Exmortus nous vient tout droit de Whittier, en Californie, et a commis ses premiers méfaits dès 2002 (trois démos et deux EP), avant de sérieusement démarreur leur aventure musicale en 2008 avec leur premier LP In Hatred’s Flame (Heavy Artillery Rec.). Les voilà de retour avec leur sixième album Necrophony qui fait suite à The Sound of Steel (Prosthetic Rec.) paru en 2018. Cinq ans auront été nécessaires pour nous concocter ce véritable manifeste de thrash/death très technique aux superbes influences néoclassiques. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cet opus est une forme de renaissance pour le groupe, notamment dans leur approche de l’écriture et de l’interprétation de leur musique à travers ces douze nouveaux morceaux publiés désormais chez le plus gros label metal, Nuclear Blast. Produite, enregistrée, mixée et masterisée par Zack Ohren aux Sharkbite Studios à Oakland au cœur de la Bay Area, Necrophony est une œuvre saisissante, très noire, malsaine, angoissante, et captivante de la première à la dernière chanson. Exmortus nous offre donc une symphonie des morts comme son titre l’évoque clairement, qui vous saisit d’emblée avec le mélancolique « Masquerade », puis vous atomise immédiatement avec « Mask of Red Death ». Très vite, leur death/thrash metal mélodique vous interpelle et séduit. L’énergie, la rage, la technique et ce concept sombre rendent les divers morceaux dynamiques (« Children of the Night », « Test of Time » ou encore « Moonchild »). Le côté poétique est bien présent avec son univers cinématographique à l’instar d’« Oathbreaker » (single paru en 2022), où Jadran « Conan » Gonzalez, le hurleur et guitariste de la formation, s’en donnent à cœur joie à travers des textes inspirés et véritablement possédés.
Avec « Beyond the Grave », le death brutal et sans concession est de mise tout en n’oubliant pas cette influence thrash qui est omniprésente tout au long de l’album. L’ensemble est agrémenté d’un mur de guitares aux riffs acérés délivrés par Chase Becker et son frontman, Jadran « Conan » Gonzalez, qui vous transpercent littéralement les tympans. Quant au nouveau single, « Mind of Metal », il nous emmène dans l’univers lyrique de Tolkien, univers cher à la formation californienne. Des surprises il y en a aussi comme « Storm Of Strings », une reprise metal de l’artiste grec Yanni, lui-même inspiré des concertos du grand compositeur baroque Antonio Vivaldi et de ses fameuses « Quatre Saisons ». De la grande classe on vous dit, donc, avec de la technicité, sans oublier les racines ancrées dans le death et le thrash metal, le tout exécuté avec rage et finesse à travers les ténèbres. Au final, nous sommes face à un album virtuose de la part de ces Américains qui vous transportent littéralement. [Pascal Beaumont]
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