CHARLOTTE WESSELS : The Obsession

The Obssession - CHARLOTTE WESSELS
CHARLOTTE WESSELS
The Obssession
Pop/metal symphonique
Napalm Records

Après les compilations Tales From Six Feet Under I et II enregistrées bon an mal an dans son sous-sol durant la pandémie et parues successivement en 2021 et 2022, Charlotte Wessels passe aux choses sérieuses ici en mettant les petits plats dans les grands. Sur ce troisième effort studio The Obsession, la chanteuse néerlandaise a su s’entourer de musiciens de talents (pour l’essentiel ses anciens camarades de Delain dont l’excellent guitariste Timo Somers), déjà présents sur ses compilations, sauf qu’ici, tout a été pensé et travaillé dans le cadre d’un véritable album. L’ex-égérie de Delain accouche d’un disque mature, profond (elle ose aborder ses TOCS en public d’où notamment le titre du disque), et d’une richesse absolue débordant d’idées musicales et de mélodies (djent, goth metal symphonique, pop/synthwave…), comme sur l’étonnant « Vigor and Valor », ou bien le fantastique premier single « Chasing Sunsets » qui nous fait réfléchir sur nos futurs couchers de soleil qui pourraient bien se transformer en apocalypse si l’on ne prend pas plus soin de notre planète. Il y a urgence ! Un petit message écologique au passage…

En studio, les claviers et nombreux arrangements ont été léchés mais toujours bien sentis, et ça groove, c’est terriblement catchy, au risque même parfois d’en faire presque trop (le single « Dopamine » en duo avec sa consœur Simone Simons d’Epica qui sort également son album solo dernièrement). L’atmosphère de l’album oscille entre douce mélancolie, inquiétudes, névroses, et joies, tel un exutoire pour l’artiste batave (« The Exorcism », le touchant et plus sobre « The Crying Room »). Quant à la voix de la principale intéressée, elle nous surprend même sur des orientations presque soul ou jazz (« Soulstice », le sinueux « Serpentine »…) ou carrément rageuses à la limite des growls qu’elle est tout à fait capable d’assurer (le refrain de « The Exorcism ») quand elle ne fait pas appel autrement à son amie d’Arch Enemy (« Ode To The West Wind” featuring Alissa White-Gluz) avec qui elle avait déjà collaboré sur le titre « Lizzie » il y a un an. Son énergie est follement communicative (« Praise »).

Et tout cela nous est servi dans un écrin en or, avec une fluidité hors pair (le mixage a été confié à Guido Aalbers (Muse, Coldplay, Live, Queens Of The Stone Age, The Gathering) et le mastering revenant à l’ingé son Andy VanDette (Porcupine Tree, Deep Purple, Dream Theater…), sans forcer, même si les expériences sonores peuvent paraître synthétiques par moment avec cette instrumentation moderne, mais au final les mélodies des chansons triomphent toujours, l’amour, l’amour de la musique, et surtout l’émotion. Charlotte Wessels se met à nue finalement ici en faisant exploser son sens de la musicalité et ce qu’elle accepte de partager avec ses (nombreux) fans. The Obsession constitue une oeuvre complète, tant sonore que visuel (avec l’artwork et les nombreux vidéo clips réalisés). Celle-ci produit un authentique festival d’émotions et de couleurs présentes sur chacune des douze chansons qui ne demandent qu’à prendre vie très bientôt sur scène à travers le monde tant le talent de la miss rousse crève la vue et les tympans, si toutefois on en doutait encore. [Seigneur Fred]

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