En ce week-end de mi-mai 2024, nous nous rendons au festival de Durbuy Rock à la frontière des Ardennes belges, un évè,ement de rock au sens large (folk, metal, hardcore) de petite taille qui en est à sa 27ème édition, et qui a la tradition d’accueillir des groupes de divers styles et différents horizons avec chacun leur univers, dont certains à la renommée déjà internationale (KK’s Priest, Candlemass…), et d’autres méconnus… [Live report par Sante Broccolo – Textes et photos par Sante Broccolo]
10/05/2024
Nous arrivons au festival et entendons ODC un groupe de metal mélodique français avec une chanteuse dotée d’une belle voix, mais dont le show ne décollera pas. En revenant indoors dans la salle, en grande forme, Soilwork nous donne un show impressionnant. Les Suédois et son guitariste français Sylvain Coudret (ex-Scarve) maîtrisent leur thrash/death metal mélo et s’en donnent à cœur joie pour le plus grand bonheur du public.
Si Delain reste toujours valable en concert, la formation néerlandaise fait parfois un trop penser à Epica, en moins heavy cependant. Force est de constater qu’il a gagné en maturité et qu’il nous présente ici à Durbuy un concert plus accompli musicalement et aussi vocalement, grâce à sa nouvelle chanteuse roumaine Diana Leah recrutée par le claviériste et maestro Martijn Westerholt (ex-Within Temptation et frère de Robert Westerholt du même groupe), alors que pendant ce temps-là, Charlotte Wessels, leur ancienne égérie prépare son retour en solo chez Napalm Records…
Ce n’est pas la première fois que nous voyons Amorphis et une fois de nous ne sommes pas déçus par la prestation qui nous promène assez loin dans son répertoire. On a parfois l’impression qu’ils déroulent, sans plus. Quoi qu’il en soit, à Durbuy comme à Bruxelles il y a quelques mois, les excellents musiciens et la superbe voix de Tomi Joutsen donnent un excellent concert comme à l’accoutumée, et réjouissent un public conquis.
Suit Candlemass, la légende du doom metal depuis quarante ans. Les Scandinaves nous livrent des mélodies plus entraînantes les uns que les autres, sur des riffs heavy et des soli de guitares plein de feeling. Le rythme est typique du genre : lourd et lent, la bande à (chanteur d’origine) excellant en la matière. Un bon concert que celui-ci qui attire nombre de festivaliers malgré l’heure tardive…
Le premier jour se clôture par un groupe de reprises, comme souvent au Durbuy Rock. Cette fois, nous avons droit à High Voltage qui nous ballade avec succès dans le répertoire d’AC/DC avec un chanteur à la casquette comme Brian Johnson, et un Angus Young plus en chair sous sa tenue d’écolier, avec ses pas de danse si caractéristiques. Valable musicalement, le show monopolise pas mal de festivaliers et fait de ce dernier concert du jour une prestation réussie.
11/05/2024
Nous entamons la seconde journée avec Echoes Of Nihil, un groupe de metalcore bruxellois qui communique son énergie au public conquis. Bon concert ! La qualité augmente quelque peu avec Disconnected, un groupe de metal moderne, dirons-nous, qui lui aussi est récompensé de son enthousiasme, là aussi le public suit.
Vient ensuite lnsanity Alert, des Autrichiens qui jouent un thrash crossover sans trop se prendre au sérieux. Ils tentent outre de donner un cours d’allemand de base avec des panneaux. C’e n’est pas trop sérieux mais ce n’est pas mauvais non plus et là aussi, les spectateurs répondent présents. (Mon petit doigt me dit que nous les reverrons sans aucun doute dans de prochains festivals en France, comme au Riip Fest les 5-6 juillet 2024 près de Tours).
