SUNBOMB : Du glam au heavy metal

Sunbomb est avant tout un projet qui a germé dans l’esprit de Serafino Perugino, président et directeur du label italien Frontiers Records, personnage très féru de l’alliance de deux légendes voire plus… Il a créé, supervisé et dirigé Sunbomb qui regroupe en son sein Tracii Guns (l.A. Guns) et Michael Sweet (Stryper) pour proposer un heavy metal bien ancré dans les eighties avec comme références Black Sabbath, Ozzy Osbourne, Dio, Judas Priest. De quoi vous mettre l’eau à la bouche cet été ! [Entretien avec Tracii Guns (guitares) par Pascal Beaumont/Laurent Machabanski – Photos : DR]


Vous nous proposez un deuxième opus Light Up the Sky qui fait suite à Evil And Divine paru en 2021, cette fois ci comment avez-vous abordez le processus de composition sachant que vous aviez déjà travaillé ensemble ?
La façon dont je fais les albums depuis le début de la pandémie consiste à écrire toutes les musiques. Ensuite, je les envoie à notre batteur Adam Hamilton. Il est présent sur tous mes albums, nous entretenons une bonne amitié que ce soit avec Sunbomb ou L.A. Guns. Quand il m’a renvoyé les retours de ses parties de batterie, j’ai terminé d’enregistrer tous les instruments. Lorsque ce fut terminé au niveau musical, alors j’ai transmis à Michael. Alexandro di Vecchio du label est le co-auteur avec Michael pour les textes. Ils ont écrit et travailler avec les enregistrements pourvoir s’il y avait matière à changer ou pas. Habituellement ils travaillent comme ça. C’est tout, c’est aussi simple que ça.

J’ai l’impression que pour toi c’est facile d’écrire que ce soit avec LA. Guns ou tous les autres projets auxquelles tu participes ?
Oui, encore une fois je crée les projets et je peux être tout seul. (rires) C’est comme ça que je fais les meilleures choses, seul. Peu importe sur quoi je travaille. Avec les courriels, ça me laisse le temps de réfléchir sur ce que j’ai envoyé, ce que j’ai enregistré et ce que j’ai écrit. Alors je reçois les commentaires en retour ce qui fait que tout le monde à sa chance de laisser les choses se dérouler en réfléchissant avec un petit peu plus de temps pour travailler. Quand les gens sont ensemble, tout le monde s’engueule. (rires). Du genre : « fais ceci, pas cela ! ». Je suis heureux de dire tout cela est enfin terminé et n’existe plus.

Mais comment travailles-tu avec Michael Sweet, vous êtes les deux principaux protagonistes, aidés par Adam Hamilton qui vous seconde aussi à la production en plus d’être batteur ?
Premièrement : Michael est littéralement fou ! (rires) Non, c’est une personne avec qui il est bon de travailler, il est sympa, il a énormément de vocabulaire pour la musique en général. La première fois que nous avons parlé de ce projet afin de travailler ensemble, c’était à la fin de l’année 2018. Je lui ai adressé trois chansons en lui disant que je composais un album solo. Je lui ai demandé s’il voulait chanter dessus. Il a répondu d’accord. Alors je lui ai dit que c’était notre projet maintenant. Il est très patient et je le suis aussi. J’ai tout fait pour qu’il soit prêt à travailler en lui fournissant tout le matériel adéquat. Afin de ne pas entendre sur le disque des couacs pendant l’enregistrement, j’ai tout préparé en amont. En fait, nous avons d’excellentes relations et j’adore vraiment travailler avec lui. Son enthousiasme est vraiment précieux, utile et passionnant. Il est excité quand je lui envoie de nouveaux morceaux, quand il enregistre les voix quand je l’écoute. Nous entretenons une très bonne amitié.

