CADAVER : The Age Of The Offended

The Age Of The Offended - CADAVER
CADAVER
The Age Of The Offended
Death/black metal
Nuclear Blast

Si Cadaver a toujours brillé par ses pochettes volontairement grotesques et de mauvais goût à l’instar des vieux Carcass, il est, pour rappel, l’une des premières formations historiques norvégiennes death metal apparues à la toute fin des années 80, au côté de Blood Red Throne, ou d’un certain Darkthrone avant que celui-ci ne vire black metal… Après une existence sous le nom de Cadaver Inc. entre 1992 et 2002, et un hiatus entre 2004 et 2010, ce quasi one man band continue de sévir aujourd’hui. Il semble même revigoré depuis 2020 et son EP D.G.A.F. (lire notre chronique ici) que nous vous avions d’ailleurs présenté ici-même à l’époque. Jadis composé de membres d’Aura Noir, le line-up de Cadaver consiste désormais en son leader historique, Anders Odden alias « Neddo » (Order, Satyricon (live), ex-Celtic Frost (live), etc.), accompagné en studio (uniquement) du très productif batteur d’origine belge, Dirk Verbeuren, bien connu chez nous depuis des années (Scarve, Artsonic, Headline, Aborted, Soilwork, puis Megadeth, et ses divers side-projects dernièrement Cobra The Impaler, Brave The Cold…), arrivé en 2014, présent sur l’EP précité et sur l’avant-dernier album Edder & Bile (lire notre chronique ici). Trois ans à peine leur dernier méfait donc, ce duo international apparaît toujours aussi inspiré et bourré d’énergie pour pondre à présent cette sixième galette de death metal aux influences black notamment dans certains growls (la chanson-titre « The Age Of The Offended » featuring Ronni Le Tekrø, le guitariste norvégien de TNT, sur son instrument à 12 cordes).

Comme Edder & Bile, ce nouvel album est brut de décoffrage mais possède cette dissonance musicale, presque dérangeante et psychédélique (« Sycophants Swing » et son intro au trombone). Disons que Cadaver ne pratique pas un death metal conventionnel et aime oser, mélanger, il a toujours su mêler des influences black, thrash (notamment dans certaines rythmiques), voire industrielles, comme sur le détonnant « The Shrink ». Celui-ci rappellera à certains d’entre vous peut-être les dernières œuvres de Napalm Death d’ailleurs. Côté production sonore, elle s’inscrit dans la même veine qu’Eder & Bile, c’est-à-dire qu’elle est nettement affinée le retour de Cadaver, et également plus propre qu’à ses débuts et tout à fait contemporaine, maturité oblige. Là encore, on peut penser aux derniers Carcass, très propres, toujours très efficaces, mais plus polis. Grâce au jeu de batterie puissant et varié de notre vieil ami Dirk Verbeuren (qui vit depuis des années à présent sous le soleil de Californie, loin des hivers norvégiens de Neddo), les parties de blast beats s’alternent avec d’autre bien lourdes, bien heavy, et toujours ce groove qu’insuffle le batteur belge de Megadeth. Il n’y a qu’à écouter des titres comme « Crawl The Cadaver » alternant passages tour à tour rapide et mid-tempo, puis « The Drowning Man ». Mais une chanson comme « Deadly Metal », qui rend presque hommage à notre genre musical chéri par son auteur et compositeur Neddo qui a connu tant d’histoires metal dans sa carrière (il est même guide touristique à Oslo auprès des festivaliers durant le fameux Inferno Festival en Norvège), peut également surprendre les fans, et vous donnera à coup sûr une folle envie de headbanguer. Et quelle vélocité et richesse dans le jeu de l’actuel cogneur de Megadeth !

Et même si l’on pouvait à ne pas entendre trop de soli de guitare, finalement Anders Odden aka « Neddo » se lâche, et ce, pour notre plus grand bien. Alors que vous soyez curieux d’écouter Cadaver pour ses performances techniques (guitare, batterie), ses variétés de chants extrêmes, et si vous aimez à la fois le death/grind new school, mais aussi le black metal et l’indus, vous pourriez apprécier ce super side-project européen qui tabasse grave et sort un peu des chemins battus du death metal traditionnel. Odden ose, et nous, on approuve ! [Seigneur Fred]

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