SVALBARD : The Weight Of The Mask

The Weight Of The Mask - SVALBARD
SVALBARD
The Weight Of The Mask
Metalcore/shoegaze
Nuclear Blast

Défini tantôt comme un groupe de hardcore, voire crustcore, ou bien de black/death metal, Svalbard se moque cependant bien des étiquettes musicales. Et quand on interroge sa chanteuse/guitariste Serena Cherry au sujet de son éventuelle connexion avec la scène hardcore anglaise, elle répond qu’elle y est étrangère et n’en fait pas partie. Pourtant, il y a quelque chose à la fois de hardcore, de mélodique mais aussi bien entendu une base metal et divers éléments shoegaze et post machin choses…, comme par exemple sur le musclé « Eternal Spirits » avec son refrain en chant clair, presque naïf, qui apporte un peu de douceur dans ce monde de brutes. Les influences blackgaze sont réellement palpables, également dans les harmonies de guitares très travaillées sur lesquelles la chanteuse assure superbement les leads. On pense alors à du Harakiri For The Sky, en plus rythmé et c’est là que les influences punk/hardcore bien speed et directes font leur effet (notamment en live), s’accordant sur ces structures de morceaux finalement plutôt metal mais aux sonorités post hardcore.

La mélodie n’est donc pas en reste, avec de réguliers passages en chant clair réussis, comme également sur « Defiance » ou le planant « How To Swim Down » dont la voix de Serena rappelle étrangement une autre grande chanteuse britannique : Annie Lennox (Eurythmics). N’oublions pas néanmoins le propos ici qui prime sur l’emballage car les paroles de sa jolie et déterminée frontwoman abordent des sujets tabous de nos sociétés modernes difficiles à aborder, la musique aidant à cela, et qui risquent d’en surprendre plus d’un, si tentez que l’on prenne le temps de se pencher sur les textes profonds et sensibles de The Weight Of The Mask… La parolière londonienne aborde ainsi la dépression, l’isolement mental et social, comment refaire surface après des moments de souffrance mentale que l’on essaie de masquer au quotidien pour faire semblant que tout va bien, madame la marquise. On répond alors un banal « ça va » au travail par exemple à la question « tu vas bien ? » alors que tout va finalement mal… (la chanson « Faking It »).

D’autres jolies plages ponctuent ce The Weight Of The Mask qui s’avère relativement très heavy et in your face dans l’ensemble, comme par exemple sur le mélancolique « November » ou bien de nouveau « How To Swim Down » avec son vidéo clip réussi à la Hayao Miyazaki (Serena est fan de jeux vidéo et de mangas). Mais à la fin de ce quatrième album des Anglais, malgré quelques respirations, on reprochera une certaine redondance dans les riffs de guitare qui peuvent finir par lasser, et cet emploi systématique de growls/chants clairs entre Serena et l’autre guitariste Liam qui peut devenir un peu trop prévisible par moment. N’empêche qu’il se passe sérieusement quelque chose outre-Manche depuis quelques années avec toute une nouvelle génération de groupes britanniques qui émergent de l’underground britannique, que ce soit du thrash avec Sylosis, du thrash crossover comme les sales gosses de Southampton ou bien Overpower (tiens donc, originaires eux aussi de Bristol comme Svalbard), ou encore les terribles Venom Prison que l’on adore (en couverture de notre magazine de janv. 2022), menée également par une chanteuse, Larissa Stupar, tout aussi déterminée et imposante sur scène que notre belle rousse ici. Alors souhaitons bonne chance à nos voisins anglais qui sont en train de faire bouger les choses sur les scèness metal et hardcore, quoi qu’on en dise ! [Seigneur Fred]

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