A la première vue de la chanteuse Liz Selfish, on s’attendrait musicalement à du Lady Gaga ou du Shakira, mais pas à du hardcore/grindcore crossover qui envoie du steak !! L’habit de ne fait pas toujours le moine. Avec ses growls que la frontwoman éructe au micro, la surprise est de taille, même si ce genre de combos devient légion, il faut bien l’avouer, ces derniers temps au pays de l’Oncle Sam, mais aussi ailleurs dans le monde ! Bienvenue donc dans le monde de Brat (« morveux/se » en anglais), fait d’un emballage rose bonbon (son logo, le lay out du disque), de riffs de guitares bien gras (certains membres dont le batteur Dustin travaillent dans la restauration, d’où le clin d’œil sympathique sur leur vidéo du titre « Hesitation Wound ») et de mosh parts endiablées, et ces fameux growls à faire pâlir Randy Blythe (Lamb of God) ou un Glen Benton (Deicide) des mauvais jours… Rien de très original, vous dites-vous ? Et pourtant il y a un vent de fraîcheur en provenance de La Nouvelle-Olrléans qui souffle bel et bien ici sur ce premier effort longue durée.
Simple, direct (le frontal « Ego Death » bien grindcore en ouverture), sans fioritures, avec des paroles pas si débiles que ça (messages sociétaux sur l’inclusion, la différence, la pression sociale dans notre société de consommation) mais aussi parfois d’inspiration horreur/thriller psychologique (« Hesitation Wound », « Truncheon ») que le guitariste Brenner a puisé chez Stephen King, pas le temps donc de s’ennuyer ici. Et quand on gratte un peu le vernis , on découvre un véritable hardcore crossover fun et groovy, fait de diverses influences apportées par ses quatre membres : power violence, death metal, grindcore, crustcore, et punk/hardcore bien sûr. Dommage par contre que l’on ne retrouve pas ici le single « Chain Pain » paru il y a trois ans, et qui les fit remarquer sur la toile. Après l’émergence de tout un tas de combos à chanteuse comme Gel ou Escuela Grind apparus dernièrement sur la scène hardcore/grindcore américaine, voici donc Brat : la nouvelle sensation à ne pas manquer ce printemps.
Volontairement aguicheur et bimbo, que ce soit sur scène (avec des samples de dance music des années 90/2000 en interludes) ou disque, Liz Selfish (rien que le pseudo est une blague en soi), mène la danse avec ces brutes de compagnons. Elle ose sans se prendre la tête, voulant fédérer plutôt que de diviser les gens, en prônant ici l’inclusion, le tout dans un esprit fun et « do it your self ». Des revendications sociales et politiques se font donc quand même entendre sur certains morceaux ironiques ou plus sérieux (la chanson-titre « Social Grace ») ! Et ça tombe bien, dans le hardcore ou le grind, c’est le medium idéal pour faire réagir les gens tout en bougeant dans le pit. Brat risque de faire un malheur en Europe où on les attend de pieds fermes. [Seigneur Fred]
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