Quitter un groupe n’est jamais une chose facile… On sort de sa zone de confort mais c’est aussi l’occasion de trouver sa voie, et s’épanouir personnellement et artistiquement en toute liberté. Pour le cas de la chanteuse néerlandaise, c’est aujourd’hui une évidence. Charlotte Wessels débordant d’une telle créativité, son départ de Delain fut clairement un mal pour un bien à l’écoute de son chef d’œuvre solo intitulé The Obsession. [Entretien avec Charlotte Wessels (chants) par Seigneur Fred – Photos : DR]
Bonjour Charlotte ! On te suit depuis longtemps. Personnellement, on s’est rencontré il y a longtemps à tes tous débuts à Paris avec Delain en 2008, après ton tout premier groupe (Ndlr : Elysium). Je suis donc un grand fan depuis un bail. C’est drôle car cette semaine Ndlr : ), j’interviewe que des artistes/groupes néerlandais : toi, God Dethroned, Severe Torture…
Ah, cool ! Chouette, une semaine néerlandaise ! (sourires)
Tu es la plus soft, on va dire, des trois dans le genre metal parmi eux…
C’est pas grave, c’est ok, ça ne me dérange pas. (sourires)
Mais il faut dire que tu es capable de toute faire, tu es une artiste versatile, très diversifiée dans ton approche et ton passé musical : jazz, musique classique, pop/rock gothic, metal…
Merci…
Comment te sens-tu quelques mois avant la sortie de ton troisième album The Obsession ?
Je suis excitée, remplie d’attentes. C’est intéressant car les premières interviews viennent de commencer et je commence donc déjà à avoir les premières réactions sur l’album de ceux qui ont déjà pu l’écouter en entier (Ndlr : sous entendu comme nous). Pareil, je commence à voir les réponses sur internet mais des fans à propos des premiers singles, car C’est très intéressant de recevoir les avis. Je n’en peux plus d’attendre. Vivement que le mois de septembre arrive ! (sourires)
Ce nouvel album est vraiment très haut, très fort et riche en émotions. Il est même presque sophistiqué, non pas dans le sens où toi tu es sophistiquée, mais disons qu’il y a plein de choses, de nombreux éléments à différents niveaux, c’est très travaillé, la musique, les vidéos, l’esthétique, les arrangements. C’est du très haut niveau.
Merci… (Ndlr : d’un air intimidé)
A tes débuts en solo après Delain, tu avais lancé un crowdfunding sur internet (Patreon). Pour ce troisième véritable album, as-tu bénéficié de plus de moyens notamment de la part du label car tes premiers singles et leurs vidéos sont toujours très travaillées esthétiquement et forment un tout avec ta musique ?
Ouais, Napalm Records est super solidaire et aidant, mais on peut aussi faire plus de choses grâce à cet appel aux dons sur Patreon, en effet. Grâce à cela, j’ai pu financer moi-même et réaliser l’album et faire donc bien plus de choses. C’est une position géniale, et suis très reconnaissant pour cela envers les fans qui m’ont aidé. Je suis donc parti avec de bonnes bases quand j’ai commencé les démos, et je n’avais pas trop de pression du label. Maintenant, tout cela est lancé, c’est génial, je suis impatiente de connaître la suite et l’accueil de l’album.
Patreon et internet t’ont permis de te lancer dans ta nouvelle carrière, finalement, après ton départ de Delain ?
Définitivement, oui. Je n’aurai pas été capable de faire tout ça sans ces dons reçus. J’avais plein de choses déjà prêtes avant la pandémie, après ça m’a donc permis de continuer pendant la crise, à maquetter, je pleurais, tu sais, parfois à la maison en me disant que ça ne finirait donc pas…
Dans tes différents vidéo clips pour tes singles où tu changes sans cesse de coupes de cheveux (sourires), on a l’impression que comme Samson dans la Bible, ta force réside dans ta chevelure ! (rires) Tu avais d’ailleurs rasé ta tête en 2022 comme un symbole après ton départ de Delain. Peut-on parler pour toi de renaissance, physiquement et spirituellement, d’une certaine façon ? Tu vois ce que je veux dire...
Eh bien, oui, j’avais coupé mes cheveux un jour car j’aime bien ce style chez la femme (comme chez la défunte chanteuse Sinéad O’Connor), et j’ai toujours été curieuse de voir comment ça m’irait. En fait, je les ai coupés quand on a réalisé le vidéo clip du morceau qui figurait sur l’une de mes premières compilations Tales From Six Feet Under. Mais d’un autre côté, je me suis dit que ça ne serait pas seulement juste pour la vidéo, et que c’était le moment venu pour un grand changement. Donc, je suis sûre que oui, ce symbole a une signification chez moi. Il y a eu comme un lâcher-prise, et je voulais peut-être m’affranchir finalement de toute cette performance et suractivité jusqu’à présent…
Quelle est « l’obsession » évoquée à travers le titre de ce troisième album studio ? Est-ce en relation avec tes TOCS (troubles obsessionnels compulsifs) présents dans ta vie quotidienne ? Ou bien ton obsession pour l’art, ton besoin permanent de créer, que ce soit de la musique ou toute autre forme d’art ?
Oui, c’est en partie en référence à mes TOCS, en effet. Il y a quelques années, j’ai eu un diagnostic qui a confirmé que j’en avais. Au début, je n’y croyais pas, que ça ne s’appliquait pas à moi, mais aux autres. J’ai travaillé dessus à l’aide d’une thérapie, sur mes peurs, Quand j’ai commencé l’écriture des chansons du nouvel album, je n’avais pas l’intention d’aborder cela car c’est très personnel. Et finalement, tous les morceaux de The Obsession parlent de peur, de ses différents aspects, et je me suis dit que j’allais laisser comme c’était et en parler finalement. Mais tu as raison aussi, mon obsession aussi pour la musique, expérimenter, créer, dessiner, sculpter, etc. Et là je pense que c’est plutôt une obsession. La musique, ça c’est quelque chose dont je suis conscient au quotidien, alors je me suis dit que ce serait chouette de titre l’album ainsi : The Obsession.
(…)
=> La suite de cette interview avec Charlotte Wessels est à retrouver dans son intégralité en vidéo ci-dessous :
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