METALLICA
The gigs that never came

Alors que leur nouvel opus fait des ravages dans les charts, Metallica n’avait toujours annoncé de dates et surtout de tournée. Ainsi lorsque le groupe annonce sa venue en Europe pour quatre dates exceptionnelles, nous ne boudons pas notre plaisir en nous rendant pour deux d’entre elles. Ces dates prennent place dans la flambante neuve Royal Arena de Copenhague. En plus d’avoir la lourde tâche d’inaugurer les lieux le groupe inaugure aussi son nouveau système de billetterie qui fait débat a sein des fans les plus hardcore des Américains. Alors que les Meet & Greet étaient jusqu’à présent gratuits et soumis à un concours, les plus fortunés peuvent maintenant débourser la modique somme de 1 800 euros pour avoir sa photo au côté des Four Horsemen. Mais finalement, le plus intéressant restait le billet qui donnait accès au musée que le groupe a décidé de monter et qui retrace, à travers des goodies inestimables, l’histoire du groupe. Une expérience qui donne des frissons.

[Texte : Julien Meurot / Photos : Andrei Koulikov & Julien Meurot]

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Nous arrivons donc vers 16h30 à la salle afin de pénétrer dans l’antre. Il y a visiblement du retard, mais qu’a cela ne tienne : nous attendons dans le froid glacial du Danemark afin de pouvoir approcher des reliques ayant appartenu, entre autres, à Cliff Burton. Une fois à l’intérieur, les fans que nous sommes en prennent plein les yeux : si le musée en lui-même n’est pas très grand en terme du surface, les vitrines regorgent d’objets qui s’arracheraient à prix d’or sur eBay : tenues de clips, passes, disques d’or du groupe, knob, tout est là pour que nous y passions des heures ! Le buffet gastronomique et le bar mis à notre disposition sont vraiment excellents, mais le temps file et si nous voulons pourvoir profiter de la « early entrance » nous ne disposons que de 45 minutes. Les fans possédant un billet gradin sont avantagés, car ils peuvent rester jusqu’à la fermeture du musée, soit plus de 2h30 pour profiter du décorum. Et il y a vraiment de quoi faire, car outre les vitrines, on y retrouve des instruments des Mets mis à disposition, ce qui donne lieu a nombreux selfies et mises en situation amusantes. Malgré un prix élevé, l’expérience Whiplash est vraiment concluante.

Mais place maintenant au cœur de la soirée, la première vraie date e salle de l’ère Hardwired. Afin de se mettre en jambes, nous avions la possibilité de voter pour nos groupes danois préférés via le site de Metallica et c’est Hatesphere qui l’emporte pour ce soir. Malgré le fait de jouer à la maison, l’audience est si totalement dévouée aux Américains que le set de 30 minutes semble bien long pour beaucoup. Le groupe se donnera pourtant à fond en misant sur ses titres les plus efficaces. Dommage en revanche que la mise en son soit si approximative, faisant la part belle au chant et à la batterie. Une fois le set d’Hatersphere terminé, place a la dernière ligne droite et les fans attendent avec impatience que résonne « The Ecstasy Of Gold« . Fait surprenant chez Metallica, le groupe monte sur scène avec 15/20 minutes de retard, ce qui n’est pas habituel. Nous comprendrons bien vite pourquoi : dès les premières lignes de chant de « Hardwired« , James Hetfield est totalement à côté, sa voix totalement éraillée, comme s’il venait de se gargariser avec des tessons de bouteille. Il sue à grosses gouttes et comme on dit maintenant, « Il est dans le mal ». « Atlas, Rise! » ne sonne pas franchement mieux, et James Hetfield n’est pas le seul a sembler malade, Kirk Hammett semble lui aussi souffrant. Tant et si bien qu’à l’issu de « Now That We’re Dead« , le frontman se tourne vers son public pour lui demander s’il peut jeter l’éponge tant il est à bout de forces et qu’il chante mal. Comme un seul homme, la Royal Arena s’insurge et veut la fin de son concert, même si la performance n’est pas optimale. C’est donc dans une ambiance plus collaborative que se poursuit le concert, et cela pour deux raisons : les fans viennent du monde entier et la souffrance se lisant sur le visage de James Hetfield, ses fans le soutiennent dans ce qui sera un vrai chemin de croix pour le géant. Le concert reprend donc sur un nouveau titre, « Moth Into The Flame« , qui comme tous les extraits de Hardwired To Self Destruct passe très bien l’épreuve du live, les fans ayant déjà repérés lignes de chant et gimmicks possibles.
On se rend vite compte que la setlist sera écourtée ce soir. Ainsi, deux titres en feront les frais, « Halo On Fire » et « Sad But True« , trop difficiles à chanter pour ce soir. Sur « Master Of Puppets », les fans redoublent d’intensité à la demande de Mister Hetfield. La fin de la setlist étant bourrée de classiques, le groupe reçoit le soutien dont il a besoin. Finalement, au bout de 16 titres et un « Enter Sandman » achevé dans la souffrance, le groupe prend congé.

Dès le lendemain, nous apprendrons que la date suivante n’aura pas lieu et qu’il faudra attendre pour en avoir plus. Dans l’histoire du groupe, peu de dates ont été annulées, il devait donc s’agir d’un mal assez sérieux, ce qui donne à ce concert une saveur assez particulière (les fans malchanceux auront soit accès au concert que le groupe vient de d’annoncer dans cette même salle en septembre ou un remboursement simple). Autre chance : la tournée européenne, avec trois soirs en France !

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