste géant Dominik Stammen est d’ailleurs un grand fan devant l’éternel de thrash metal. Le son est énorme. Précédemment backstage, notre vieil ami et chanteur Rob Franssen (on les suit quand même depuis leur percée en 2003 et le disque Sands Of Time !), nous confiera juste avant de monter sur scène qu’un nouvel album studio de Born From Pain se prépare doucement d’ici la fin de l’année a priori, toujours sur le même label Beatdown Hardwear Records. A vrai dire, durant la pandémie, ils se sont plutôt reposés à la maison et n’ont pas spécialement composé, préférant faire autre chose et profiter de leurs proches à défaut de pouvoir librement tourner. A retrouver bientôt alors ! Pour l’heure, ce fut un très bon show puissant et fédérateur, comme à l’accoutumée chez nos Hollandais ravis de revenir mettre le feu au Riip Fest.
Place à présent aux maîtres de cérémonie : les Anglais de Memoriam, dont il s’agit ici de la date exclusive de de concert en France cet été ce qui mobilisa les troupes de vieux fans de Bolt Thrower à la dernière minute (près d’une trentaine d’entrées furent vendues passées 22h00 par la billetterie). Déjà fort de cinq albums studio depuis sa fondation en 2015 à Birmingham sur les cendres de feu Bolt Thrower, et ce, en mémoire à son dernier batteur Martin « Kiddie » Kearns (R.I.P.), la bande de Karl Willetts (ex-chanteur de Bolt Thrower) a préparé une set-list guerrière pour montrer au public français majoritairement ici hardcore, de quel bois ils se chauffent ! Sur scène, ses quatre membres ne mentent pas, ils ne font pas semblant, et vont donner tout ce qu’ils ont dans leurs tripes. Les fans de Memoriam, et indirectement de Bolt Thrower, vont donc être comblés.
Memoriam va livrer une véritable déclaration de guerre de death metal old school envers notre monde actuel. Nous avons ainsi droit bien entendu à plusieurs extraits de Rise To Power (Reaper Music Entertainement), album du mois de février 2023 sur notre site web, avec un son dantesque et des superbes lumières. « Total War » fait par exemple des ravages. D’autres missiles tout aussi violents tirés de leurs précédents méfaits, comme « Undefeated » et « Onwards Into Battle », sont interprétés magistralement devant un public de fans de divers âges conquis par la qualité de ce death metal, à la fois old school mais au son tout à fait contemporain, et rassemble les passionnés. Certains découvrent Memoriam sans connaître le glorieux passé de Karl Willetts, ex-hurleur de Bolt Thrower, dont il ne sera joué ici aucun morceau pour des questions juridiques principalement. D’un autre côté, c’est un excellent moyen de découvrir ainsi l’œuvre du charismatique frontman sans toujours plonger dans la nostalgie. Les riffs de l’unique guitare assurée par Scott Fairax (Benediction (live), Massacre, As The World Dies…) sont tout bonnement monstrueux, celui-ci n’hésitant pas à se coucher littéralement sur son Explorer Kramer à ras du sol. Il est accompagné constamment par la lourde basse du pourtant discret Frank Healy (ex-Annihilator, ex-Sacrilege, ex-Benediction, ex-Napalm Death, ex-Anaal Nathrakh (live)…). En martelant ses fûts, « To The End » démontre tout le travail du batteur Spikey T. Smith, lui qui a joué dans le passé au côté de Morrissey, The Damned, ou dans un registre plus foncièrement metal, Sacrilege (le groupe britannique et non français !). « All Is Lost, « As Bridges Burn, » « Rise To Power », puis le très heavy et décroissant « Flatline », achèveront cette superbe première soirée mémorable. Dommage qu’il n’y ait eu cependant aucun rappel.
