WESENWILLE : A Material God

WESENWILLE
A Material God
Black Metal
Les Acteurs de l’Ombre Prod.

Sincèrement, rares sont les nouvelles formations Black Metal qui nous font encore hérisser les poils en 2021… Pourtant, ce surprenant duo hollandais originaire d’Utrecht y réussit avec brio grâce à son excellent second opus baptisé A Material God. Réunissant les artistes Ruben Schmidt (guitare, basse, chant) et David Schermann (batterie) déjà expérimentés sur la scène Métal du plat pays, Wesenwille insuffle un certain vent de fraîcheur dans son Black féroce à l’approche sociologique.

Si le terme Wesenwille peut sembler à première vue éloigné des sphères Black Metal, le groupe possède une approche lyrique pour le moins originale mais qui colle parfaitement au caractère misanthropique du genre finalement : « Wessenwille s’inspire du concept inventé par le sociologue allemand Ferdinand Tönnies pour décrire la « volonté naturelle » nous confie son chanteur quant à l’origine du mot. « Équilibré par son opposé « Kürwille » plus égocentrique, Tönnies déclare que ces deux types de volonté déterminent les formes de communauté ou de société dans lesquelles les humains vivent. Nos thèmes lyriques se concentrent généralement sur des aspects des interactions humaines dans notre époque moderne ».  Voilà une perspective lyrique intellectuelle et plutôt originale dénonçant ici notre uniformisation dans nos sociétés contemporaines où l’individu est effacé au profit du groupe dont il fait alors partie, oubliant ses désirs et volontés pour s’épanouir en tant qu’individu.

Musicalement, nos Bataves n’en sont pas à leurs premiers faits d’armes et cela s’entend nettement sur ce très solide A Material God produit aux petits oignons par JB van der Wal (Dool, Lugubre, ex-Aborted) et à la performance technique maîtrisée : « Tu nous connais peut-être déjà par nos différentes œuvres avec des groupes comme Glorior Belli (live), Verwoerd, Wrang (live), Graf Hammer et Verval entre autres… » lorsque l’on fait davantage connaissance avec ses membres forts de leur background.

Les neuf compositions de ce nouvel album nous convainquent donc totalement, que ce soit au niveau technique, vocal (les screams rappelant ceux d’Ihsahn), tout en variant les ambiances (le mélancolique « Ruin », ou « The Descent », qui, une fois passé son sample narratif en intro, les guitares aux riffs dissonants vous attaquent alors que la batterie pilonne). On pense souvent à la furie d’Emperor à ses débuts mais sans aucun clavier paradoxalement : « Anthems to the Welkin at Dusk et IX: Equilibrium sont des albums qui ont pu influencer II: A Material God. On a certainement écouté ces albums en découvrant le Métal extrême à l’adolescence. Cependant, nous n’essayons pas vraiment d’incorporer consciemment les influences d’Emperor, mais tu n’es pas le premier à faire la comparaison musicale avec Wesenwille, donc il doit y avoir du vrai ! (sourires) ». [Seigneur Fred]

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