PATENT : Obédience

Obédience - PATENT
PATENT
Obédience
Hardcore/Mathcore
Autoproduction

Repérée en première partie de groupes phares tels que Celeste, Nostromo, Karras, ou les furieux Blockheads (lire notre live report en 2022), la jeune, mais déjà expérimentée, formation orléanaise Patent avait démontrée qu’elle avait de l’énergie à revendre sur scène, à laquelle il manquait toutefois un peu de concision dans la structure de ses compositions qui appelait l’enregistrement d’un véritable album studio. Voilà qui est chose faite avec ce premier long effort Obédience. Une fois passée l’intro avec ses quelques samples à l’ambiance froide et angoissante (« The Beast »), la chanson-titre déboule sur une rythmique jumpy, quelque part entre les regrettés Textures (en moins mélodique) et Botch. Avouons qu’il y a pire comme influences !! Le chant double, assuré par la joyeuse paire Kévin/Rémi, en impose avec ses growls convaincants alors que les riffs de guitare d’Arthur relativement complexes s’avèrent particulièrement rentre-dedans. Les breaks, la répétition du riff principal, tout cela fait mal par où ça passe, et ça va faire mal en live à n’en pas douter, même s’il faut bien s’accrocher ici. Le niveau d’intensité ne retombe jamais ici, que ce soit sur « Moderne King » et ses quelques passages en blast beats, ou le très heavy, voire thrashy, « Constant Greed », ou bien encore le très punk « Between Selfshits ».

A la batterie, Chris alias « Mike » ne chôme pas derrière ses fûts, et cogne comme un sauvage. Son jeu est très costaud et varié, faisant presque passer un Lars Ulrich vieillissant pour un débutant. Chapeau l’artiste ! Car ce sera un vrai challenge physique de reproduire cela à chaque concert. Au passage, les cinq Français en ont même profité pour réenregistrer leur chanson éponyme, « Patent », qui figurait sur leur EP Insomnia (2017), en l’allongeant ici dans sa durée, mais en conservant cette énergie qui les caractérise. Pour finir, « Winnie The Fur » (un méchant clin d’œil à Winnie The Poe, autrement dit Winnie l’ourson, peut-être ?), avec ses quelques breaks et mélodies groove metal à la Devildriver, achève un premier album en béton, intense et sans concession. Doté d’une production sonore vraiment professionnelle et puissante, Obédience n’a rien à envier aux groupes actuels du genre, même s’il faut bien s’accrocher pour en décoder toute la subtilité notamment technique. Reste plus qu’à Patent de s’imposer sur scène dans l’Hexagone et ailleurs. A voir leur tournée française prévue cet automne, on se dit que c’est bien parti, alors souhaitons leur bon vent ! [Seigneur Fred]

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