Halloween approche à grands pas, mais bon, en France, cela tend à passer un peu de mode à vrai dire. Qu’importe, pourvu que la fête des morts soit folle ! Eh bien c’est un peu le leitmotiv de nos quatre morts-vivants de Sleazyz qui se moquent bien des modes actuelles avec son horror metal. Si vous ne connaissez pas encore cette sympathique légion de damnés fondée en 2003 du côté de St Ouen, puis basée à Troyes depuis 2018, Sleazyz, c’est comme si Rob Zombie avait eu un enfant illégitime avec les Misfits, et que ce bébé avait grandi sous la tutelle d’Alice Cooper. Alors maintenant, entrez dans leur nouvelle danse macabre pour découvrir à quoi ressemble un tel mélange de toutes ces inspirations musicales et visuelles. Croyez-nous, en la matière, ce Glitter Ghoulz From Hell saura vous satisfaire.
On commence l’album avec « Monster à Go Go », une piste fun et dansante avec en intro un bref extrait de dialogue d’un vieux film d’horreur… Un petit clin d’œil à Daddy Rob Zombie, sans aucun doute. Ce morceau est déjà une véritable invitation à une fête macabre. Les rythmes entraînants et les riffs de guitare percutants sont irrésistiblement accrocheurs. Il y a quelque chose de contagieux dans cette piste qui nous fait fredonner « Livin’ la vida loca » à chaque écoute, mais pourquoi ? L’énergie, la folie, et l’insouciance de cette chanson semblent étrangement familières, même au sein de l’univers sombre de l’horror metal. La vie est pleine de paradoxe…
En avançant dans l’écoute, on arrive petit à petit à discerner les différents ingrédients de cette bonne soupe à la grimace, et quelqu’un a eu la main lourde sur les Misfits, mais aussi Wednesday 13. On les ressent dans chaque musique du disque. Sleazyz semble rendre hommage aux pionniers du horror punk tout en y insufflant sa propre touche créative et surtout un tempo bien différent. Au passage, on apprécie la production sonore moderne signée Jean-Marc « Maz » Pinaud et Mathieu Bameulle au studio Sounbox qui dépoussière un peu le genre, gonflant les compos tout en conservant une certaine tradition.
En effet, sur ce quatrième méfait, on ne peut s’empêcher de penser que Sleazyz perpétue cette musique où s’entremêlent glam, sleaze, punk, et hard rock en général, avec une créativité et un respect pour les racines du genre. D’autres hits défilent comme si on jouait à la roulette russe dans une vieille fête foraine orchestrée par le Joker : « Halloween In Hollywood », « Necromancer » ou l’excellent « Voodo Dance ». A la deuxième guitare, Pandemonium Rodriguez n’hésite pas à apposer parfois un petit solo de guitare sur sa Gibson noire comme la nuit (« Life Will Never Be The Same »), alors que David Ripper se charge de la majorité des soli en prenant des poses comme dans le jeu vidéo culte Guitar Hero III : Legends of Rock. Leur nouveau batteur, Kevin Shadows, n’est pas en reste derrière ses fûts, tel un mort-vivant enragé dans Evil Dead.
Après cela, l’album continue à hanter nos esprits, et on a envie d’utiliser la fonction « repeat » à la fin du disque car il y a un goût de reviens-y. Il est clair que Sleazyz ne va pas révolutionner le genre mais c’est bien plus qu’un simple groupe de reprises. Ils sont les gardiens modernes de l’horror metal, prêts à écrire leur propre chapitre dans l’histoire du hard rock français et européen (ils chantent en anglais), tout en continuant la lignée sanglante laissée par leurs illustres « parents » musicaux, Rob Zombie et les Misfits. Le seul petit bémol réside dans le fait que les morceaux tendent à être assez répétitifs, ce qui diminue légèrement l’impact de l’album. Mais sur scène, c’est autre chose. Alors à quand maintenant Sleazyz live sur une grande scène du Hellfest ou du Motocultor, et non plus simplement en off des festivals ? Osez Sleazyz ! [Acha, avec la complicité de Seigneur Fred]
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