SAMEDI 08/07/2023
Après un déluge la nuit précédente, nous revoici en première ligne de cette seconde journée qui va s’annoncer tout aussi intense mais surtout plus longue, avec à l’affiche pas moins de neuf groupes ce samedi dans la salle de Notre Dame D’Oé où l’on commence à prendre ses quartiers au bar entre deux concerts de hardcore/metal, et à draguer à tout va les charmantes barmaids de Riipost Asso…
Un second nouveau mea culpa auprès du premier de cordée du jour, à savoir No Glory (hardcore/metal – Limoges) dont nous manquons le concert en ce milieu d’après-midi. Nous attaquons donc sans préliminaire directement avec la fin du set des énervés de No Matter What. Leur hardcore beatdown est diablement efficace et entraînant. Le public tourangeau ne s’y trompe pas et réserve un bon accueil aux jeunes Bordelais que nous espérons revoir dans le futur. Ecoutez donc leur dernier single « Pure Strength » (featuring Drew York (Stray From The Path)) ici.
Place aux Ch’tis tout aussi énervés de Sick Nerves et leur puissant hardcore metal qui va plaira aux fans de Hatebreed et de Born From Pain qui a joué la veille et a laissé des traces car on constate un brin de fatigue, alors que la soirée ne fait que commencer… Leur frontman est excité comme une puce, arpentant la scène de gauche à droite, un peu à la Mike Muir vs Hatebreed. Les zicos donnent tout ce qu’ils ont, et ne font pas semblant non plus. Le public leur rend bien d’ailleurs. Du très bon punk/hardcore beatdown aux influences metal rentre-dedans. A revoir volontiers en live en savourant une bonne frite fricadelle.
Débarquent ensuite pour la première ici au Riip Fest (comme beaucoup d’autres) les gars de Parjure apparus sur la scène française en 2015. Originaire entre Grenoble et Annecy, son chanteur, derrière son impressionnant tatouage dorsal et son imposante stature, est aux anges de jouer ici dans de telles conditions et remerciera comme il le faut le public tourangeau et Riipost. Proposant un gros beatdown hardcore là aussi, très brutal, aux influences deathcore intéressantes et musclées. Le pit s’énerve encore un peu plus à chaque salve du groupe. Musicalement, on monte encore en puissance de belle manière. Un set hardcore/deathcore de très bonne facture qui sera l’un des derniers pour son bassiste Romain, contraint de quitter le groupe ces jours-ci pour des raisons d’emploi du temps. On en redemande déjà alors qu’il faut laisser la place aux suivants. Sympa leur duo final avec les furieux espagnols de Brothers Till We Die à l’affiche également un peu plus tard dans la soirée… En espérant revoir Parjure bientôt en région Centre-Val de Loire !
Alors qu’il s’agit du dernier concert avec Real Deal pour son chanteur Clément Rambaud (qui part pour de nouvelles aventures hardcoresques à Clisson auprès de Stinky), celui-ci va tout donner (enfin, comme d’habitude) et arpenter la scène de l’Oésia de long en large, bien décidé à continuer faire bouger les spectateurs qui répondront plutôt bien même si cela aurait pu être mieux. Le public se réserve peut-être davantage pour la suite, ou alors traîne un peu trop au bar à l’heure de l’apéro pour y déguster une sangria blanche ou les bières artisanales du Riip Fest brassées à La Rochecorbon… Dans tous les cas, le set des locaux de Real Deal (existant sur la scène depuis 2011) s’avère très carré alors qu’ils ont relancé la machine en début d’année (avec une participation au Raw Fest au Ferailleur de Nantes en janv. 2023) après trois années de disette musicale… Et c’est intéressant de voir aujourd’hui leur évolution depuis leur première participation au festival tourangeau quand ils jouaient alors à l’Espace Gentiana. Leur punk/hardcore ne demande qu’à exploser. Au chant comme aux guitares, à la basse comme à la batterie, c’est extrêmement pro. Avec leur nouveau logo, on a hâte d’écouter leur prochain album studio à venir cette année !
