Amateurs des premiers Katatonia et de doom metal scandinave old school, c’est avec plaisir que nous vous suggérons cette petite perle finlandaise : Asphodelus. Formée en 2016 à Hamina sur les cendres d’un ancien combo (Cemetery Fog), elle s’est désormais établie dans la capitale d’Helsinki avec la ferme intention de percer parmi la riche scène metal scandinave. Si Asphodelus ne sort là que son second opus, il possède toutefois ce petit plus qui vous séduira à l’approche de l’automne… [Entretien avec le groupe complet par Seigneur Fred – Photos : DR]

La plupart des membres d’Asphodelus viennent de Hamina (Kymenlaakso) près de la mer Baltique en Finlande, mais vous avez déménagé à Helsinki plus tard. Pourquoi ? Peut-être à cause de la proximité avec la Russie qui est en guerre ? Pour bénéficier de plus d’opportunités pour le groupe de jouer en live, partir en tourner, et avoir plus de visibilité sur la scène scandinave ?
Nous avons déménagé à Helsinki il y a huit ans maintenant, et nous rendons encore régulièrement visite à nos parents à Hamina. La raison du déménagement n’est pas si dramatique, nous avons juste déménagé pour les opportunités professionnelles et culturelles qu’offre Helsinki (emplois, scène musicale). La guerre ne se ressent pas plus à Hamina qu’à Helsinki, mais c’est principalement dans la hausse du coût de la vie que ça se sent au quotidien.
A présent, parlons de votre second album. Est-il vrai que Sculpting From Time a été inspiré par la mer et ses remous ? S’agit-il d’un concept album faisant suite au précédent Stygian Dreams dont l’artwork représentait des sirènes sur un rocher au bord de la mer ?
Non, ce n’est pas un album concept, bien qu’il y ait des thèmes communs dans les chansons, comme la discorde et les luttes. Et bien que la mer Baltique et les lacs finlandais nous entourent et nous inspirent, ils ne sont pas l’objectif principal. Ce n’était qu’un texte promotionnel, et non un lien avec notre précédent disque Stygian Dreams.

Selon vous, quelles sont les principales évolutions musicales entre Stygian Dreams et le nouveau Sculpting From Time ? La pandémie de covid-19 vous a-t-elle donné plus de temps pour développer des idées de chansons (riffs, paroles), et l’expérience du premier album vous a-t-elle aidés à devenir de meilleurs compositeurs ?
Nos compétences en écriture de chansons ont définitivement fait un bond en avant pendant cette période, oui, et beaucoup de réflexion a été consacrée à l’arrangement des chansons et aux mélodies. On est donc arrivé en studio bien mieux préparés, en comparaisons à Stygian Dreams, où Jari (Ndlr : Jari Filppu) a conçu les mélodies de guitare principale à peu près sur le moment en studio sans aucune réflexion. (rires) Cependant, le covid ne nous a pas donné plus de temps libre.
Il y a un grand travail mélodique des guitares car vous êtes trois à en jouer, et les growls dépressifs de Jari sont vraiment poignants. Tous ces éléments me rappellent les tout premiers enregistrements de Katatonia (de Dance of December Souls à l’EP Sounds of Decay avec Mikael Åkerfeldt/Opeth), les débuts de Tiamat, et un peu My Dying Bride aussi… Ces artistes sont-ils des influences pour vous ?
Ces groupes que tu as mentionnés sont des influences, tout à fait. Aussi tout le catalogue chez le label Peaceville Records on va dire, et puis le death metal mélodique en général, un peu de black metal, certains groupes grecs aussi… Nous puisons notre inspiration dans de nombreuses sources, tu sais.
Personnellement, préférez-vous le doom metal lyrique britannique (My Dying Bride, Paradise Lost…) ou les groupes de doom/death metal scandinaves en général (Candlemass, Katatonia, Shades of Despair, God Forsaken, October Tide, Swallow The Sun, old Amorphis…) ?
C’est un choix difficile à faire, car les scènes sont à peu près aussi bonnes les unes que les autres, et il y a des arguments pour les deux… Les paroles de My Dying Bride ressemblent à de la poésie puissante, tandis que les groupes scandinaves sont époustouflants par la façon dont ils manient leurs instruments pour créer leur propre ambiance.
Parfois, on peut entendre des claviers avec de légers effets tubulaires. Ils confèrent une ambiance particulière (comme sur le morceau « Where Sirens Wept » par exemple). D’où vient cette idée ? En studio peut-être ? Avez-vous été inspiré par « Tubular Bells » de Mike Oldfield sur la célèbre bande originale du film d’horreur L’Exorciste ? (sourires)
Nous venions d’écouter les chansons ensemble et Tomi Pekkola a disposé les synthés dessus à sa façon. Nous ne suivions aucune inspiration distincte, c’était juste comme si les chansons faisaient appel à des synthés comme sur cette chanson-là en particulier. Écouter ses propres chansons peut être obsédant, mais aussi précieux car les chansons elles-mêmes vous disent ce qui leur manque.
J’adore l’interlude « The Moon In Pisces » à la fin du nouvel album qui s’enchaîne avec grâce avec le dernier morceau « Sculpting The Time ». Qui est donc cette sirène que l’on peut entendre furtviement sur les quelques parties de guitare classique ?
(rires) C’est Rosanna Mantila du groupe Ajastaika. C’est une grande chanteuse et aussi quelqu’un de très professionnel.
Que souhaitez-vous ajouter à propos de ce nouvel album pour le public français ?
Vous pouvez trouver l’album chez Hammerheart Records, Napalm Records, Season of Mist et dans de nombreux autres disquaires. Vous pouvez donc consulter et précommander l’album ! Nous espérons que vous aimerez.
Peut-on espérer vous voir bientôt en live ? Peut-être dans les festivals l’été prochain ? Ou bien vous détestez vous produire dans les festivals d’été et que ce n’est pas votre tasse de thé de jouer du doom metal en plein soleil pendant la journée… (sourires)
Ce serait un truc de malade de pouvoir jouer en France, été ou pas ! Si vous souhaitez vous impliquer, contactez-nous par e-mail à asphodelusdoom@hotmail.com.
Merci pour l’interview, content que l’album vous ait plu et j’espère qu’on se verra bientôt en France !
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