BENIGHTED : Ekbom

Ekbom - BENIGHTED
BENIGHTED
Ekbom
Brutal death metal/grindcore
Season of Mist

On ne vous présente plus Benighted, fer de lance du brutal death metal à la française. Alors rentrons sans plus attendre dans le vif du sujet : Ekbom. Mais qu’est-ce donc « ekbom », vous dites-vous ? Rien à voir avec le sébum sur les peaux dont celles grasses de nos jeunes ados, non, il s’agit d’un mal-être psychiatrique consistant grosso modo en une schizophrénie liée aux insectes et leur présence obsessionnelle sous votre peau, mais dans votre esprit. On n’est alors malheureusement pas tout seul dans sa tête. Et ça, notre ami growler à ses heures perdues, Julien Truchan, infirmier en psychiatrie de métier, sait de quoi il parle, et vous l’expliquerait mieux que nous… Restons alors focus sur la musique et les paroles, avant que l’on en fasse une obsession. Quid de cette douzième boucherie sonore de nos amis stéphanois ?

Avec désormais un seul guitariste (Emmanuel Dalle) au sein du quatuor stéphanois, Benighted fait toujours le boulot après plus de vingt-cinq ans d’activité et de brutalité sonore. Passé une intro dark et angoissante (« Prodrome »), très rapidement Ekbom nous éclate les tympans pour les faire saigner, quitte à avoir des cicatrices à vie (« Scars »). Ça va très vite, et en 3’15, tout est plié. Ses guitares font très mal, et le chant éructé de Julien est tout simplement énorme (growls d’ogres, screams de porcins égorgés…). Des breaks monstrueux, avec même déjà de rares mosh parts (les influences hardcore/grindcore sont toujours au rdv), et un piano glaçant parachèvent cette première véritable chanson. C’est malsain, mais déjà on en redemande ! Les petits samples intégrés avec parcimonie ici et là ponctuent les morceaux apportant une réelle ambiance encore plus malsaine (« Morgue », « Mother Earth, Mother Whore » sonnant presque black metal, comme à leurs tout débuts). Puis on se délecte d’une rare chanson hurlée en français (« Le Vice Des Entrailles »), alors que plus loin, on reprend tous en chœur le refrain de la chanson-titre (« Ekbom »). Les décibels pleuvent, chaque seconde est une baffe monumentale (« Metastasis »).

Les bpm atteignent des sommets au niveau du rythme, le compteur s’affole, leur serial drummer Kévin Paradis allant même jusqu’à 402 bpm sur « Nothing Left To Fear », à peine le temps d’apprécier le duo inédit avec le chanteur Oliver Rae Aleron des Canadiens d’Archspire (ici coiffés au poteau) avec lesquels ils ont passé des soirées bien arrosés en 2023 dans le tour bus… Autre featuring détonnant, la présence de Xav des terribles et respectueux vétérans de Blockheads sur « Fame Of The Grotesque » pour un résultat grind 100% français dantesque !

Annihilant toute concurrence, Ekbom est tout bonnement une pure boucherie death/grind, faisant désormais référence en matière de pur massacre sonique et sonore, mais dans le bon sens du terme, bien sûr, jouissif et totalement maîtrisé. The French brutal touch ! [Seigneur Fred]

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