Place à nos cousins de Prowl dont nous sommes impatients de voir en concert juste après les avoir interviewés en coulisse ici au Riip Fest. Ayant entendu parlé de la prestation d’Overpower la veille, nos quatre sympathiques Québécois ont bien l’intention de faire aussi bien, voire mieux avec leur thrash metal crossover groovy et rythmé. Mais la concurrence est rude ce soir, car il y a encore à passer le combo anglais Grove Street juste avant la tête d’affiche américaine Cro-Mags… Max, leur énergique chanteur, va alors tout donner en headbanguant comme un fou furieux, tel un sauvage, traversant la scène, jouant avec le pied de micro, puis s’arrêtant net parfois, et remerciant chaleureusement le public du Vieux Continent. Il rôde (= « prowl » en anglais) comme une bête sur scène, tout excité, dégageant un charisme certain avec ses faux airs de Jeff Daniels et Mark « Barney » Greenway dans son attitude rebelle.
Marc-Antoine, leur unique guitariste blond situé sur la gauche de la scène, reste relativement statique mais d’une redoutable efficacité. Rivé sur sa Charvel, il envoie des sacrés riffs à lui tout seul, avec une posture très droite sur son instrument, rappelant quelque peu notre regretté Jeff Hanneman (R.I.P.) de Slayer. A la batterie, leur nouvelle recrue Pierre Antoine Lepage apporte une belle vélocité et sait tout faire derrière ses fûts. Issu d’une école de jazz, il risque d’apporter encore plus de groove et de diversité à l’avenir dans les compositions des Canadiens qui sont de vrais missiles ! Cela risque de faire mal, surtout que Prowl n’existe que depuis 2016. Et quelle tuerie en concert ! Ex-aequo jusqu’à maintenant avec Overpower vu la veille. A notre avis, vous allez certainement réentendre reparler d’eux très bientôt surtout s’ils reviennent tourner dans le coin… En attendant, ils se produisaient dès le lendemain au fameux festival belge de hardcore, Ieper Fest. Alors si vous êtes fans de Power Trip, Iron Reagan, etc., croyez-nous, vous ne serez pas déçus par ces quatre énergumènes en live. Superbe découverte thrash crossover (comme c’est à vrai dire la grande mode en ce moment) en tout cas. A retrouver très prochainement en interview ici sur metalobs.com. Notre petit doigt nous a d’ailleurs dit que le groupe prépare du côté de Montréal un nouvel album studio pour la rentrée en autoproduction…
Nous changeons quelque peu d’ambiance avec le deathcore hispanique de Brothers Till We Die entrecoupé de divers interludes techno dispensables cependant entre chaque chanson. Nos voisins déjà entraperçus sur scène avec Parjure reviennent fouler un peu plus tard les planches de l’Oésia et sont remontés comme des coucous espagnols ! Il faut dire que le quintet ibérique a de l’expérience et sait remuer les foules. Il s’est notamment déjà produit au fameux Resurrection Fest en 2019 dans leur pays à Viveiro (Galice). Parmi leurs cinq membres tous très dynamiques sur scène, leur chanteur principal impressionne par ses growls deathcore, même si les autres participent également avec verve aux divers chœurs. Leur nouvelle bassiste brune au look new metal/goth’ sur la droite évolue un peu à la manière de l’ancienne bassiste Rayna Foss (Coal Chamber), recherchée d’ailleurs dernièrement aux Etats-Unis car elle avait totalement disparu de la circulation depuis 2021 mais ça c’est une autre histoire… (sa fille a rassuré les médias et les autorités depuis) Un set très dynamique, presque dansant, de la part de nos frères & sœurs espagnols de Brothers Till We Die.
