LORD BELIAL : Rapture

Rapture - LORD BELIAL
LORD BELIAL
Rapture
Black/death metal
Hammerheart Records

Parmi les formations scandinaves de renom faisant actuellement leur grand retour sur la scène black/death metal, voici le Seigneur suédois Belial. Au côté des Mörk Gryning, Unanimated ressuscité dernièrement, Sacramentum (nouvel album à venir !) ou des increvables Necrophobic, les frères Backelin tentent de réanimer des braises encore tièdes après leur période discographique moins palpitante chez Regain Records qui se conclut en 2008 par The Black Curse, suivi de plusieurs splits successifs du fait d’abord d’un problème auditif de son batteur Mike Backelin, puis d’un manque de motivation générale de ses membres… Après un dernier hiatus entre 2013 et 2015 voyant le départ de son bassiste Anders Backelin, Lord Belial s’est finalement remotivé et recentré autour des deux autres frères Backelin dès 2020. Et cette fois, le guitariste Niclas Andersson alias « Pepa » Vassago est de retour au bercail. Si durant ses multiples silences radio, nous avons eu droit aux ersatz Trident ou Death Tyrant qui étaient plus ou moins du Lord Belial il faut bien avouer, alors qu’en est-il à présent de ce neuvième opus studio des Suédois qui voit le jour avec un line-up resserré (exit le fréro Anders) ? Déjà, son titre d’album, Rapture, évoque en nous indéniablement inconsciemment le terrible Rapture de ses voisins finnois d’Impaled Nazarene. Bien entendu, aucun lien de parenté ici, et il ne faut jamais faire de comparaison hâtive ni d’amalgame, mais là c’est un bingo ! Lord Belial frappe fort dès la première salve « Legion », sans aucune intro, et aligne ainsi un tempo effréné à près de 300 bpm sans en démordre, avec toutefois quelques breaks puissants mais ô combien salvateurs. Idem sur le successeur et ravageur « On a Throne of Souls ».

L’excellent et écrasant « Rapture of Belial » illustre en cela les soudaines accélérations et décélérations de nos seigneurs suédois qui ont acquis un savoir-faire indéniable en plus ou moins trente-ans de carrière. Hormis deux ou trois titres plus orientés mid-tempo sur les dix que contient Rapture, on ressent donc d’emblée la rage du combo suédois qui a décidé de s’exprimer avec brutalité tout du long ici. Ces deux dernières années de pandémie leur ont permis d’aller puiser au plus profond de leur haine envers ses semblables et leur adoration pour le Malin (le très heavy « Evil Incarnate »). Mais alors, où est donc passé le black/death metal mélodique et atmosphérique qui faisait le charme de ses premières galettes comme Kiss The Goat ou Enter The Moonlight Gate au milieu des années 90 ? Il faut fouiller davantage au cœur de la bête, comme sur « Belie all Gods », avec ses orchestrations et passages plus atmosphériques tout aussi menaçants, ou bien sur « Alpha and Omega », pour y retrouver l’essence du Belial d’antan que l’on aime, même si les attaques frontales des frères Backelin ont toujours été aussi légion sur leurs albums.

Côté solo de guitare, les parties de Pepa Vassago ne sont pas en reste ici et là, même si elles sont plus timides. Rien de notable ou surprenant. Notre musicien et ex-Sacramentum (1998-2001) deviendrait-il fainéant en dehors de son projet éponyme avec lequel il a refait surface l’an passé avec Storm of Satan (accompagné du batteur Micke Backelin) publié en format K7 (Nuclear War Now! Productions) ? Côté paroles et growls assurés par l’autre guitariste Thomas Backelin, ils sont monstrueux et ont été très travaillés et mixés en studio, assurément. Par contre, point de suite lyrique autour de la saga de Lilith comme sur leur précédent opus The Black Curse où l’on avait droit encore à une invocation habitée envers la divinité qui hante en fil rouge les chansons de Lord Belial depuis ses débuts (« Lilith – Demonic Queen of the Black Light » sur Kiss The Goat, puis « Unholy Spell of Lilith » sur Enter The Moonlight Gate). Un joli retour quand même de la part de nos seigneurs suédois encore en belle forme en 2022, après quasiment trente ans dédiés à la cause du black/death metal scandinave. [Seigneur Fred]

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