Le groupe belge qui lui succède se dit dans la mouvance « Fritcore » qui a comme seul objectif de mettre de l’ambiance. Les puristes n’apprécieront que modérément mais les éléments de death metal et de grindcore ne laissent pas l’assistance indifférente, loin de là ! Ultra Vomit a de la concurrence ! On revient dans le sérieux avec le groupe de thrash metal grec, Suicidal Angels, qui, sur le plan musical donnera un très bon concert de thrash mais ne parviendra cependant pas à convaincre qu’un public clairsemé.
Le festival gravit quelques échelons avec Equilibrium, un groupe allemand difficile à classer désormais, entre ses débuts heavy/black/folk et maintenant metacore. Sous l’impulsion d’un chanteur virevoltant et des musiciens qui assurent, la formation bavaroise met le feu dans le public. Pas étonnant ! Nul ne peut rester indifférent face à cette débauche d’énergie.
Nous allons vers l’autre scène afin de voir la performance des Américains d’Exhorder. Récemment, nous avions d’ailleurs tapé la discussion cette année avec son sympathique chanteur Kyle Thomas pour son retour avec leur nouvel album Defectum Omnium (Nuclear Blast). Pour rappel, il s’agit d’un vieux groupe de thrash de La Nouvelle-Orléans, déjà rencontré il y a quelques années avec à la batterie un ancien Forbidden, à l’une des guitares, l’ancien gratteux de Cannibal Corpse Pat O’Brien, et Jason Viebrooks à la basse un certain des regrettés Grip Inc. (ancien groupe de Dave Lombardo et Waldemar Sorychta). Et là aussi, nous avons droit à un concert plein d’énergie et qui passe en revue la carrière du groupe qui a longtemps côtoyé (copié ou inspiré, one ne sera jamais vraiment) Pantera, Phil Anselmo ayant même chanté dans leurs rangs vers 1992. Les vieux fans présents sont enchantés ; les autres ne sont pas en reste.
Feuerschwanz va ensuite mettre le feu au Durby Rock Festival. Pour information, il s’agit d’un énième groupe de folk metal allemand que l’on découvre vraiment ce soir, et qui soigne tant le visuel que le musical. Il récolte un grand succès dans son pays et ce n’est pas étonnant car tout y est : les instruments modernes el les traditionnels tels que le violon ou la cornemuse qui se marient à la perfection, et une mise en scène aux petits oignons (grillés). Cela nous donne un show impressionnant. Assurément un des sommets du festival.
Difficile ensuite de juger Raven Age après le spectacle précédent, surtout si l’on prend en plus en compte les problèmes techniques à répétition sur scène. Ils ont assuré leur spectacle avec professionnalisme mais George Harris, fils de Steve Harris (Iron Maiden) et ses collègues semblaient quelque peu affecté par tous leurs déboires.
Si Sonata Arctica a parfois du mal à convaincre sur scène, ce soir les Finlandais seront à la hauteur à ce festival. Tout y était ! Une base rythmique intéressante, entourée d’une guitare non avare de soli et d’un clavier de qualité. Le chanteur Tony Kakko a magistralement emmené le groupe de heavy/speed metal mélodique tout au long du concert qui a convaincu l’audience.
Nous revenons encore à du folk metal, idéal en festival, avec le groupe néerlandais Heidevolk qui s’est visiblement débarrassé de ses instruments traditionnels. Le concert est plutôt bon, l’ambiance y est, et une frange non négligeable du public se prend au jeu et chante et danse avec la troupe batave.
La soirée se clôture enfin par le maître et ex-guitariste de Judas Priest : KK Downing et son nouveau combo KK’s Priest dont nous ne verrons malheureusement pas tout le show. Mais apparemment ce fut un grand show. Ce nouveau super groupe comprenant le formidable chanteur Tim « Reaper » Owens (ex-Judas Priest, ex-Iced Earth…) reprend bon nombre de vieux morceaux du Priest, forcément. Alors que de regrets de notre part !!.Mais les fans auront apprécié, sans aucun doute. Rendez-vous l’an prochain pour de nouvelles aventures ! [Sante Broccolo]
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