Avant-dernier à passer ce soir sur scène pour mettre un peu plus encore le feu sur scène et surtout dans le pit du Riip Fest : Grove Street (qui a dû changer dernièrement de nom en enlevant la fin « Families » du fait du nom fictif créé par l’éditeur Rock Star Games dans le jeu vidéo GTA San Andreas). Et là encore, une grosse claque de thrash metal crossover dans les dents en provenance, cette fois, d’outre-Manche ! C’est parti pour un show intense d’un peu plus de trente minutes. Leur chanteur Sully (que nous rencontrerons auparavant en interview) va vite mouiller le maillot et tomber la chemise, bien décidé à secouer le public français et rivaliser avec leurs potes de Bristol d’Overpower qui a joué la veille, mais aussi de Prowl dont le bassiste Joe Paine arbore justement une casquette verte vissée sur la tête à l’effigie du groupe québécois…
Les festivaliers ne s’y trompent pas et vont tout donner dans le pit tant l’énergie du combo anglais de Southampton est palpable et communicative. Bénéficiant de superbes lights et sons, nos cinq rosbifs vont délivrer un show remarquable, dynamique, sans une minute de répit. Au micro, Sully est une vraie pile électrique, courant et sautant partout sur scène. Il est en grande forme, tout comme ses camarades dont le guitariste et principal compositeur sur la droite, Sandy. L’autre guitariste Andy Harper, à l’opposé sur la gauche, est incroyable également, avec un look plus thrash (il est fan de Metallica et Slayer, entre autres), alors qu’à la batterie, plus discret appliqué, leur cogneur Josh trompera tout le monde durant le show en se faisant plaisir par un fulgurant slam depuis un côté de la scène, abandonnant ses baguettes pour un court instant de folie…
Nous aurons droit à leur single « Shift » ainsi que leur tout nouveau single « Lessons Of The Past » annonciateur de leur premier album studio du même nom à paraître fin septembre 2023 (UNFD). L’Oésia transpire, et nous aussi, devant ce show incroyablement généreux et tout bonnement énorme ! On sent la jeunesse chez Grove Street, mais aussi les influences old school, entre Biohazard, Suicidal Tendencies, Anthrax, Power Trip mais aussi Turnstile mais en nettement plus metal. D’ailleurs, ils sont tous fans de ce dernier, qui apporte, selon eux : « un vent nouveau dernièrement dans le punk/hardcore », plus mainstream quoi qu’on en dise, « en mélangeant les différents en général (pop, hip hop, hardcore…) et cassant les codes ». Interview du groupe anglais à retrouver très bientôt sur notre site à la rentrée de septembre !!
Enfin place maintenant aux chefs du punk/hardcore culte : Cro-Mags. Sans traîner, la tête d’affiche américaine monte sur scène alors que la foule récupère tout juste du show de Grove Street. Son célèbre bassiste/chanteur Harley Flanagan attaque direct, devant son micro relativement bas et sa basse Rickenbacker affutée comme un certain Motörhead, avec qui il tourna d’ailleurs en concert au lancement de sa carrière au début des années 80. Le quinquagénaire va rapidement lui aussi tomber le maillot, et n’hésite pas à faire de longs monologues (en anglais que tout le monde ne comprend pas) entre deux chansons ce qui finira par agacer certains à qui le frontman répondra d’ailleurs en les envoyant chier. Racontant plus ou moins sa vie (qui a été souvent un peu déformée même si elle n’a pas toujours été si rose par moment notamment à cause d’un fameux fait divers…). Question playlist, nous aurons bien sûr droit à plusieurs extraits du dernier album en date In The Beginning ( 2020) pour lequel nous avions interviewé le chanteur à l’été 2020. Pour rappel, Cro-Mags demeure une légende du punk/hardcore ayant été l’un des premiers groupes du genre à mélanger et intégrer des éléments (riffs essentiellement) de heavy metal dans sa musique. Biohazard continuera dans cette veine par la suite, intégrant des éléments hip-hop, mais ça c’est encore une autre histoire…
Un an après sa participation au Hellfest, le concert de cette légende américaine qui inspira bon nombres de formations actuelles, est tout de même relativement classique, et même si Harley bouge comme un puce un peu partout avec. Dommage que les deux nouvelles recrues aux guitares ne bougent pas trop eux sur scène, préférant s’appliquer sur leur instrument.
Les fans qui attendaient cette date exclusive cet été (tout comme Memoriam qui ne donnera pas d’autre concert en France cette saison), sont satisfaits, mais on sent malgré tout qu’au bout de cette deuxième journée, les corps commencent à fatiguer un peu, même si Harley Flanagan, lui, semble increvable derrière son corps d’athlète, malgré toutes ces années dédiées à la cause punk/hardcore… Respect.
Set-list CRO-MAGS :
1/ We Gotta Know
2/ No One’s Victim
3/ World Peace
4/ Show You No Mercy
5/ Malfunction
6/ Street Justice
7/ Survival of the Streets
8/ Hard Times
Publicité