GRASPOP FESTIVAL 2022 : Live report @Dessel (BE) le 19/06/2022

Retour sur le célèbre festival belge de Metal au sens large qui s’est clôturé dimanche dernier avec une affiche très Classic Rock à Dessel pour cette édition 2022 malgré quelques annulations de dernière minute (Aerosmith, The Dead Daisies)… [Live report : texte et photos par Philippe Saintes]

Ce sont les Britanniques de Thunder qui ont eu l’honneur d’ouvrir la dernière journée de cette 25ème édition du Graspop Metal Meeting, l’un des festivals les plus courus d’Europe. Comme FM en 2019, on peut s’étonner que ce type de formation au pedigree impressionnant ne doit que se contenter de chauffer un public clairsemé et pas encore bien éveillé à une heure matinale. Le quintet londonien a néanmoins assuré efficacement en jouant deux titres du dernier album Dopamine (lire notre chronique ici), à savoir « Last One Out Turn Off The Lights » et « Western Sky », qui ont claqué comme des coups de fouet tandis que ceux du siècle précédent (« Low Life In High Places », « Backstreet Symphony », « Dirty Love ») ont gardé leur effarouchement d’alors. Thunder a planté ses banderilles avec application et détermination pour ne plus lâcher sa proie, et ce, quarante-cinq minutes durant. Un show très pro !

Thunder – Une valeur sûre

Sous chapiteau, les gamins de Dirty Honey originaires de L.A. ont prouvé que leur réputation flatteuse acquise au fil d’un album et demi (le « demi » en question étant l’EP éponyme de 2019) n’est nullement usurpée. Marc LaBelle, le chanteur-performer à la voix venant des tripes, n’hésitant pas à venir contre la balustrade de séparation pour venir faire chanter le public. Cette grande promesse du hard rock bluesy et mélodique s’est acquittée fort bien de sa tâche, sans flagornerie ni prétention. Dirty Honey, un grand groupe américain de demain que l’on espère voir bientôt en tête d’affiche !

Dirty Honey : nouvelle vague ?

Sur le même site, Wayward Sons, la formation de Toby Jepson (Little Angels), a également rempli son contrat. Les « Feel Good Hit », « Crush », « Don’t Wanna Go » ou « Joke‘s on You » ne manquent pas d’argument en live et les atouts dans le jeu de cette formation sont suffisamment redoutables pour leur permettre d’emporter la mise au final.

Wayward Sons – Agréablement convaincants

Fort d’une expérience contractée sur les routes au cours des cinq dernières années (si l’on ne tient pas compte de la pause covid), Tyler Bryant s’est forgé une puissance de feu diablement efficace grâce à son hard blues rock savamment orchestré. Le génial guitariste (avec sa Gibson dans le dos, sur la tête,…) et son gang de de Nashville ont déchargé, pendant trois quart d’heure, les impulsions électriques magiques et envoûtantes de leur répertoire.

Retour sur la scène principale où les Rival Sons emmenés par le charismatique Jay Buchanan ont enchaîné dix titres dont les moments les plus forts se nomment « Open My Eyes », « Electric Man », un version acoustique de « Shooting Stars » (Buchanan seul en scène), « Feral Roots » ou l’inédit « Nobody Wants To Die ».  Les Californiens ont mis le feu aux poudres avec une aisance déconcertante sur scène, et conquis une bonne partie du public surpris par tant de chaleur scénique. Jay, Scott, Mike, Dave et Todd ont ensuite pris le temps de signer des autographes une heure après la fin de leur set. La classe, tout simplement !

Rival Sons – Un foutu bon groupe

Au passage, mention très bien aussi pour les frapadingues et locaux d’Evil Invaders qui ont actionné le booster au milieu de l’après-midi afin de mettre la foule en ébullition… (lire notre récente interview du groupe belge à l’occasion de la sortie de leur dernier opus Shattering Reflection (Napalm Rec.)). Sur la scène numéro 2, les joyeux écossais d’Alestorm ont passé en revue leurs cantiques farfelus. Ils ont conquis les spectateurs enthousiastes et bons enfants tandis que les stage-divers ont enfin commencé leurs rondes infernales.

The Offspring n’est pas à proprement parler un groupe de hard au sens de sa définition convenue mais plutôt de punk. Il n’empêche que sa bonhommie naturelle et son goût de l’emphase valent bien d’autres nuisances en matière de décibelles tout comme ils nous incitent à ne pas faire tapisserie en leur présence. La fin justifiant l’intérêt, certains ont su y mettre les moyens en slammant au son des « Staring At The Sun », « Come Out And Play », « Pretty Fly » et « Self Esteem ».  Ah nostalgie, quand tu nous tiens…

The Offspring, version HD 4K sur écran géant

Autre grand moment du début de soirée Hard Rock, la prestation du maestro Alice Cooper et de sa bande. Ceux-ci ont livré une brillante démonstration de brutalité et de précision tout en affichant une évidente décontraction. La recette est connue mais elle fonctionne toujours. Des solos en pirouettes du trio Strauss-Roxie-Henriksen agrémentés des incantations de la star du gore toutes catégories, ont chauffé à blanc la plaine de Dessel. Outre le show (guillotines, confettis, ballons, poupées effrayantes, …) et les classiques, on note quelques surprises dans la setlist : un « Hey Stoopid » de derrière les fagots ou les plus étonnants « Bed Of Nails » (Trash) et « Roses On White Lace » (Raise Your Fist And Yell). Cooper et ses musiciens ne se sont fixés aucune limite sur scène et ont d’ailleurs pu donner le change à leurs fans. Et Alice va nous faire croire qu’avec l’accueil que lui a réservé le public belge, il va se ranger des voitures. À d’autres !

Alice Cooper – maître du gore à l’ancienne
Cooper et Nina Strauss – un duo qui assure

Pas d’artifices ni d’explosions pour Deep Purple en revanche. Les vétérans britanniques ont livré un concert sobre mais techniquement époustouflant, à l’image du petit nouveau, le guitariste Simon McBride. Le remplaçant temporaire (?) de Steve Morse a affiché de l’audace sur les morceau de bravoures de la légende du (hard) rock des 70’s et même sur le récent « No Need To Shout » joué pour la première fois en live. Ne manquant ni d’humour ni de virtuosité, l’Irlandais a été l’un des belles surprises du festival. On gardera aussi un excellent souvenir de la performance de ses prestigieux partenaires toujours capables d’offrir le meilleur et surtout de l’émotion à la pelle.

Le forfait d’Aerosmith pour d’obscures raisons mais aussi l’annulation en dernière minute du concert des Dead Daisies (que n’ont pu compenser les Deftones ou Sabaton) sont regrettables, sans quoi cette 25ème édition aurait sans nul doute été la meilleure de l’histoire du festival. Honte à eux qui se sont dégonflés ! Quoi qu’il en soit, les organisateurs du Graspop Metal Meeting peuvent appréhender l’avenir avec sérénité après deux années sabbatiques en raison de la pandémie. Qu’ils soient assurés de la loyauté incontestable et incontestée des 230.000 aficionados présents lors des quatre jours de ce dernier festival en date.

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