Light Up The Sky possède une sonorité très heavy metal et très européen d’une certaine manière. Finalement, c’est assez différent de L.A Guns. C’est quelque chose que tu avais envie de développer ?
Oui, j’adore. C’est un peu la même chose pour L.A. Guns. Cette formation est plus dans l’inspiration britannique comme Yardbirds, Led Zeppelin et tout ce qui est apparu à la fin des années soixante et au début des années soixante-dix. Sunbomb s’inspire de la nouvelle vague du heavy metal britannique des années 80/90. J’ai toujours été baigné par ce qui arrivait en Europe tel qu’Accept, Scorpions et plus tard il y a eu King Diamond, Mercyful Fate. Il y a tant de bons groupes qui viennent d’Europe. Durant toute ma vie il y a l’influence américaine prédominante et naturelle que j’ai et que je mets vraiment beaucoup en valeur dans les morceaux quand j’écris dans le style Van Halen ou Aerosmith. Ce sont des groupes que j’adore vraiment. Aerosmith est la suite logique des Yardbirds qui les ont influencés en fin de compte. Ils transmettent tellement cette influence britannique que j’ai depuis que j’écoute du rock et il y a aussi ce côté new wave of bristish heavy metal comme Iron Maiden, Def Leppard, Saxon… Ce sont parmi mes racines et on les retrouve évidement dans mes compositions.

Tu enregistres en studio, tu es à la fois producteur, tu joues aussi de la basse et de la guitare. Tu es donc très polyvalent. Est-ce que ce n’est pas un peu compliqué de tout gérer en même temps ?
Non, c’est ce que j’aime le plus faire, c’est de voir comment la basse et la guitare vont fusionner ensemble. Un titre où je fais la rythmique à la guitare et ensuite j’enregistre la basse, j’essaie de garder cela de manière très simple afin que ça colle avec les riffs de guitare, juste direct. Je ne fais pas cela avec L.A. Guns. car Johnny Martin est un vrai bassiste. Les choses sur les disques de Sunbomb sont très solides aussi mais différentes. Je joue seul donc c’est la synchro qui est biologique. J’adore. C’est d’une certaine manière un défi dans le sens où tu as la malédiction du bras quand tu joues quelque chose de rapide pendant dix minutes ou quinze minutes, tu souffres. Je le ressens et je dois faire un break de cinq minutes à cause de mon bras, mais en dehors de ça j’adore jouer de la basse et développer ce gros son de la basse.

Tu as choisi deux titres « Unbreakable » et « Steel Hearts » pour présenter ce nouveau disque. Penses-que c’était la meilleure façon de faire découvrir Light Up The Sky ?
Je n’ai pas choisi ces titres, je ne travaille pas avec les gens de Frontiers. Ils font ce que bon leur semble. Ces deux titres sont totalement différents du reste de l’opus. De mon point de vue ce sont les plus intéressants car ils sortent un peu du lot par leur singularité. En tous les cas, pour ma part. Je ne sais pas quand je conçois des morceaux et spécifiquement maintenant, je ne pense pas vraiment au single et comment va tout cela va être géré par le marketing parce que la musique est ce qu’elle est, elle parle au public. Je le vois quand ils sortent les titres qu’ils touchent et atteignent les gens. C’est eux qui décident s’ils aiment ou pas. Ce n’est pas pour formater quelque chose ou un son qui s’apparenterait à du metal. On laisse ça aux jeunes. Pour ma part il s’agit d’être authentique et recréer un son de la fin des années soixante-dix ou du début des années quatre-vingt comme tu l’as mentionné avec le metal européen. Cela inclut bien évidement Black Sabbath. En fait ils font ce qu’ils ont envie de faire, et je fais ce que j’ai envie de faire. Ça marche très bien pour tout le monde.

