Pour égayer nos longues soirées d’hiver à venir, Mayday Parade nous offre What it Means to Fall Apart, un septième album studio rafraichissant. Malgré leurs seize années d’activité, le combo américain originaire de Floride reste fidèle à lui-même et contribue à séduire les nouvelles générations avec ses morceaux ancrés dans l’époque actuelle. [Entretien avec Derek Sanders (chant) par Marie Gazal – Photo : DR]
Le septième album de Mayday Parade, What it Means to Fall Apart, est sorti le 19 novembre 2021. Comment avez-vous fait pour rester productifs en cette période étrange ?
Pour être honnête, c’était assez difficile au début. Les premiers mois de la pandémie, j’ai essayé de faire de la musique, mais sans succès… Tout semblait si bizarre. Personne ne savait ce qu’il allait se passer. Quelques mois après, on a commencé à se dire que c’était normal et qu’il fallait aller de l’avant. On était super limité dans ce qu’on pouvait faire. Mais au moins on a pu écrire de la musique et aller en studio pour enregistrer.
Ça n’était pas trop bizarre de ne pas pouvoir tourner à côté ?
En fait, on a presque passé deux ans sans jouer, ce qui est de loin la plus longue pause qu’on n’ait jamais faite en seize ans d’existence. C’était bizarre, c’est clair…
Comment avez-vous travaillé cette fois en studio ? J’ai cru comprendre que vous avez eu une approche différente de votre processus habituel...
On a un peu cassé le processus en différentes parties. D’habitude, on enregistrait tout l’album d’un coup. Pour celui-là, on a divisé le travail en trois-quatre sessions. On est allé en studio, on a enregistré quelques nouveaux morceaux à chaque fois jusqu’à ce qu’on ait assez de matière pour faire un album. C’était le plus grand changement avec le fait qu’on ait travaillé des choses à distance, alors que d’ordinaire, on joue ensemble quelque part, on écrit et on fait des démos… Là, c’était plutôt chacun travaille dans son coin et les idées font des allers-retours entre les membres du groupe.
Ces derniers temps, beaucoup de groupes sortent des albums dont les thèmes sont plus ou moins marqués par le Covid-19. Est-ce que ça a été votre cas pour vous ?
C’était une mauvaise période pour pas mal de personnes. Ces deux dernières années ont été une vraie bataille pour beaucoup. Et c’était le cas pour nous. Je pense que ça se ressent dans les morceaux : la douleur, la frustration… Mais tout n’est pas noir. J’essaie d’être plein d’espoir quant au futur et on essaie d’avancer. Il y a de beaux jours à venir et je pense que ça se ressent aussi sur notre nouveau disque.
Ça fait seize ans que vous êtes actifs maintenant sur la scène musicale. Comment décrirais-tu l’évolution de Mayday Parade depuis vos débuts ?
Beaucoup de choses sont restées les mêmes. On a commencé ce groupe parce qu’on aime jouer de la musique et qu’on voulait en faire pour gagner notre vie. Je pense que ce qui a changé c’est qu’on a une meilleure idée de notre identité et de ce qu’on veut en tant que groupe justement. Les premières années étaient plus difficiles, il nous a fallu un peu de temps pour établir ça et le comprendre. Les choses qu’on écoute ont un peu changé, notre style a changé aussi. Mais mon objectif, et je crois qu’il est partagé par tous dans le groupe, est de construire sur nos fondations, garder le noyau de Mayday Parade dans les morceaux. Les titres d’aujourd’hui auraient pu sortir dans nos premiers albums, mais on a aussi fait un pas en avant et expérimenté de nouvelles idées, de nouveaux sons, et on est sorti de notre zone de confort.
Vous parvenez encore à séduire des fans aujourd’hui. Est-ce que vos fans ont beaucoup changé ces dernières années ?
Beaucoup de gens ont grandi avec nous, depuis les premiers jours. On avait dix-neuf ans quand on a commencé ce groupe. Les premières années, je pense que nos fans étaient surtout des jeunes, des adolescents au lycée, de jeunes adultes. C’est aussi cool de voir ces gens grandir avec nous. La fanbase est devenue un peu plus âgée. Mais nous avons toujours ces nouveaux fans plus jeunes qui arrivent, qui voient et découvrent Mayday Parade sur internet à travers nos chansons, ou bien lors des concerts pour la première fois. C’est ce qui nous fait avancer, clairement.
Ce nouvel album studio des américains de Mayday Parade, What it Means to Fall Apart, apporte un peu de légèreté en cette fin d’année. Après seize ans d’existence, le groupe parvient à sortir un septième album de qualité, fidèle à son style. Malgré une période qui a marqué négativement beaucoup d’artistes, les thèmes abordés témoignent d’une volonté d’aller de l’avant sous le soleil de Floride. Le quintet de Tallahassee aborde ici sa nostalgie de leurs étés insouciants durant le Warped Tour avec le radiophonique « Kids of Summer », l’amour dans toutes ses difficultés dans « Bad At Love » et le besoin de profiter de ceux qu’on aime le plus possible sur « One For The Rocks And One For The Scary ». Le style reste sans surprise, avec des morceaux très entrainants et énergiques, à part quelques balades aux mélodies efficaces sur fond de guitare sèche (« Think of You »). Rafraîchissant, mais attention à ne pas s’enrhumer ! [Marie Gazal]
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