Que l’attente fut longue depuis la sortie en 2017 du remarqué et acclamé Godless Prophets & The Migrant Flora, considéré cette année-là comme un must-have dans la sphère metalcore. Perpetual/Terminal, qui bénéficie d’une grosse production (un euphémisme pour le genre) est donc le dixième (!) album studio du quintette de Washington D.C., formé en 1995, et biberonné aux pointures suédoises que sont les vieux In Flames et At the Gates. Dès son entame, que ce soit sur le premier titre éponyme ou un peu plus tard sur « The Nihilist Undone », on retrouve ce côté mélodique d’un Killswitch Engage (à sa « bonne » période) ou d’un Dark Tranquillity, ce qui qui donne un côté « valeur sûre » au disque mais reste pour le coup tout aussi classique. Un « Societal Bile » bien violent permet de redéceler les racines hardcore de Darkest Hour (qui, à l’époque de ses débuts dans les années 2000, fit longtemps partie de l’écurie Victory Records), tandis que les cœurs de « A Prayer To The Holy Death » donnent à cet autre morceau un supplément d’âme. Ceux-ci seront à coup sûr scandés dans les salles où déboulera le brasier de Perpetual | Terminal.
John Henry continue d’ailleurs à hurler toute sa rage et colère, pour mieux surprendre son monde sur « One With The Void » qui incorpore du chant clair (une fois n’est pas coutume), puis s’engage sur les terrains plutôt glissants du metal mainstream (attention au hors-piste !). Puis, comme avec « Widowed » sur Godless…, les Américains s’offrent sur « Amor Fatti » un interlude instrumental qui permet à l’auditeur de reprendre ses esprits. Alors que « Love is Fear » permet au groupe de revenir à un metal simple et efficace (et jamais dans la surenchère technique), « Mausoleum » se risque au couplet voix/guitare acoustique, avec cette drôle de sensation de « déjà entendu quelque-part ». Mais on ne change pas une recette qui gagne et la fin de Perpetual/Terminal s’avère plutôt réussie avec d’abord « My Only Regret », au tempo élevé et solo inspiré, et enfin « Godless of War, Give me Something To Die For », morceau épique (avec une intro acoustique) comme son titre le laisse sous-entendre, et certainement l’un des meilleurs moments de l’album, pour peu que vous ayez réussi à atteindre cette onzième piste de cette haletante galette.
Alors, tout est certes parfaitement maîtrisé sur cet opus, avec des musiciens chevronnés à qui on ne la fait plus, mais Perpetual/Terminal ne parvient pas à surpasser son glorieux prédécesseur, la faute notamment à une approche un brin moins violente et frontale, après une attente devenue finalement presque trop longue pour les fans… [Norman Garcia]
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