Deux années seulement après leur premier album autoproduit The Cause of Shipwreck, Blackbriar revient sur le devant de la scène avec un second opus intitulé A Dark Euphony, une épopée digne des grands romans de fantasy. Sans surprise, la formation néerlandaise tente de nous enchanter en proposant des compositions majestueuses et grandioses à l’instar des grands orchestres symphoniques (et ce, dès l’intro de l’album sur « An Unwelcome Guest »). In fine, peu de nouveauté se dégage de cette sombre euphonie. Amateurs de nouvelles sensations, vous passerez donc votre chemin. Toutefois, il est impossible de pas ne pas frissonner à l’écoute de « Spirit of Forgetfulness ». Entraînante et rythmée, on se laisse prendre naïvement au jeu de cette chanson. La guitare y fait figure de leader efficace faisant son petit effet. À l’opposé, le single « Crimson Faces » possède une rythmique basée sur le jeu de la batterie et soutenue par la guitare. Sur « Far Distant Land » ou le magnifique « Cicada », on ne peut s’empêcher de songer à de vastes paysages, des étendues vertes à perte de vue, et des bois enchantés de magie et de féérie.
De manière générale, la jolie voix de la chanteuse Zoca Cock demeure plutôt un écho subtil qu’un élément central bien affirmé, quelque part entre Tori Amos et Amy Lee, en bien moins puissante cependant. Volontaire ou non, cet aspect lyrique peut déplaire à certains auditeurs. Mais il n’est nul doute que les échos et murmures rendent les morceaux plus « religieux » ici, et leur octroient une aura mystique tout à fait unique. « Thumbelina » et « Forever and A Day » sont les titres les plus démonstratifs des capacités musicales du groupe néerlandais. Avec ce nouvel opus, Blackbriar, qui existe depuis 2012 mine de rien, tente un peu plus de s’affirmer sur sa scène nationale, une terre fertile et natale du metal symphonique (Within Temptation, Epica, feu After forever, Delain, Stream of Passion, Nemesea), mais aussi européenne et internationale grâce désormais au label allemand Nuclear Blast. A Dark Euphony repose sur un travail orchestral et majestueux qui s’inscrit dans le genre opéra metal, sans pour autant procurer un effet de surprise comme ce fût le cas sur l’excellent EP Fractured Fairytales. [Louise Guillon]
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