Avez-vous prévu la captation vidéo d’un nouveau single ?
A priori non. Lors du premier album, je vivais au Danemark la plupart du temps. Je suis allé en studio et j’ai filmé deux morceaux que nous jouions, Michael a fait la même chose où ils vivaient. Il a fait les vidéos en mélangeant nos vidéos avec de très beaux thèmes. Frontiers Records ne l’a pas suggéré pour ce nouveau disque. Moi et Michael sommes éloignés, je vis sur la côte ouest américaine et lui sur la côte est. C’est donc difficile pour nous car nous nous voyons peut-être une fois par an. Un jour en tout et pour tout.

Je suis aussi impressionné par tes parties de guitares mais aussi le chant de Michael qui est très agressif. Est-ce que c’est quelque chose à propos de laquelle vous avez communiqué en amont, cette façon d’aborder les parties vocales ?
C’est la chose magique et le respect que nous avons chacun d’entre nous. Je crée mes propres morceaux, je ne vais pas m’imposer des limites, il va être excité et ne pas se fixer des limites non plus et je serai dans le même état d’esprit. Je ne donne aucune direction à Michael. Jamais, parce qu’il prouve lui-même année après année avec plus de quarante ans de carrière qu’il va toujours donner le meilleur. Je crois vraiment qu’il est le meilleur chanteur lyrique. Je suis honoré de travailler avec lui. C’est assez simple.

L.A. Guns reste ton groupe principal et il s’apprête à sortir un album l’année prochaine. Est-ce que tu es conscient que tu as beaucoup de fans français qui t’écoutent depuis des années ?
Oui, je sais et nous avons souvent trop peu joué en Europe. Nous avions une grande tournée de prévue en mai 2020 mais la pandémie a frappé et nous avons dû l’annuler à trois reprises. À la fin, quand les choses sont devenues plus claires, nous devions jouer trois grands festivals et donner vingt shows à travers toute l’Europe mais cinq ont été annulés. Le fait de juste perdre ces quelques concerts a généré un risque économique notamment en Angleterre, le prix des hôtels, de l’essence, le prix du transport, c’était devenu trop cher. Nous recherchons à revenir en Europe, et en France, définitivement. On reviendra en 2025 avec notre nouvelle sortie de L.A Guns. Le nouvel album est presque terminé et il sortira mi-mars 2025. Nous ferons une plus grosse tournée mondiale que nous avions faite ces deux dernières années. C’est certain. Durant ces deux années, nous sommes restés aux USA…

Tu reviens d’une longue tournée en ouverture de KK’s Priest aux USA qui s’est déroulée du 7 au 24 mars 2024. As-tu apprécié de jouer au côté d’une légende du metal comme KK Downing ?
C’était très bien, il y avait aussi Burning Witches. KK Downing attire un type de public metal, je ne l’avais pas vu depuis longtemps. C’est une meute qui se déplace, le public est plus vieux mais toujours enthousiaste. Son nouveau combo KK’s Priest est incroyable. Il a la possibilité d’avoir les meilleurs musiciens pour l’accompagner. Tim « Ripper » Owens est vraiment un dieu du metal. C’est drôle on parlait de l’Europe, nous avons fait justement une tournée en Angleterre, tout l’équipe voulait vraiment aller jouer en Europe pour jouer, nous avons fait quelques dates fin 2020. Mais on devrait revenir avec Tom Keifer de Cinderella en fin d’année…

Pour conclure, as-tu envie de rajouter quelque chose à propos de Sunbomb qui te parait important ?
Je dirais si tu es un fan de Black Sabbath, Judas Priest, de groupes de stoner du début des années quatre-vingt, alors tu aimeras ce disque très authentique et fait avec beaucoup d’amour et d’attention. Cela sonne comme cela le devrait, nous ne revenons pas en arrière vers une forme de pop metal, c’est une collection de titres des années quatre-vingt. C’est beau et plus personne ne fait ce genre de musique maintenant. Nous espérons combler ce vide et si nous n’arrivons pas à le combler, nous serons tout de même satisfait car on adore nous-même ce nouvel album.

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